Créée en 1970, l’école de rugby du Rheu accompagne aujourd’hui 122 jeunes dans la découverte et la pratique de l’ovalie. Le responsable sportif, mais aussi troisième ligne aile de l’équipe fanion, Benoît Cormier, nous explique le fonctionnement de l’école.
Y a-t-il eu un effet coupe du monde ? Dans une région où le rugby essaie de se faire une place au soleil, le SC Le Rheu Rugby a vu son nombre de jeunes pratiquants passer de 98 l’année passée à 122 cette saison.
Arrivé lors de l’exercice 2019-20 au club, Benoît Cormier, également en charge de la section rugby santé (du rugby adapté pour les personnes souhaitant reprendre progressivement une activité physique), constate une tendance depuis déjà plusieurs années : « Il y a une embellie qui dure depuis quelques temps déjà.
C’est aussi le fruit d’un travail de longue haleine avec notamment des interventions dans les écoles. Mais pour échanger avec d’autres homologues, nous constatons que ça prend un peu partout et je pense qu’il y a un effet coupe du monde. Néanmoins, il y a une différence entre la découverte à la télévision et la pratique. L’objectif est de faire aimer ce sport dans sa pratique ».
Pour accompagner les enfants âgés entre 4 et 14 ans, l’école de rugby du Rheu peut compter sur ses bénévoles et sur ses éducateurs : « J’ai la chance d’être épaulé par des bénévoles, Guy, David et Marie, qui s’occupent des tâches administratives, de la communication ou encore de redescendre certaines informations.
Pour ma part, j’interviens davantage sur la réception et le bon déroulement des différents plateaux, ainsi que sur l’organisation des championnats. Je travaille aussi avec Martin Lagarde sur la formation des éducateurs.
Nous les accompagnons et nous les suivons sur les préparations de séances par exemple. Nous faisons une réunion lors des périodes de vacances scolaires pour faire un point. Je suis aussi sur le terrain quand il faut pallier des absences sur les différentes catégories ».
Des M6 au M14, les cinq catégories d’âges du club rheusois comptent en moyenne une vingtaine de pratiquants, pour douze éducateurs, la plupart joueurs de l’équipe première, avec pour chaque catégorie, des programmes adaptés : « Il y a un suivi progressif entre les catégories.
Pour les M6, il y a des parcours de motricité, du jeu avec le ballon ou des jeux d’opposition pour qu’ils puissent être capables de faire des petits matchs « au toucher ». En M8, nous commençons l’apprentissage du plaquage, mais ça ne commence véritablement qu’en deuxième partie de saison.
Ensuite, en M12 et en M14, c’est un peu plus stratégique et nous développons l’esprit de solidarité afin qu’ils soient exemplaires sur le terrain, tout en essayant de leur faire comprendre de se comporter de la même manière en dehors ». La transmission des valeurs du rugby, dans la victoire comme dans la défaite, « pas toujours facile chez les plus petits », sourit Benoît Cormier.
« L’important, c’est avant tout que les enfants prennent du plaisir »
En plus de trois terrains d’entraînement, dont un spécialement dédié aux catégories M6, M8 et M10, les petits Frelons peuvent aussi compter sur le club house, antre des après-matchs de l’équipe première, mais qui sert aussi pour les goûters lors des périodes de froid, tout comme l’accès à une salle pour les entraînements des M6 le samedi matin.
Si le rugby continue de se développer en Bretagne, l’objectif reste de fidéliser les jeunes pratiquants et de renforcer ce côté familial : « L’idée est de garder ceux qui sont avec nous et de créer du lien à travers les groupes. Plus nous montons dans les catégories, plus nous avons besoin de joueurs pour jouer à 15, et donc, nous devons grossir le nombre de licenciés. Ça permettra aussi au rugby de se développer en Bretagne, même si l’important, c’est avant tout que les enfants prennent du plaisir ».
En parallèle, l’école de rugby propose également plusieurs événements dans la saison, dont deux au mois de juin. Le premier, l’emblématique tournoi André Lebas, fondateur du club, fêtera sa vingtième édition et devrait accueillir près de 1.000 enfants sur toutes les infrastructures de la commune.
Puis viendra courant juin le tournoi des écoles, qui concerne des élèves de CM1 et de CM2, que Benoît Cormier a remis à l’ordre du jour : « C’est un projet né lors de nos interventions scolaires. Il y a une envie de jouer et de se rencontrer, avec une partie compétition qui est aussi agréable. Le vainqueur repart avec le bouclier du tournoi. Comme le bouclier de Brennus, nous gravons la date et le nom de l’école vainqueure.
Il reste affiché dans la classe qui a gagné avant d’être remis en jeu. Vu que ça grossit, nous allons doubler le nombre de participants, voire un peu plus. Il y a un besoin important de bénévoles, mais ça devrait repartir ». Tout un programme donc, avec l’envie, la transmission et l’héritage au cœur du jeu.