Avec Julien Legrand et Philippe Tuitoga, il fait partie des « anciens » du REC Volley. Arrivé juste après la liquidation du Rennes Volley 35, Arto Vuiti a tout connu avec les « Noir et Blanc ». Le championnat Elite en période de covid, la remontée en Ligue B et une place progressive dans le six majeur, à force de patience et de travail.
« Le projet était intéressant et je signe au REC Volley nouvelle version qui devait alors reprendre en Ligue B. Finalement, nous repartons en Elite au moment du covid. C’était une période particulière ». Le réceptionneur-attaquant du REC n’imaginait sans doute pas vivre un début d’aventure rennaise aussi complexe.
Originaire de Saint-Denis et débarqué du Plessis-Robinson, Arto Vuiti arrive au REC Volley pour emmagasiner du temps de jeu. Mais comme tout jeune joueur, il doit d’abord prendre son mal en patience : « C’était déjà le cas durant mes deux années au Plessis-Robinson. J’ai d’abord oscillé entre l’équipe réserve et l’équipe première avant de m’installer avec la une.
C’est pendant ma deuxième année que j’étais pleinement intégré le groupe professionnel, mais je jouais des brides de matchs. C’est l’apprentissage. Tu travailles quotidiennement avec des très bons joueurs et quand tu as ta chance, il faut la saisir. Rennes était une bonne opportunité mais je n’ai pas joué tout de suite.
Nous étions trois à tourner avec Titouan Hallé et Théo Josserand. Ce n’est que depuis cette saison que je suis vraiment titulaire, tout en commençant à m’installer progressivement dans le six depuis la seconde partie de saison de l’année dernière ».
Malgré une finale perdue au golden set contre Harnes lors de la première saison en championnat Elite, le REC Volley accède au niveau supérieur : « Cette année-là, nous gagnons quasiment tous nos matchs, mais nous perdons la finale contre le premier de l’autre poule et nous ne sommes pas champions. Cependant, nous remontons en Ligue B.
Le fait de remonter directement nous a beaucoup aidés, les victoires aussi. Depuis, il y a quand-même eu pas mal de changements ». Joueur spectaculaire offensivement, Arto Vuiti sait sa marge de progression importante.
« Pendant plusieurs années, j’ai préféré faire du karaté »
Dans un poste de réceptionneur-attaquant qui demande polyvalence et maitrise, le numéro quatre du REC Volley peaufine sa réception : « J’ai bien bossé et j’ai évolué depuis que je suis au club. Quand je suis arrivé à Rennes, j’avais pas mal de secteurs à travailler, notamment la réception et je jouais clairement pour bosser sur ce secteur.
Pour preuve, j’ai même fait des matchs au poste de libéro l’année passée et j’ai pris en assurance. C’est le poste le plus complet. Tu es à la réception, en attaque et parfois au block ».
Des prédispositions offensives qui s’expliquent notamment par un passé de karatéka : « Pendant plusieurs années, j’ai préféré faire du karaté. Mon ancien professeur d’EPS, qui était aussi coach de volley à Asnières, a insisté pour que j’essaie ce sport. J’ai pris une licence et j’ai bien aimé.
Je pratiquais les deux sports en même temps et j’avais la possibilité d’intégrer deux pôles espoirs. J’ai finalement rejoint le pôle espoirs de volley de Châtenay-Malabry. Le sport collectif c’est pas mal non plus, tu te fais pas mal de potes (Rires) ». La polyvalence déjà.
L’âge aidant et le quart de siècle passé en janvier, Arto Vuiti a aussi appris à gérer son outil de travail, à savoir son corps, mais aussi son hygiène de vie : « Sans dire que je faisais n’importe quoi, je ne faisais pas trop attention à l’alimentation et au sommeil quand j’ai débuté dans le monde professionnel.
Au fur et à mesure, avec des bons mots, j’ai fait davantage attention et aujourd’hui, j’ai même mis en place une routine d’échauffement ». Si la saison rennaise est compliquée, le réceptionneur-attaquant ne perd pas espoir : « La préparation ne nous a pas aidés avec des blessures et des arrivées tardives. C’est difficile de ne pas avoir de repères avec le passeur.
Il y a des nouveaux joueurs, nous ne demandons pas les mêmes balles et pas à la même vitesse. À titre personnel, j’ai des nouvelles responsabilités et je dois être un leader sur le terrain, mais à l’image du groupe, c’est sur courant alternatif. C’est en jouant que nous allons progresser.
Nous réalisons des bonnes prestations à domicile et nous devons être en capacité de les reproduire à l’extérieur. Nous n’avons rien à envier à personne. C’est un groupe certes jeune mais avec du potentiel. Il nous faudrait un déclic ».
À l’aube d’un mois de février décisif dans la dernière ligne droite du championnat, le REC Volley n’a plus de temps à perdre.