JRS 68 – Le Rheu Rugby : Julien Kervarrec : “La priorité est de développer notre formation”

A la croisée des chemins entre des ambitions sportives légitimement élevées et besoin de continuer de développer un club sur la formation notamment, Julien Kervarrec, président du SC Le Rheu Rugby, plante le décor d’une saison 2023-2024 passionnante à vivre avec de nombreux challenges à relever.

Avec un recrutement très intéressant (Gaëtan Béraud, Kévin Aparicio et Pedro Ortega, notamment) et un effectif pour jouer le haut de tableau, Le Rheu ne peut pas se cacher et doit viser haut !

Sincèrement, nous continuons de construire avant tout mais oui, nous nourrissons aussi quelques ambitions. Celle, d’abord, de faire mieux que l’an passé, à savoir viser les deux premières places du championnat et accrocher un huitième de finale de Play-Offs. Nous avons un groupe très intéressant, certes un peu affaibli sur les centres mais renforcé sur les troisièmes lignes. L’effectif a désormais un beau mélange entre expérience, jeunes, Rheusois et anciens Rennais, donnant un ensemble où tout le monde se connait très bien. Nous n’aurons pas besoin d’un long laps de temps pour que ce groupe soit opérationnel. L’absence de Jean Forgue, notre buteur, opéré du genou et espéré début 2024, est un vrai coup dur mais nous devrons faire avec, ou plutôt sans.

Peut-on parler d’objectif Fédérale Une ? Le club a-t-il les épaules et les capacités d’y aller ?

Sur le plan infrastructures, je pense qu’il nous sera imposé, dans ce cas-là, d’ajouter des places assises en tribunes mais pour le reste, cela doit être faisable. Le plus gros obstacle, très problématique, se trouve aujourd’hui sur l’équipe réserve, qui deviendra en cas de montée une équipe espoir avec l’obligation de n’aligner que des joueurs de moins de 25 ans, sous peine de sanction. Cela signifie que nous devons avoir un réservoir de joueurs, si possibles jeunes, supérieur pour pouvoir aligner deux équipes compétitives chaque dimanche. En l’état actuel des choses, nous serions obligés de descendre des jeunes en espoir en affaiblissant l’équipe Une… Ce n’est pas envisageable ou logique. Nos meilleurs jeunes doivent évoluer en équipe fanion et on ne peut pas se retrouver dans cette configuration. A nous, de fait, de continuer notre gros travail déjà en cours sur la formation. Aujourd’hui, il faut continuer de la développer, qualitativement et quantitativement.

Yann Moison avait signalé dans nos colonnes, il y a quelques mois un déficit de joueurs entre 16 et 20 ans sur le territoire. Est-ce justement là le problème ?

Bien sûr ! Aujourd’hui, le rugby avance en Bretagne, les écoles se multiplient et développent mais les garçons prêts à évoluer en senior à un niveau F2 ou F1 ne sont pas encore assez nombreux pour nous alimenter. Le but n’est pas non plus de déshabiller les amis des clubs voisins donc nous nous armons de patience en bossant dur sur nos catégories de jeunes. A terme, l’objectif sera de pouvoir fournir, issu de notre école, un maximum de joueurs pour les deux équipes seniors. Si la montée, sportivement, est possible, rien ne sert de se presser non plus, cet impératif ne pouvant être comblé en un coup de  baguette magique sur la partie formation.

La présence de contrats fédéraux à l’étage du dessus pour les joueurs serait-elle un problème dans l’ambiance familiale du Rheu ?

Il est vrai qu’en Fédérale Une, beaucoup de joueurs sont sous contrat, à mi-temps ou à temps plein, pluri-actifs. A ce jour, au Rheu, aucun joueur n’a jamais été sous contrat. On signe une licence, on touche des indemnités mais tout reste amateur. Si on veut évoluer, je ne pense pas que cela posera le moindre problème. Le club a une identité, des valeurs qui ne seront pas remises en cause pour si peu.

Le projet féminin avance lui aussi plutôt bien, avec une montée en Fédérale Une ratée de peu l’an passé…

Nos joueuses progressent, la section se développe bien et a des résultats intéressants. Les filles prennent du plaisir à jouer ensemble et si une montée se présente, là aussi, il faudra réfléchir. Cela induirait des déplacements plus longs, plus de contraintes. En ont-elles l’envie, la possibilité ? On verra si cela se présente.