Alors que le championnat Elite s’apprête à passer à dix équipes dès l’année prochaine, le Stade Rennais Rugby entend bien faire partie du gratin national. Première partie de saison, formation, nouveau centre d’entraînement ou encore staff plus étoffé, la coach des « Rouge et Noir » Anne Berville fait le point sur cet exercice capital.
Après huit matchs disputés, en coupe de France et en championnat, quel bilan tires-tu de cette première partie de saison ?
Pour l’instant, nous sommes un peu déçues du bilan en championnat, notamment lors du dernier match à Lyon où ne nous parvenons pas à ramener de points. Nous basculons à 13-12 à la pause mais nous avons ensuite été trop indisciplinées. Cependant, nous avons assuré l’essentiel avec la victoire contre Lons et nous avons aussi eu un calendrier difficile avec davantage de matchs à l’extérieur. La coupe de France nous a surtout permis de préparer le collectif pour le championnat et de donner du temps de jeu à certaines joueuses. Le championnat reste prioritaire mais nous devons tout de même honorer nos matchs de coupe de France sous peine d’avoir des retraits de points en championnat.
Vous avez été pas mal handicapées par les blessures la saison dernière, où en êtes-vous de ce point de vue-là ?
Nous sommes un peu moins embêtées cette année. Il y a eu des petits pépins avant de démarrer le championnat, en particulier sur les rencontres de coupe de France, mais pas de blessures trop importantes. Blessée avec sa sélection, l’internationale espagnole Alba Capell a quand même dû subir une opération des cervicales et est indisponible pour trois mois et Monica Castelo devrait revenir en ce mois de janvier ou en février suite à sa blessure aux ligaments croisés. Ça nous a permis de lancer des jeunes joueuses. C’est l’opportunité pour elles de prendre du temps de jeu et ça nous a rassuré sur notre profondeur de banc. Nous en avons encore sous le pied et même si nous n’avons pas encore pu jouer avec tout le monde, c’est aussi la loi du rugby.
Cette saison est capitale pour intégrer le prochain championnat Elite à dix équipes. Quels sont les impératifs pour l’intégrer ?
L’objectif est clairement de terminer dans les quatre premiers, ce qui assurerait notre place dans ce championnat. Pour cela, nous devons faire mieux contre les grosses équipes. Il faut au moins aller chercher le bonus défensif comme a pu le faire Lyon à deux reprises. En cas de cinquième ou de sixième place, il y aura des oppositions contre les équipes de l’autre groupe de même rang et un barrage contre le premier d’Elite 2.
« Nous n’avons pas un gros réservoir de joueuses en Bretagne et ce n’est pas toujours facile de faire venir des joueuses d’ailleurs »
L’année passée, les U18 ont été finalistes des championnats de France. Comment se passe l’intégration avec le groupe senior et plus globalement et où en est la formation ?
Elles s’intègrent bien, d’autant plus dans un effectif plutôt jeune. Elles se sont déjà croisées avant puisque nous les avions intégrées dès l’année dernière sur des entrainements à la touche et la majorité ont connu une feuille de match en Elite. Ça aide quand tu as déjà des liens. De plus, nous échangeons régulièrement avec Arnaud Le Berre qui gère les jeunes joueuses et qui co-entraîne l’équipe Elite. Ça nous permet d’évaluer le potentiel des joueuses. Nous mutualisons également des entrainements à toucher pour voir si elles sont loin, ou non, du niveau. Quand j’en ai l’occasion, je vais voir les matchs des U18. C’est hyper important pour connaitre les joueuses. Nous n’avons pas un gros réservoir de joueuses en Bretagne et ce n’est pas toujours facile de faire venir des joueuses d’ailleurs. L’objectif est de leur donner envie de défendre les couleurs du club.
Où en est le nouveau centre d’entraînement Robert-Launay ?
Les garçons du REC Rugby ainsi que les espoirs s’entrainent dessus, mais pour l’instant, nous avons fait le choix de ne pas nous y installer à 100% car nous avons tout à Crubillé. Nous nous posons bien sûr la question de basculer définitivement à Robert-Launay, mais nous n’avons pas nos bureaux là-bas. Tout n’est pas encore complètement prêt pour accueillir des clubs de haut niveau et ça crée des contraintes supplémentaires. Nous sommes un peu dans l’expectative. Nous y allons quand-même pour les séances de musculation le midi et parfois pour utiliser la salle de réunion mise à disposition. Nous souhaitons y aller mais il faut que les infrastructures soient prêtes. Nous avons un peu de retard sur nos concurrents là-dessus. Nous allons remettre ça rapidement sur la table.
Vous reprenez la compétition le 28 janvier contre Blagnac, quel va être le programme d’ici-là ?
Les filles coupent jusqu’au 7 janvier pour pouvoir retourner auprès de leurs familles. Il y aura d’abord une phase de récupération puis une remontée en puissance progressive avec une préparation physique. Avec le staff, nous coupons aussi et nous ferons une réunion après les fêtes pour organiser tout cela. Néanmoins, certains points sont déjà identifiés. Nous devons être plus dures dans les zones de contact et nous avons été trop indisciplinées. Nous avons aussi été un peu chahutées en mêlée lors des derniers matchs. Les filles ont une capacité à s’entrainer et nous devons insister là-dessus. Il y a une progression sur les touches et les joueuses sont davantage en confiance sur ce secteur, mais nous ne pouvons pas nous relâcher. Il y a une vraie volonté de grandir ensemble et il faut capitaliser la dynamique de groupe sur le terrain.