Après avoir mis entre parenthèse un an sa carrière une fois son départ du REC Rugby acté, Kévin Aparicio-chlagou est de retour du côté de Beuffru et du Rheu, où le retour sur les pelouses de l’Ovalie est gage de plaisir, bonheur et aussi, ambitions. Le tout sans prise de tête.
Nous t’avions quitté retraité des terrains et te revoilà au travail en troisième ligne, de nouveau sur les pelouses. Pourquoi es-tu revenu ?
J’avais besoin d’une pause, de relâcher un peu la pression et de faire autre chose mais je m’étais fixé un an dans la tête, maximum. Après, il aurait été dur d’y revenir et ça n’aurait plus été la même chose. Je me suis entretenu pendant cette année, j’ai pratiqué la lutte et découvert un autre sport, d’autres techniques. Cela m’a fait du bien mais l’amour du rugby était toujours là et je n’ai pas hésité à y revenir !
Pourquoi avoir choisi Le Rheu alors qu’un départ de la région avait pu être envisagé ?
Je suis très attaché, justement, à la Bretagne, à Rennes. Je m’y sens très bien et suis toujours très épanoui dans mon métier de courtier, où je suis devenu mandataire tout en continuant de travailler avec Empruntis. Ce changement de fonctionnement me permet d’adapter mon emploi du temps pour m’entraîner et m’organiser au mieux. Pour ce qui est du choix du Rheu, cela s’est imposé naturellement, tranquillement. J’y ai beaucoup d’amis, tout le monde se connait et l’ambiance familiale qui y règne est celle que je recherchais. Le tout en conservant un vrai bon niveau de compétition, avec des ambitions mesurées et intelligentes.
C’est-à-dire ?
Le club ne se prend pas pour un autre. Avec les refontes des divisions, nous sommes bien conscients que la Fédérale Une équivaut aujourd’hui à la Fédérale 2 d’hier. Il ne serait pas incohérent de voir Le Rheu y arriver mais personne ici ne met de pression. Les dirigeants ne veulent pas se précipiter et le club doit se structurer pour répondre aux exigences futures, au-delà même de l’équipe première. Et puis Martin et Yann, les coachs, le répètent : ce sont les joueurs qui vont définir les ambitions et ce sont eux qui iront chercher une montée s’ils en ont la possibilité.
L’équipe, avec sa forte ossature de joueurs passés par le REC ces dernières saisons, permet l’ambition…
Sincèrement, il n’y a pas les mecs qui ont joué en National, Fédérale Une d’un côté et les autres qui écoutent et regardent de l’autre. Ici, tout le monde est sur un pied d’égalité, avec beaucoup de respect réciproque mais surtout, l’envie commune de partage, de jeu et d’envie. Il n’y a pas de prétention ou de timidité, mais ce plaisir d’évoluer tous ensemble, d’envoyer du jeu et de faire progresser le club. Chaque week-end, on part au combat de la Fédérale 2.
Es-tu satisfait du niveau de jeu ?
Il y a des supers joueurs à ce niveau, que ce soit chez nous mais aussi dans la grande majorité des équipes. Je pense qu’il y a matière à jouer, à s’envoyer mais le souci est ailleurs. Les nouvelles règles apparues depuis trois ans visant à interdire de plaquer à deux, à modifier les surfaces de plaquage ou encore à encadrer un peu plus les pick and go, ça change tout. Le jeu est très souvent arrêté, les fautes et sanctions omniprésentes car il est très compliqué d’assimiler toutes les modifications et surtout, de les intégrer dans le feu de l’action, y compris pour les arbitres. Tout cela rend le jeu haché et fait perdre de son intensité au jeu. Si cela a été décidé dans le but de protéger les joueurs, l’effet est contre-productif même si les statistiques indiquent un nombre de commotions en baisse. C’est surtout là que réside la très grosse différence à ce niveau. Franchement, avec tous ces coups de sifflet, on peut largement enchaîner les 80 minutes chaque week-end…
Ta carrière internationale est-elle toujours d’actualité avec le rugby à XIII et l’Espagne ?
Bien sûr. Il y avait un rassemblement en octobre dernier mais celui-ci a été annulé. Nous sommes en course pour la qualification à la prochaine coupe du monde de 2025 de rugby à 13, qui se jouera en Australie ou en Angleterre. Ma femme me pousse pour m’accrocher et continuer sur la sélection et c’est un grand plaisir que de pouvoir continuer avec, notamment dans la perspective de ce mondial pour lequel nous avons de vraies chances d’être présents. C’est un objectif de plus à atteindre, qui pourrait être une sacrée aventure à vivre mais d’ici là, je dois continuer de bosser dur ici au Rheu, lors de nos trois entraînements hebdomadaires et les week-ends.
Es-tu satisfait du début de saison de l’équipe et êtes-vous à ce jour là où vous vouliez être ?
Clairement, oui, nous visons une place parmi les quatre premiers et si possible leader ou second, afin de s’éviter le barrage de phases finales. C’est un objectif qui nous anime, tout le monde tire dans le même sens et malgré les absences, l’équipe a bien pris et chacun donne le maximum. On sent une montée en régime intéressante, avec des bonus offensifs lors de nos trois derniers matchs et il faut désormais confirmer.