Quatrième de Nationale 1 au terme de la phase aller, l’Union Rennes Basket fait mieux que de répondre aux attentes. Si le mois de novembre fut plus compliqué, avec des oppositions relevées et des blessures à répétition, décembre doit lui permettre d’y voir plus clair sur ses ambitions.
Quel que soit le technicien au micro, ou le joueur, la phrase est universelle, adaptable où que l’on soit : « le sport de haut niveau se joue souvent sur des détails. » Pas faux ! Quelques blessures, de la fatigue, et les résultats, ainsi que les leçons tirées, peuvent changer en un rien de temps. Au moment d’évoquer le mois écoulé, Pascal Thibaud s’arrête sur le dernier match contre Quimper, perdu sur le fil, qui aurait pu faire basculer l’URB en tête du championnat après la phase aller : « En gagnant contre Quimper, nous aurions franchi un cap, notamment du point de vue des ambitions. C’était un match particulier, fait de montagnes russes, que nous méritions de gagner. Il y a aussi eu quelques coups de sifflets défavorables. La grosse satisfaction sur le mois de novembre, ce sont les victoires face à Toulouse et à Poissy, mais les blessures impactent les équipes de notre profil ».
Privée de Danny Evans, de Fabien Damase et d’Ewan Le Carour, en plus de l’absence depuis le début de saison de la recrue Boukhary Cissoko, « plus longue que prévue », selon les dires de l’entraîneur rennais, l’URB a tout de même montré de belles choses lors du derby contre Quimper, et plus globalement sur novembre, avec un autre constat : la formation bretonne est plus attendue : « Nous avons été confrontés à plus d’adversité, soit par rapport à la gestion de nos joueurs, avec la vague de pépins physiques, mais aussi parce que nous sommes ciblés par les adversaires comme l’équipe à contrer offensivement. Face à Vitré et à Loon Plage, nous n’avons pas suffisamment répondu et j’aimerais que nous progressions plus vite. Certes, ça été plus compliqué au niveau des résultats, mais en termes de jeu proposé, ça reste quand-même intéressant ».
« D’ici quelques matchs, nous en saurons davantage sur ce que nous pouvons aller chercher »
Deuxième meilleure attaque du championnat, Rennes continue de mettre à mal les défenses de NM1. Pas avare d’efforts également de l’autre côté du terrain, l’URB doit aussi apprendre à gérer ses joueurs, notamment les plus jeunes : « C’est une autre dimension, avec tout un travail d’apprentissage et de pédagogie, ce que nous appelons l’entrainement invisible. La gestion des soins, du sommeil ou encore de l’alimentation. Pour notre part, avec l’ensemble du staff, nous devons bien doser les entrainements. Durant la saison, avec l’enchaînement des matchs, nous sommes davantage dans la gestion, en essayant d’harmoniser les charges de travail. Il y a aussi la réathlétisation des joueurs blessés, en lien très étroit avec le staff médical, et nous devons même parfois freiner certains joueurs lors des entraînements pour qu’ils jouent sous contrôle et qu’ils fassent attention à leurs appuis. C’est un peu contre nature pour certains profils ».
Devenu l’une des références en « zone press », l’URB appuie sur ses points forts, mais tente aussi de s’adapter quand les choses ne tournent pas dans le bon sens : « Nous définissons un plan de jeu avant chaque match et quand nous sommes contrés, nous activons certaines options, dont la défense de zone. Ça coûte parfois plus cher, en particulier sur les tirs extérieurs, mais c’est moins sollicitant physiquement et ça permet de gérer les fautes au vu de l’effectif ».
Des blessures qui ont permis à des jeunes joueurs du RPA d’intégrer l’équipe première, comme Ismaïl Kherzane, Arnaud Maiga ou encore Eliot Thillier. Un exercice d’équilibriste entre les deux formations : « Même si ça nous apporte de la concurrence avec un effectif élargi, il faut s’organiser avec la N2 car ils ont aussi des échéances importantes », ajoute Pascal Thibaud. Les jeunes qui occupent une place centrale dans le projet du club et un travail de fond qui porte ses fruits, même si cela prend du temps : « Depuis quelques années, il y a une vraie implication des jeunes joueurs. Tout d’abord dans leurs projets individuels, bien accompagné par l’ensemble du staff, mais aussi sur le plan collectif, où il est essentiel que tout le monde s’y retrouve. Et c’est parfois plus complexe avec les jeunes. La formation est au cœur du projet du club et nous sentons une montée en puissance par rapport à l’objectif initial, qui est d’avoir un vrai club de haut niveau à Rennes. Il faut encore que nous puissions avancer financièrement et structurellement pour véritablement s’en offrir les moyens ».
Alors que se profile un mois de décembre dense, avec des matchs contre Rueil, Lorient, Tarbes-Lourdes, Chartres et Challans, dont trois à l’extérieur, le technicien breton ne s’aventure pas encore sur les possibilités de son groupe : « D’ici quelques matchs, nous en saurons davantage sur ce que nous pouvons aller chercher. Le joueur de haut niveau fonctionne à l’instant présent et c’est ce que nous devons faire ». Si l’adage du « match après match » est parfois pénible à entendre, l’Union Rennes Basket, sur une phase ascendante depuis plus d’an maintenant, ne veut pas brûler les étapes. Le dernier derby disputé contre Quimper l’a prouvé, l’ambiance et l’engouement sont bien présents à Colette-Besson. Aux « Noir et Blanc » dorénavant de confirmer l’embellie et de rester dans le wagon, celui de l’exercice en cours, mais aussi de rejoindre, à terme, celui des équipes prétendantes à l’accession dans la durée.