Deuxième passeur la saison dernière à Saint-Nazaire, Brendan Gouessant a fait le choix de l’expérience et du temps de jeu en signant à Rennes. Sans langue de bois, le néo-réciste nous raconte son parcours, entre un départ précoce de Quimper, ses ambitions et son titre de vice-champion du Finistère… de pétanque !
Les voyages forment la jeunesse paraît-il et à tout juste 22 ans, Brendan Gouessant a déjà vu du pays. Passé par Saint-Brieuc, Sète, Nancy, Saint-Nazaire et aujourd’hui Rennes, le jeune homme n’est pas du genre à prendre racine. Jusque-là cantonné à un rôle de doublure, le néo-Rennais rentre en Bretagne pour prendre des responsabilités : « Nous sommes sur un poste compliqué. Il faut de l’expérience pour arriver à haut niveau et si un passeur joue mal, il peut faire déjouer toute l’équipe. En dehors de la tactique et de la technique, il faut s’adapter à ses coéquipiers et cibler les bonnes personnes au bon moment. D’une certaine façon, il faut manager les états d’âmes des uns et des autres et prendre en compte la forme de chacun. C’est obligatoire d’avoir du leadership à ce poste. Ce sont tes idées et tes options, mais je peux aussi nous tromper, et c’est important d’avoir la tête sur les épaules ».
Et pas question pour le jeune passeur de prendre un rôle qui n’est pas le sien : « Je suis là pour prendre des responsabilités dans le jeu, mais au niveau du groupe, c’est le capitaine Philippe Tuitoga qui s’en charge. Je n’ai pas mon mot à dire quand il prend la parole. Je n’ai encore rien prouvé et il faut savoir rester à sa place. » Un discours réfléchi, sans doute dû à un parcours sinueux.
Parti de chez lui dès l’âge de 14 ans, Brendan Gouessant fait ses classes au Cesson Volley Saint-Brieuc. Dès la fin de la Terminale, direction le sud de la France et le centre de formation de l’Arago de Sète. Il nous raconte ces années : « J’ai connu des moments difficiles les premières années. Je voyais ma famille uniquement le week-end quand j’étais encore en Bretagne, puis je suis allé à Sète. Même si je me sentais prêt à partir, ça été vraiment dur. J’étais seul et ça coûtait cher de revenir. Ce n’est pas pareil quand tu as tes proches au téléphone. En plus, je repassais mon bac à ce moment-là. Avec du recul, je me dis que ces expériences m’ont beaucoup apporté et je ne regrette rien ». Un an après, plus aguerri malgré les « claques » de la vie, il rejoint Nancy et signe son premier contrat professionnel.
Quentin Pompon : « Il faut avoir un Brendan dans sa vie (Rires) »
Vient ensuite la parenthèse enchantée nazairienne. En deux ans, le jeune passeur connaît la montée en Ligue A et découvre l’exigence du haut niveau. Un souvenir indélébile : « Ces deux années à Saint-Nazaire ont été incroyables. Nous avions un super staff et j’ai découvert le monde fou de la Ligue A avec un niveau impressionnant. Forcément, je suis un peu triste de quitter le club mais c’est pour mon bien. L’idée est de prendre de l’expérience en Ligue B pour ensuite revenir dans l’élite avec un vrai rôle à jouer ».
Quentin Pompon, coéquipier de Brendan pendant deux ans au SNVBA nous en dit plus sur le nouveau passeur rennais : « C’est quelqu’un qui a beaucoup de qualités techniques et physiques. Il est capable de s’ajuster, tant sur le tempo que sur une demande de passe, le tout avec un bon toucher de balle et une vraie intelligence de jeu. C’est aussi un gros bloqueur et il a un très bon service varié, pénible à réceptionner. Dans la vie, c’est un mec super drôle et très bon délire avec un franc-parler sur tout. Si quelque chose ne va pas, il le dit ! Il faut avoir un Brendan dans sa vie (rires) ».
« Brendanito » ou le « B », comme il est surnommé, s’est beaucoup inspiré de Zeljko Ćorić, actuellement passeur à Tours et qu’il a côtoyé à Sète. Il nous détaille la manière dont il aborde son poste : « Je suis dans la communication. Il y a beaucoup de passeurs qui sont dans un rôle de méchant, mais ce n’est pas mon cas. Je crois qu’il est important d’avoir la confiance de ses coéquipiers. J’essaie de comprendre pourquoi ça ne va pas chez l’un ou chez l’autre. Avant sur le terrain, je criais, je m’énervais et au final, tu te perds. Dorénavant, je me reconcentre tout de suite après un point, gagné ou perdu. Même si je fais une erreur, je passe à la suite ».
Focus sur ses objectifs, Brendan Gouessant n’oublie pas de déconnecter quand cela est nécessaire, avec une petite anecdote croustillante au passage : « J’aime bien changer de sport de temps en temps pour me libérer l’esprit. Plus jeune, après une blessure au football, je ne pouvais plus faire de sport avec de gros appuis. Je me suis alors mis à la pétanque et j’ai terminé vice-champion du Finistère (rires) ». Une aptitude à bien viser qui sera forcément utile au REC Volley, notamment au moment de délivrer les caviars à ses coéquipiers.
Le REC Volley s’engage pour le climat
Pour cet exercice 2023-24, le REC Volley a présenté son nouveau projet en matière de climat. Désireux de s’engager sur un sujet dans lequel le sport n’est pas toujours considéré, à juste titre, comme un bon élève, le club breton a élaboré une opération de grande envergure. Le manager général réciste, Éric Hallé, explique : « Le sport doit accélérer son évolution. Nos joueurs et nos joueuses seront des ambassadeurs, et c’est important que nous nous appliquions ces règles pour réduire nos émissions. Nous sommes la première équipe professionnelle à jouer avec ces bandes climatiques sur nos maillots, mais il ne faut pas que ça soit un simple plan de communication. Le REC Volley ne pourra pas agir tout seul et c’est aussi une façon d’adresser un message aux instances ».
Pour les matchs à l’extérieur, le train sera favorisé et le club espère pouvoir réaliser certains déplacements avec des véhicules électriques.
En plus des « Warming Stripes » (bandes du réchauffement climatique, représentant l’évolution des températures moyennes annuelles de 1850 à 2022) qui apparaîtront sur le maillot réciste, et inspirées du club de football anglais Reading, le REC a décidé de mettre en place plusieurs actions pour sensibiliser sur le sujet. Parmi elles, les joueurs et les joueuses volontaires réaliseront des interventions dans les établissements scolaires. Pour les matchs à l’extérieur, le train sera favorisé et le club espère pouvoir réaliser certains déplacements avec des véhicules électriques. En accord avec les instances, et suite à un match reporté en janvier, le REC Volley enchaînera deux matchs dans le sud de la France, à Montpellier face au Pôle France le 25/01 et à Martigues le 27/01, afin de s’éviter deux déplacements.
Des réductions sur les billets de match seront également proposées pour les spectateurs venant à vélo, à pied, en transports en commun ou en covoiturage. L’espace restauration propose désormais un plat végétarien en plus de la traditionnelle galette-saucisse bretonne. De plus, le nouvel équipementier fabrique les maillots et les survêtements du club en Europe (en Asie auparavant). La présidente du club, Nathalie Guitton conclut : « Le sport est un formidable levier d’engagement collectif. Notre club était déjà mobilisé sur des causes sociétales, comme l’égalité femmes-hommes ou la promotion des pratiques sportives dans les quartiers prioritaires de la ville. Je suis fière de franchir une étape supplémentaire avec la lutte contre les changements climatiques, qui nous concerne toutes et tous. »