À l’aube de la trentaine, Maxime Djo Ebala a décidé de poser ses valises en Bretagne cet été. Du haut de ses 2,08 m, la nouvelle tour de contrôle de l’Union Rennes Basket arrive avec un CV déjà bien rempli et l’envie de prouver qu’il a toujours sa place en Nationale 1.
« Je ne me rappelais pas que ça jouait aussi vite en N1 ! », sourit Maxime Djo Ebala. Au moment d’évoquer ses premiers mois au sein du collectif rennais, le pivot constate une vraie évolution dans une division quittée quelques années auparavant. Arrivé de Liévin, formation de Nationale 2, le joueur de 29 ans avait déjà évolué en Nationale 1 lors de ses passages à Angers, Orchies et Avignon. Un tour de France mais pas seulement. Si un départ à l’étranger n’est pas une priorité à l’approche de sa majorité et de ses débuts dans le basket de haut niveau, Maxime Djo Ebala décline même à l’époque une opportunité aux États-Unis : « J’ai eu l’occasion de partir en faculté aux USA quand j’avais 18 ans, le tout dans un cursus qui aurait pu m’amener ensuite à la NCAA (ndlr : organisation de basketball universitaire américaine réputée), mais j’ai refusé et je n’ai pas de regrets. »
C’est finalement après son expérience à Orchies qu’il décide de faire le grand saut. Direction l’Ecosse et l’équipe des Caledonia Gladiators de Glasgow : « Je me suis dit « Allez, je me lance ! » C’est l’une des meilleures expériences de ma vie. Mon père habitait à Glasgow à ce moment-là donc ça m’a aidé au niveau de mes repères. Je suis devenu bilingue et j’ai rencontré des personnes formidables. Les gens sont très accueillants. Ma mentalité a vraiment changé depuis mon passage là-bas. De plus, nous faisons une super saison sportivement en étant premier du championnat et il y avait moyen de devenir champion, mais le covid est arrivé… »
« J’ai vraiment commencé le basket à 16 ans »
Fichu virus ! Cette expérience enrichissante au pays du chardon ne fut pas la seule à l’étranger, mais la plus longue assurément. Car durant ses deux saisons à Liévin et au cours de son premier été dans le Nord de la France, le pivot tente une nouvelle grande aventure, cette fois-ci de l’autre côté de l’Atlantique, à l’Alliance de Montréal plus précisément : « J’ai été appelé pour terminer la saison là-bas, mais je ne suis pas resté longtemps car mon contrat a finalement été cassé. J’y suis resté trois semaines mais j’ai quand même fait trois matchs et beaucoup d’entraînements. C’était assez intense et j’ai découvert un sacré rythme, avec beaucoup de voyages et des longs déplacements ».
Revenu au BCL pour sa deuxième saison, il rejoint donc l’Union Rennes Basket pour l’exercice 2023-24. Si le parcours sur les parquets est bien rempli à 29 ans, Maxime Djo Ebala ne se prédestinait pourtant pas au basket.
Arrivé en France à l’âge de trois ans, l’enfant de Yaoundé, au Cameroun, démarre par le football à Combs-la-Ville en région parisienne : « C’est assez particulier car j’ai vraiment commencé le basket à 16 ans. J’ai fait beaucoup de football avant avec mes amis et même du taekwondo. Le basket n’était pas du tout mon sport. Même si j’étais déjà assez grand, j’ai eu une poussée de croissance d’un coup et j’ai gagné cinq centimètres en un été. À un moment, ma mère en a eu marre de payer mes licences de foot et dans le même temps, mon beau-frère était au centre de formation de l’Hermine de Nantes. Je n’ai pas aimé tout de suite, mais après ma première année en départementale, j’ai commencé à m’y intéresser, notamment pour m’améliorer. Il ne suffit pas d’être grand et je me suis rendu compte qu’il fallait être plus technique et plus physique, et ça a réveillé mon côté compétiteur. »
S’en suivra une carrière riche et des premiers pas à Évreux puis au Havre. Vient alors l’opportunité rennaise. Soucieux de trouver un challenge en Nationale 1 pendant l’été, le joueur est contraint de prendre son mal en patience : « J’avais envie de retrouver la N1, mais je n’ai pas eu d’offres à ce niveau, davantage en N2. Je me suis d’abord entrainé avec l’Aurore de Vitré durant la préparation mais l’équipe était au complet. J’ai su que Pascal Thibaud cherchait un joueur à mon poste et nous avons convenu que je vienne faire des entrainements. Je suis venu et ça s’est très bien passé. »
Un œil attentif du côté de Rennes pour une raison simple, l’un de ses meilleurs amis, Ibrahimé Sidibé, bien connu de Colette-Besson, joue au club : « J’ai suivi la saison de l’URB car Ibrahima Sidibé y jouait et donc je suivais ces matchs. »
« Je suis proche de Cyril Gane »
Contacté pour l’occasion, l’ancien meneur des « Noir et Blanc » nous en dit plus sur le nouveau phare breton : « Humainement, c’est un super mec et pour ce qui est du terrain, je pense qu’on ne fait pas de meilleur soldat. Il est toujours à fond dans ce qu’il fait et il veut absolument gagner. Lorsqu’il est dans des bonnes conditions, il rend le groupe meilleur car c’est un joueur d’équipe avant tout. Il est capable d’être présent des deux côtés du terrain. De plus, il est vraiment très drôle et c’est le genre de gars qui pourrait balancer une vanne cinq minutes avant une finale pour détendre l’atmosphère. »
Un « soldat » donc, alors rien d’étonnant à découvrir son affection pour les sports de combat : « J’en regarde beaucoup et je suis proche de Cyril Gane », en plus des mangas qu’il dévore comme Naruto, One Piece et d’autres. Si la période est un peu plus délicate à titre personnel, Maxime Djo Ebala ne s’inquiète pas : « Je sais que ça va revenir, la saison est longue. » Pour ce faire, son rituel d’avant-match ne sera pas de trop : « Je commence toujours par ma chaussure gauche et j’enfile ma coudière en dernier. » Avant donc d’enfiler les points et les rebonds dans le long marathon qu’est la Nationale 1, qu’il connaît si bien et est si heureux de retrouver.