Eliminé de la coupe de France par l’insubmersible PSG, le Stade Rennais terminera la saison, une fois de plus, sans trophée mais peut encore sauver les meubles et valider une septième qualification européenne de suite. Une performance à ne pas minimiser mais à mettre également en perspective, car il va falloir y croire… qualification, mode d’emploi…
Allez, asseyez-vous, enfilez votre casque de réalité virtuelle et faisons un petit tour dans le futur. Au moment de faire le bilan, dans un mois et demi, les dirigeants du Stade Rennais, face à la presse, reconnaissent avoir failli pour la Ligue des Champions mais se réjouissent d’avoir tout de même validé un nouveau ticket européen, pour la septième saison de suite. Ce n’est pas rien, pardi ! Ce jour-là, il y aura sans doute la fierté d’être revenu de nulle part, d’avoir su réagir et reprendre le train de l’ambition et tout cela.
Il ne faudra pas oublier non plus que les abîmes côtoyés à l’automne n’ont été que la conséquence de choix qu’il faudra aussi assumer et pas uniquement la faute à pas de chance. Pour autant, que ce soit en Ligue Europa ou en Conférence League, la satisfaction prédominera sans doute et tout, ou presque, sera pardonné.
Merci pour le petit voyage dans le temps, enlevez votre casque et revenons dans le présent, en regardant la réalité telle qu’elle est : avec la refonte des coupe d’Europe prenant effet cette saison, la valeur de ces accessits européens pour la France doit être mis en perspective, avec 38 % des équipes du championnat qualifiées, soit les sept premiers si le PSG remporte la coupe de France contre Lyon le 25 mai. Pas de quoi pavoiser, même si cela resterait bon à prendre…
Objectif numéro 1 : la cinquième place…
Bon à prendre, oui, car le Stade Rennais revient vraiment de très loin après une phase aller totalement ratée sous la direction, jusqu’en décembre, de Bruno Genesio, qui avait pourtant prolongé en fin de saison dernière après avoir sérieusement songé à partir. Il faudra tirer les enseignements, distribuer les bons et mauvais points, y compris à l’ancien coach qui porte une belle part de responsabilité dans l’histoire mais pour l’heure, il reste un sprint de sept matchs à mener à terme.
Celui-ci a connu un faux-départ fâcheux qui risque de peser lourd au décompte final, avec un match totalement raté à Strasbourg et ne tolérera pas d’autres loupés du genre. La parenthèse enchantée de la coupe de France désormais terminée, l’objectif numéro 1 doit être la cinquième place pour un accès direct à l’Europa League, compétition paraissant à ce jour déjà relevée pour le Stade Rennais bloqué aux barrages depuis deux ans et n’ayant jamais dépassé les huitièmes de finale.
Pour enfin faire exploser le plafond de verre l’an prochain bien que le futur nouveau format risque de changer la donne, il faudra déjà se qualifier. Pour cela, après un déplacement à Monaco, la réception de Toulouse avant le derby à Nantes puis un match 100 % breton face à Brest au Roazhon Park vont rythmer un mois d’avril qui sera décisif. Des matchs loin d’être aisés, si l’on excepte peut-être Toulouse, qui semble n’avoir plus grand-chose à jouer.
Un mois d’avril décisif !
Mais des rendez-vous qui permettent aussi d’imaginer le départ d’une nouvelle série positive, qu’il faudra achever en mai avec deux déplacements à Metz et Reims entrecoupés d’une dernière réception compliquée au Roazhon Park du RC Lens. Sept matchs comme autant de finales, c’est tout le challenge des hommes de Stéphan, qui se sont mis dans cette situation tout seuls.
Si l’on n’ose regarder la 4e place qualificative pour les barrages de la Ligue des champions, détenue avec hargne par Monaco, dix points devant, l’aubaine à saisir pour les « Rouge et Noir » réside dans le fait que Lens, Nice et l’OM, adversaires numéros 1 des Rennais pour la 5e place, ne sont pas beaucoup plus vaillants que les Bretons ces dernières semaines, c’est peu de le dire et ne pointent qu’à trois points devant pour les Lensois, 6e.
Attention également à Reims, en embuscade et à égalité de points avec Rennes et l’OM ou à un degré moindre à Lyon, qui termine fort mais qui va plutôt se focaliser sur sa finale de Coupe de France, merci le tirage au sort qui lui a offert Valenciennes sur un plateau en demies… Brest, Monaco et Lille, de leur côté, semblent partis pour se partager les acessits en Ligue des Champions (reste à savoir l’ordre, gare à la 4e place compliquée à gérer) mais pourraient laisser des plumes dans les confrontations directes à venir. Au point de relancer le Stade Rennais pour la quatrième place ?
Une remontada comme l’an dernier ?
Avec dix unités de retard sur Monaco, aujourd’hui quatrième, au moment d’attaquer avril et le sprint final de 7 matchs, l’affaire est très mal engagée. Tout autant qu’elle l’était l’an passé à pareille époque avant que les Rennais ne coiffent tout le monde sur le poteau et ne s’adjugent la quatrième place du classement. Si la foudre tombe rarement deux fois au même endroit, cela peut néanmoins se produire et les Bretons se devront de n’avoir pas de nouveaux regrets d’ici-là à empiler par-dessus ceux déjà collectionnés depuis le début de saison.
Dans une saison si mal engagée, aux péripéties multiples et au scénario rocambolesque, ce Stade Rennais-là n’est plus à une pirouette près et garderait tout le monde avec lui en cas d’issue favorable, qui rimerait avec 5e ou 6e place. Ensuite, Europe ou non, il sera tant de rendre des comptes et de faire un vrai bilan pour ne pas revivre pareilles montagnes russes la saison prochaine.
Celle-ci se prépare dès aujourd’hui et Europe ou non, devra être à la hauteur des ambitions légitimes du club qu’est désormais le Stade Rennais, un aspirant légitime et ambitieux au top 5 de Ligue 1 et plus, si affinités. Il faudra agir en conséquences. Plus que jamais, demain se prépare aujourd’hui !