Un exploit impossible, face au grand Milan AC, après une défaite 3-0 au match aller. Voilà la mission des joueurs de Julien Stéphan au coup d’envoi de ce barrage retour d’Europa League. Les supporters rennais y croient et ont compris l’importance d’un Roazhon Park bouillant pour pousser les « Rouge et Noir » à un retournement de situation improbable.
Une ambiance exceptionnelle, n’ayons pas peur des mots, mais une première frayeur sur les cages bretonnes. Rafael Leão, véritable poison déjà au match aller, élimine Guéla Doué, mais butte sur Steve Mandanda, bien sorti au-devant de l’attaquant. Le début de la furia rennaise. Adrien Truffert et Amine Gouiri voient d’abord leurs frappes contrées, avant l’explosion.
Rennes ouvre le score après dix minutes
Julien Stéphan avait prévenu : « Nous allons nous fixer l’objectif d’essayer d’ouvrir le score. Ça serait un premier objectif. Puis après de rendre le public incandescent et enfin d’essayer de faire tourner ce match-là ». Servi à l’entrée de la surface de réparation, Benjamin Bourigeaud, seul aux vingt mètres, croise sa frappe et trouve le petit filet de Mike Maignan (1-0, 10’).
Une ouverture du score qui embrase le Roazhon Park, mais qui réveille les Milanais. Les espaces s’ouvrent dans l’axe du terrain et les joueurs de Stefano Pioli basculent systématiquement à gauche. Christian Pulisic rate d’abord sa reprise au point de pénalty, mais sur une nouvelle attaque côté gauche, Milan égalise. Théo Hernandez déboule sur son côté et sert idéalement Luka Jovic, lui aussi beaucoup trop seul au second poteau, qui conclut de la tête (1-1, 21’).
Il faut à nouveau mettre trois buts à Rennes pour arracher les prolongations. Pas démoralisés, les « Rouge et Noir » repartent de l’avant, mais Bourigeaud sur un coup-franc direct, puis sur Kalimuendo à bout portant, buttent sur Mike Maignan. La dernière tête d’Arthur Theate ne change rien et les deux équipes rentrent aux vestiaires dos-à-dos (1-1).
Benjamin Bourigeaud s’offre un triplé !
Avec trois buts à marquer en 45 minutes, la donne est la même, en moins de temps ! Comme lors du premier acte, dès l’entame de période, Steve Mandanda remporte son duel face à Rafael Leão, dangereux mais pataud dans le dernier geste. Le SRFC reprend alors sa marche en avant, le tout avec une intensité rare et à souligner.
Sur une passe en direction de Martin Terrier, l’attaquant breton passe sa jambe devant Simon Kjaer qui, en retard, est contraint de commettre la faute. Pénalty logique. Le spécialiste de l’exercice Benjamin Bourigeaud, ne tremble face à un autre spécialiste et transforme en ouvrant parfaitement son pied (2-1, 53’).
Le public y croit de nouveau, mais l’inévitable Rafael Leão vient doucher le Roazhon Park. À peine trois minutes plus tard, alors que Warmed Omari semble avoir récupéré le ballon, le portugais profite d’un contre favorable pour récupérer le cuir. Il élimine Mandanda dans le même temps avant de finir dans le but vide (2-2, 56’). Tout est à refaire, une nouvelle fois…
Rennes, irréprochable dans l’état d’esprit, va avoir le mérite de persister, insatiablement. Dix minutes plus tard, une nouvelle histoire de pénalty. Luka Jovic est coupable d’une main dans sa surface et la VAR interpelle l’arbitre de champ. Après vérification, le point de pénalty est désigné. Benjamin Bourigeaud remet le couvercle, du même côté, et s’offre un triplé (3-2, 68’). Une première pour le joueur dans sa carrière pro. Chapeau l’artiste !
Stefano Pioli, sans doute agacé par la tournure des évènements, décide de fermer la boutique. Le SRFC pousse mais se casse les dents sur la défense milanaise. Les dernières tentatives d’Ibrahim Salah et d’Arnaud Kalimuendo ne permettront pas une fin de match de folie. Le Stade Rennais s’offre tout de même un succès de prestige historique face au Milan AC, mais est éliminé de l’Europa League (3-2).
Une fin de saison palpitante
Si les « Rouge et Noir » ont effectivement #Toutdonner, le match aller a pesé trop lourd dans la balance et ne doit pas être oublié au moment de regarder la confrontation avec le club italien dans son ensemble. Le positif a cependant sa place et la dynamique actuelle est renforcée en vue des échéances nationales à venir. Rennes a fait tomber Milan, le dernier demi-finaliste de la Ligue des Champions et confirme, malgré une nouvelle élimination en barrages, qu’il peut chahuter des grands d’Europe, à condition de mettre les mêmes ingrédients à l’aller comme au retour et d’oublier parfois le prestige de l’adversaire.
Désormais, avec un quart de finale à Saint-Etienne contre Le Puy et seulement six points de retard sur le deuxième en championnat, où les espoirs sont aussi permis, la fin de saison s’annonce chaude ! Avec le même niveau d’engagement et d’intensité, le Stade Rennais doit avancer gaillard vers une fin de saison haletante et regoûter à l’Europe la saison prochaine, car définitivement, ces soirées-là sont à part et sont désormais devenue une bien belle habitude sur les bords de la Vilaine. Messieurs, à vous de jouer.