Il est des choses qui ne s’achètent pas… ou alors très cher, en petite quantité ! Quelle que soit la discipline pratiquée, chaque coach se heurte à ce mur, ou ce plafond de verre, au choix, au moment d’obtenir la fameuse expérience pour renforcer son effectif. Que ce soit le vécu des années, ou celui du très haut niveau – idéalement les deux – ces perles rares sont les plus prisées, que vous soyez l’entraîneur du Stade Rennais, du CRMHB, de Saint-Grégoire ou du REC et de l’Union Rennes Basket.
Les cures de “jeunisme” sont ainsi régulièrement décriées par les supporters. Ceux-ci, se rêvant manager ou trésorier de leurs clubs préférés, veulent de la star, le palmarès rempli, proche de la trentaine mais oublient souvent que ce ne sont pas leurs comptes en banque personnels qui fondent comme neige au soleil au moment d’acquérir ces si précieux profils mais ceux de leur club, fortement impactés par la crise sanitaire depuis trois ans (hormis le Stade Rennais, aux finances florissantes). Le choix n’est pas simple entre le pari de la jeunesse, du potentiel, avec son lot d’incertitudes face au fameux “effort financier” pour s’assurer un nom, une histoire mais aussi parfois, le risque d’un statut pas toujours accepté et compris d’un vestiaire où les réputations sont moins construites.
En cette rentrée, le Stade Rennais a encore posé des paris sur la jeunesse, coûteux, mais toujours moins que de faire venir des joueurs internationaux confirmés, propices à mener les ambitions à terme. Il ne faudra pas parler, au moment de quitter la coupe d’Europe, de manque d’expérience, la possibilité d’en acquérir étant cette fois-ci concrète.
Pour Cesson, recruter des joueurs du Top 6 français reste impossible et les paris sur de jeunes et gros potentiels dominent l’expérience dans un mercato finalement équilibré. Olivier Mantès, à Saint-Grégoire, bénéficie du renfort de deux joueuses ayant connu l’élite, un vrai luxe avec des finances tenues mais limitées. L’URB, enfin, mise sur la jeunesse, faute de pouvoir toucher le haut du panier, les joueurs expérimentés préférant monnayer leur qualité à l’étage du dessus, quitte à faire banquette. Si l’expérience ne s’achète pas, elle se construit et cette nouvelle saison sera propice à voir s’épanouir nos joueurs en devenir. Les plus rodés, eux, auront pour tâche de les encadrer et de confirmer leurs qualités. Une question d’équilibre, sur le terrain comme dans le vestiaire. Au-delà du résultat, un travail d’alchimiste pour les coachs, souvent minoré, à tort. Car de là uniquement pourront jaillir lumière et succès, au-delà d’un CV ou d’un chèque.