Cinq victoires de rang, série en cours. Qu’on se le dise, le Stade Rennais, deux petits points devant le premier relégable avant la trêve et sa victoire à Clermont va beaucoup mieux. Le coach est y pour beaucoup, mais pas que, et 2024 apparaît désormais passionnant. Cela commence dès février !
Ne comptez certainement pas sur lui pour tirer la couverture ou s’enflammer au micro en réaction d’après-match. Après la cinquième victoire de rang à Lyon, coupe et championnat confondus, de ses protégés, Julien Stéphan restait très mesuré : « C’est une bonne opération comptable et pour la confiance car il ne faut pas oublier où on était il y a deux mois, tout près de la zone rouge. On vient de prendre 13 points en 7 matches, on revient dans la première partie de tableau, ce sont des éléments très favorables ».
Pas au point cependant de verser dans l’euphorie, même si la jeune formation rennaise a su ne pas craquer face au retour lyonnais : « On est resté calmes, ça veut dire qu’on progresse, qu’on prend de l’assurance, on n’a pas fait n’importe quoi. On aurait pu sombrer sur le plan mental et on ne l’a pas fait ».
C’est un fait, le Stade Rennais va beaucoup mieux, sait désormais gagner sans briller, comme face à Clermont ou à Guingamp mais a aussi séduit, face à Nice, l’OM et durant une mi-temps face à Lyon. Comment ? D’abord grâce à un retour à une défense à quatre, gage de bien plus de certitudes pour les « Rouge et Noir ».
Plus à son aise dans ce système, Warmed Omari réalise un bon début d’année 2024 et Arthur Theate fait le travail à ses côtés. Bien que Guéla Doué et Jeanuël Bélocian n’aient pas été exempts de tout reproches face à l’OM et l’OL, leurs prestations sont aussi intéressantes mais n’atténuent pas le besoin de recruter en défense.
Dans ce sens, Alidu Seidu, puissant et polyvalent défenseur (droit et centre) arrive de Clermont et devrait occuper le flanc droit que devrait déserter Lorenz Assignon, en partance pour Burnley. Au milieu de terrain, la diva Nemanja Matic exfiltrée à Lyon, place de nouveau à un jeu rapide et porté vers l’avant, avec une association Santamaria-Le Fée très intéressante.
L’arrivée d’Azor Matusiwa apporte dans le même temps de l’impact et une capacité de transition rapide toute aussi intéressante et voilà plusieurs solutions très prometteuses à disposition du coach rennais qui pourra évoluer au besoin en 4-4-2, pour le moment retenu ou en 4-3-3 lorsqu’il faudra subir un peu plus avec Santamaria en sentinelle.
Devant, enfin, les choses se sont aussi améliorées, avec le retour vers la grande forme de Martin Terrier, buteur face à l’OM et Lyon, les sensations retrouvées de Benjamin Bourigeaud et la progression évidente de Désiré Doué.
Si l’avenir d’Arnaud Kalimuendo n’était pas scellé à l’heure de notre bouclage (Vangelis Pavlidis était évoqué pour le remplacer en cas de départ), les possibilités sont là et le calendrier des plus aguichants avant un terrible mois de février !
Le changement, ce sont aussi ces attitudes, des accolades rageuses après un tacle décisif
Car oui, aux abysses de ses ambitions début décembre, le Stade Rennais voit s’avancer en février deux réceptions en Ligue 1 plus qu’abordables, avec Montpellier et Clermont, et deux déplacements, d’abord au Havre, puis en fin de mois, au Parc des Princes pour défier le PSG.
Un programme tout à fait jouable et excitant pour continuer une « Rennes-Montada » inimaginable, il faut bien l’admettre, au soir d’un piètre 0-0 au Stadium où un potentiel effet Stéphan était précocement balayé par beaucoup d’observateurs.
Depuis, Rennes se reconstruit, peu à peu, sans être génial ou ultra dominateur sur 90 minutes de rang mais avec plus de mental et de résilience, de certitudes, d’efficacité et d’initiatives. Les coupes seront aussi au programme avec un piège par excellence à Sochaux et un billet pour les quarts de finale dès le mardi 6 février puis lors de la très attendue affiche historique face au Milan AC en barrages d’Europa League.
Dans ces mêmes compétitions, le Stade Rennais, et son coach d’alors, un certain Julien Stéphan, ont écrit les plus pages récentes de l’histoire d’un club qui semble en digestion d’une crise de confiance peut-être enfin derrière lui.
Le changement, ce sont aussi ces attitudes, des accolades rageuses après un tacle décisif dans la surface pour sauver une situation mal engagée ou le retour de la célébration de la fléchette, qui avait tant manqué au peuple « Rouge et Noir ».
Sans bomber le torse, ce qui serait évidemment très mal venu, mais sans non plus regarder ses pieds ou dans le rétro, ce Stade Rennais s’est donné le droit, poussé par son coach, de regarder de nouveau devant, et haut, sans pour autant le crier sur tous les toits. A lui de continuer, sans se détourner de son chemin, d’avancer, sans calculer. Qui sait quelle récompense se trouvera à l’arrivée…
Article issu du JRS de février