Depuis 2017, Loïc Rapinel et les équipes de Pacé en courant redonnent vie à une épreuve mythique : les 25 tours de piste, pourtant vouée à disparaître des calendriers nationaux. En cette année olympique, voici l’occasion de découvrir les futurs talents de l’athlé lors des finales du 4 mai sur la piste du stade Jean-Chasseboeuf à Pacé.
À l’aube de la 8e édition de ses championnats, Pacé est devenue « The Place to Be » sur le 10.000 mètres. Mieux, il est même la référence où tout sera mis en œuvre pour faire de cet évènement une grande fête à la fois pour le haut niveau mais aussi pour tous les passionnés d’athlétisme. L’engouement est toujours aussi croissant pour ce rendez-vous devenu incontournable. Ainsi, on se souvient encore du chrono de Jimmy Gressier de 27’24 »51 ou encore de Mekdes Woldu en 32’11 »72, à ce jour les meilleurs bilans en terre pacéenne.
Dès 15h, des épreuves de relais seront proposées aux entreprises et aux associations pour une distance de 2024 mètres avec cinq relayeurs pour mener haut les couleurs de son équipe. À 17h, les épreuves de durée 30 minutes seront mises en place pour les cadets et cadettes (U18), les meilleurs jeunes du territoire auront la chance de se mettre en valeurs. Aux alentours de 18h30, les premières séries de 10.000 m s’élanceront avec en point d’orgue les grandes finales.
Les inscriptions pour le relais (5 relayeurs pour 1 tour de piste chacun +24m.) sur le site klikego.com
Objectif Jeux Olympiques pour Mélody Julien
« J’ai promis à Loïc Rapinel que je gagnerais son 10.000 m ; ces deux dernières années c’était un peu compliqué de faire une performance entre les études et la prépa-marathon ». La jeune femme originaire de Montredon-Labessionnié, petite commune dans le Tarn, est pourtant régulièrement montée sur le podium sans grimper sur la première marche. Son record personnel est de 33’07, établi en 2021 sur les 25 tours de piste. « Venir à Pacé, c’est une évidence et un vrai plaisir, la date est cochée sur le calendrier et surtout l’ambiance y est toujours formidable ! »
En décembre dernier, elle boucle les 42,195 km du marathon de Valence en 2h25′, synonyme de ticket pour les JO de Paris 2024 ! La Tarnaise, qui a réalisé un exploit en passant sous la barre des minimas, termine à la 19e place de l’épreuve et se classe 2e tricolore juste derrière une autre internationale française : Mekdes Woldu.
Les minima en poche
Elle en profite aussi pour améliorer son record personnel de plus de 4 minutes. « On y croyait sans y croire car le marathon c’est tellement aléatoire, je pense qu’elle aurait pu aller plus vite. Cette qualification est l’aboutissement de sept ans de travail, et à titre personnel, c’est une satisfaction », ajoute sur le moment son entraîneur Max Lesauvage.
À 4 mois de la course la plus importante d’une vie, son programme est déjà planifié : « Il y aura bien sur Pacé, le samedi 4 mai, l’objectif sera de battre mon record personnel et de remporter ce titre qu’il me manque. Ensuite, on s’envolera le 9 juin pour Rome avec l’équipe de France pour participer aux championnats d’Europe de semi-marathon. Enfin, le 11 août pour le marathon femmes des JO ».
À tout juste 25 ans, concours de Professeure des Écoles en poche, l’athlète un brin timide va pouvoir se consacrer pleinement à l’athlétisme, une pratique qui la suit depuis son plus jeune âge toujours sous l’œil bienveillant de Max Lesauvage. Cette coureuse de fond fait partie des toutes meilleures sur le plan national.
Depuis cette qualification olympique, les sollicitations sont nombreuses, entre les conférences pour les entreprises et les interventions auprès des écoles. Pas impressionnée mais « pas forcément habituée à ce genre d’exercice », Mélody a ainsi pu « partager le quotidien d’un athlète de haut niveau ». Un dossard là aussi à suivre de très près sur la piste pacéenne.
Zoom sur le phénomène Anaïs Quéméner
Anaïs Quéméner est devenue une figure emblématique de la résilience pour les femmes souffrant d’un cancer du sein. Après avoir surmonté cette maladie, cette infirmière au quotidien a retrouvé sa passionnée de course à pied. À 33 ans, Anaïs est une athlète presque comme les autres. Un grand sourire, un ruban dans les cheveux et des paillettes sur le visage. Presque, parce que son histoire relève du miracle.
Celle qui foulera pour la première fois la piste de Pacé pour ces championnats de France du 10.000 mètres, confie : « C’est un gros point d’interrogation pour moi, je vais découvrir ce format de course. Je vais me préparer sérieusement sur piste car c’est un réel objectif pour finir ma saison. J’ai hâte de découvrir l’ambiance de Pacé. » En octobre 2015, un cancer du sein lui est diagnostiqué, détecté au stade 3 sur 4.
Sa vie comme son équilibre sont menacés mais la jeune femme, « d’abord dans le déni », engage un bras de fer contre la maladie. L’athlétisme résonne dans sa tête depuis l’âge de 7 ans, sous le regard admiratif de son papa Jean-Yves. Elle ne s’arrête donc pas et continue de courir malgré les opérations et séances de chimiothérapie qui l’obligent à ralentir.
Marathonienne dans l’âme
En septembre 2016, elle remporte son premier titre de championne de France de marathon à Tours en 2h55’. « Anaïs, c’est une combattante, têtue et hors norme », avait alors résumé un papa forcément rempli de fierté. Depuis, les performances s’enchaînent et c’est réellement en 2019, lors du 10 km à Houilles, que tout bascule. D’un chrono canon en 35’47”, elle signe son retour à son meilleur niveau. Dorénavant, à chacune de ses sorties, c’est un record personnel qui tombe !
Marathonienne dans l’âme, en février dernier, la jeune femme s’adjuge le marathon de Séville en « 2h28’48 », malheureusement un chrono qui ne lui permet pas d’aller chercher la qualification pour les Jeux Olympiques : « J’ai joué la carte des minima à fond, mais j’ai craqué sur la deuxième partie de course. Ce ne sera pas pour cette année mais je reviendrai plus forte ».
Sur son compte Instagram « ana_banana_running », la jeune femme partage son quotidien. Après le documentaire poignant intitulé « Anaïs » qui résume son combat face à la maladie, c’est maintenant à l’écrit qu’Anaïs partage son histoire : « Tout ce que je voulais c’était courir ». Ce livre parle, « de sport, de la maladie, de la résilience et du combat je pense que cela peut intéresser beaucoup de personnes sportives ou non ». Une athlète de très haut vol à découvrir sur et hors des pistes, top chrono !
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