Une histoire de famille, de valeurs, d’amitiés. Ces mots sont familiers du glossaire rugby mais résonnent fort dans le parcours de Florian Ollivier, 27 ans, pilier du Rheu depuis quatre saisons et professeur d’EPS à Redon. Passionné et investi, tant dans son métier que sur le pré, entretien avec un altruiste, un vrai, persuadé que le bonheur, c’est aussi les autres.
« Des bénévoles pour cuire les galettes-saucisses le dimanche, partout, vous en avez. C’est beaucoup plus rare d’en avoir le vendredi soir après l’entraînement, pour vous accueillir au foyer après 21 heures, et partager ça avec vous… » L’atmosphère du Rheu, le partage et l’amitié qui y règnent, les valeurs cultivées et diffusées par les « Jaune et Noir », autant de choses qui parlent à Florian Ollivier, l’un des cadres des lignes avant rheusoises épanoui du côté de Beuffru : « J’ai dans ce club toutes les valeurs que j’ai cherchées et trouvées dans le rugby depuis mes débuts. Le partage, se mettre minable ou en vrac pour un coéquipier et l’inclusion. C’est cliché de dire cela mais le rugby porte ces valeurs qui vous marquent et vous changent pour la vie. Ce que le rugby offre sur le terrain est aussi un cadeau pour la vie en dehors. »
Dans son métier, le colosse originaire des Côtes d’Armor retrouve bien des aspects et des méthodes appris dans l’Ovalie. Professeur d’EPS en collège à Redon, et également coordinateur de la section sport, il sait l’importance de la pratique sportive, tant pour la santé que pour le bien-vivre ensemble : « Aujourd’hui, le sport est enjeu capital, et on ne parle pas de compétition. Sur le plan sanitaire d’abord, où se bouger, avoir une activité physique est primordial pour être et surtout, rester en bonne santé à moyen et long terme. »
On ne parle ici pas que du poids mais de prévenir aussi tout un tas de danger qui guettent avec la sédentarisation, les écrans et tout ce qui va avec : « Il ne faut pas limiter les choses à un combat réseaux sociaux contre sport pour nos jeunes, mais donner l’envie à nos jeunes de pratiquer, de bouger car cela fait du bien au corps, mais pas uniquement ! Et puis, les deux ne sont pas incompatibles. »
« J’ai la chance de partager le rugby avec mon petit frère »
A l’heure où la relation professeur-élèves est de plus en plus complexe, avec des problèmes mis sur le devant de la scène au point de ne penser qu’ils sont les seuls à exister, les coins de ciel bleu existent dans une profession souffrant d’un désamour profond, il est vrai peu aidée par la communication négative permanente l’entourant. Les profs ne sont pas des héros, ils sont souvent des passionnés et Florian fait partie, incontestablement, de cette catégorie : « Ce métier de professeur d’EPS, j’ai toujours voulu l’exercer, depuis petit, j’ai ça en moi et j’aimerais le pratiquer le plus longtemps possible. J’ai commencé à 21 ans, c’est jeune, oui mais quand tu travailles et que tu t’impliques, tu es respecté. Si le métier est de plus en plus dur ? Je ne sais pas, il y a trop de cas différents pour faire des généralités mais ce qui est certain, c’est qu’il est imprégnant et inspirant. Avec les élèves, c’est donnant-donnant. Quand tu fais confiance à un gamin, il te le rendra, parfois de façon décuplée. »
Une vision aux angles multiples et un sujet méritant des heures et des pages, dont Florian, camarade de jeu jovial et chambreur mais leader discret au mot juste dans le vestiaire, ne se lasse pas de parler. Tout comme il ne se lasse jamais, non plus, de son sport – « le rugby m’a tellement apporté… » – et de cette chance d’y avoir lié des amitiés pour la vie. Un terrain aussi, où la famille tient sa place : « J’ai la chance de partager le rugby avec mon petit frère, depuis toujours. Dans le jardin, il me plaquait, on s’entraînait ensemble. Il plaque d’ailleurs toujours mieux que moi (rires) ! Se dire qu’aujourd’hui, et ce depuis que nous nous sommes retrouvés ensemble au REC, nous pouvons jouer à un très bon niveau tous les deux, c’est génial. Parfois dans le vestiaire, un regard suffit à se rappeler de nos entraînements à la maison… C’est fort de vivre cette passion tous les deux. »
De retour en Fédérale 2, qu’il avait connue avec le REC avant de jouer en Fédérale Une, Florian Ollivier nourrit de belles ambitions pour la suite de la saison : « On est dans les clous de nos objectifs même si l’on peut prétendre à faire encore un peu mieux. A nous de savoir où l’on veut aller et de prendre nos responsabilités. Personnellement, j’essaie de revenir au mieux après un pépin au mollet. Je prends toujours autant de plaisir sur le terrain et j’ai encore à donner. »
Uniquement au rugby rheusois ? « Manu Marty m’a déjà proposé de venir m’entraîner avec les copains du CPB Hand mais je pense que je vais encore décliner un bon petit moment, même si j’adore le hand… Je vais déjà essayer de continuer à performer avec le ballon ovale mais pour les encourager, il peut compter sur moi ! » Altruisme, camaraderie et partage, on vous dit !