Après Vitré, c’est le leader Quimper qui est venu prendre les deux points à Colette Besson, dans une ambiance surchauffée. Sur un fil, sur LE fil, dans la dernière minute d’une rencontre haletante, renversante et jouée par les Rennais avec des valeurs et des ressources épatantes !
Ne vous y trompez pas, au coup d’envoi, les forces sont nettement déséquilibrées sur le papier. Alors que les Finistériens arrivent sur le parquet fort de leur armada de recrues avec un cinq dessiné pour remonter illico presto en Pro B, les Rennais, eux, accumulent les pépins. A Danny Evans et Fabien Damase, déjà forfaits, s’ajoute Ewan Le Carour, exceptionnel à Poissy et victime d’une petite entorse le jeudi. Plusieurs matchs d’indisponibilité, donc, pour trois atouts majeurs de la manche de Pascal Thibaud qui pour autant, ne manque pas de sortir un nouveau tour. Et celui-ci ne fut pas loin de mettre à terre un leader peut-être suffisant lors des deuxième et troisième quarts temps mais clairement emporté par l’enthousiasme, la volonté et le talent de ces rennais-là, manquant néanmoins d’essence dans le quatrième quart pour aller au bout d’un authentique exploit avec des jeunes sans complexe.
L’entame de match sert de laboratoire aux tireurs à distance, avec deux équipes se rendant coup pour coup dans l’exercice. Kameroon Selebangue puis Clément Poncet-Leberre envoient les premiers shoots primés tandis que Quimper ne répond qu’à trois points. Le décor semble lancé pour un gros mano-à-mano mais l’habileté rennais s’évapore d’un coup et laisse le champ libre à des visiteurs n’en demandant pas tant. La défense en zone des locaux ouvrant de nombreux espaces, le leader s’envole à la marque et fait très mal au moral de toute la salle, avec un sévère 14-28 au bout de dix minutes ! Mais la réponse de l’URB ne va en être que plus impressionnante ! Piqués au vif, les Rennais vont balayer leurs hôtes du jour avec panache, sous la houlette d’un duo Adrien Sclear-Clément Poncet-Leberre irresistible. La tornade dépasse les habituels vents du finistère et à la pause, l’URB est passée devant, avec un impressionant 34-14 collé à un adversaire s’étant sans doute vu arrivé (mt, 48-42).
L’ambiance, le scénario, l’intensité, tout y est et le derby tient ses promesses. Malgré son manque de profondeur de banc, l’URB fait bien plus que jeu égal et maintien son avance dans le troisième quart temps, avec panache. En puisant aussi dans les ressources, ce que Quimper, inévitablement, constate. La jeune troupe de Pascal Thibaud fait le show, se distingue à distance mais se met dans le rouge à force d’efforts. Avec froideur, Quimper attend son heure. Si le leader concède le troisième quart temps (20-17) et attaque le Money-Time avec neuf longueurs de retard, il va les refaire dans les ultimes minutes, au gré d’une remontada des plus rageantes, pour passer devant dans l’ultime minute et laisser l’URB à quatre longueurs au final.
Cette défaite, diamétralement opposée au précédent derby perdu contre Vitré, tient un petit goût de victoire, au vu de la force de frappe de l’adversaire et des nombreuses erreurs d’arbitrage ayant pénalisé les Rennais. Du mental, des jeunes sans le moindre complexe et une idée directrice respectée malgré les événements, les enseignements positifs sont très nombreux bien au-delà du simple bilan comptable de la soirée. En bouclant la phase aller à la quatrième place, en embuscade d’un trio très costaud, l’URB a largement rempli son contrat et promet une phase retour des plus passionnantes. En sport, il n’y a pas que le résultat qui compte, offre des émotions et autorise les promesses de lendemains très intéressants. Les Rennais l’ont demontré ce vendredi !