Foot- L1 : Premier effet Stéphan pour le Stade Rennais qui se réveille face à Reims (3-1)

Un long dimanche de retrouvailles. Il a dû en passer des images et des émotions dans la tête de Julien Stéphan, de retour dans son Roazhon Park, sur le banc qui l’a révélé au plus haut niveau lors de la saison 2018-2019. Des premiers pas sur le tapis rouge à la descente du bus au coup de sifflet final de M.Buquet, le néo-coach rennais a vécu intensément chaque instant, avec une vraie satisfaction du travail accompli, à savourer à sa juste valeur.

D’abord parce que l’entame de match, dans un schéma intéressant en 3-4-3, a emmené le Roazhon Park avec les joueurs. Un pressing haut, de l’intensité et la volonté de l’avant, de quoi satisfaire le coach : « J’ai bien aimé l’entame de match, les quinze premières minutes intenses dans le pressing et l’utilisation du ballon ». Celles-ci sont concrétisées très tôt par un but signé Amine Gouiri, tout près de la ligne suite à un ballon dont la défense rémoise ne parvient pas à se débarrasser, suite à un coup-franc de Benjamin Bourigeaud. L’affaire eut été parfaite si Arnaud Kalimuendo, quelques minutes plus tard, n’avait perdu son face à face avec Diouf, le portier visiteur (10′). Car ensuite, cela fut moins fluide : « On a reculé, on a eu des difficultés à ressortir le ballon. Ils sont revenus logiquement même s’ils n’ont pas eu de grosses occasion », concédait après la partie, Julien Stéphan. Seul aux six mètres, Diakité converti de la tête un centre parfait de Ito, à quelques secondes du retour aux vestiaires. Rageant, mais loin d’être illogique…

Il était pourtant dit, ce dimanche, qu’il ne fallait donc pas rejoindre la buvette prématurément ni y traîner trop longtemps. Ceux qui avaient ainsi loupé l’égalisation rémoise ont aussi probablement manqué la merveille de la journée. En 17 secondes, les Rennais repassent devant dans une action à laquelle le Roazhon Park n’avait plus eu la chance d’assister depuis un moment. Une relance tonique et agressive d’Arthur Theate balle au pied, un débordement d’Adrien Truffert côté gauche. Aux 25 mètres, le latéral gauche rennais trouve Amine Gouiri dans l’axe, qui cherche Martin Terrier au point de pénalty. En une subtile déviation, le numéro 7 rennais met sur orbite Benjamin Bourigeaud à droite, qui conclut parfaitement ! Un but magnifique, et la frustration de la fin de première période effacée d’un trait !

Remis sur les bons rails, Rennes ne va pourtant pas pour autant appuyer sur la tête d’un adversaire très à l’aise dans son schéma de jeu et l’utilisation du ballon. La sortie en première période de Muntesi a fait mal aux joueurs de Will Still mais ceux-ci ne lâchent pas. Ils vont cependant tomber sur un Steve Mandanda des grands soirs, décisif à trois reprises en seconde période. Et comme le plan devait parfaitement se dérouler pour le retour de Julien Stéphan à la tête de l’équipe, un coup-franc parfaitement botté par Benjamin Bourigeaud trouvait Arthur Theate au point de pénalty pour le break définitif (68′). Avec solidarité et aussi, solidité, Rennes tient la fin de match sans trop trembler, et renoue enfin avec la victoire, absente en championnat depuis le derby gagné face à Nantes, sur le même score. Un beau soulagement, une belle soirée mais pour autant, encore du boulot : « Il y a encore beaucoup de choses à améliorer. Les buts sont venus à des moments importants, pour créer des dynamiques à chaque début de mi-temps. On a des automatismes à développer. »

Ceux-ci vont ainsi être travaillés, avec peu de temps entre les matchs, mais toujours plus que celui à disposition pour ce match. En deux séances seulement, Julien Stéphan a redonné un souffle à son équipe, du caractère et de l’efficacité. Largement de quoi être satisfait : « C’est un retour heureux. Ce qui est important, c’est la victoire, le partage avec le public. On a changé de système, il faudra développer pour être efficaces. On a des ajustements à faire et à effectuer. Très clairement, la priorité, c’était de prendre des points, on voulait gagner. On aurait adoré avec 70 % de réussite mais à choisir entre gagner et bien jouer, le choix est vite fait et on voulait gagner, coûte que coûte. » Benjamin Bourigeaud, de son côté, en conférence de presse, ne manquait pas d’associer son ancien coach à la belle issue du jour : « Le foot, c’est avant tout une aventure humaine. Nous avons vécu beaucoup de choses avec lui et nous avons une petite part de responsabilités dans son départ, qui nous a touché. Ce soir, nous pensons aussi un peu à lui dans cette victoire qui fait beaucoup de bien. »

Prochaine étape de la mission donnée à Julien Stéphan à Budapest, jeudi, pour valider définitivement la qualification européenne face au Maccabi Haïfa, avant de se déplacer dimanche prochain au Vélodrome, face à un OM au bord de la crise de nerf. Olivier Cloarec le déclarait, les objectifs attendront d’avoir passé les cinq matchs à venir pour être reprécisés. Le premier dans la poche, place au suivant. Avec l’envie de prolonger les retrouvailles tout sourire et de retrouver une place plus conforme aux ambitions rennaises au classement. L’opération remontée est bel et bien lancée !