Revenir de l’Artois avec plein de beaux souvenirs en tête, des frissons à l’écoute des « Corons », dont on ne se lasse pas, beaucoup le vivront. Avec un ou trois points dans les valises, moins… Pour son premier match loin de la Bretagne, dans la citadelle quasi-imprenable de Bollaert, le Stade Rennais a montré deux visages. Une première période en très grande difficulté sous la pression lensoise, et une seconde, plus aboutie, avec l’égalisation de l’enfant du pays Benjamin Bourigeaud sur un penalty salvateur. Avec plus de réussite, les Rennais auraient même pu empocher les trois points en toute fin de rencontre, ce qui aurait tout de même été fort bien payé.
Et pour cause, la première période est un long calvaire pour des Rennais méconnaissables, incapables d’aligner quatre passes, dépassés sur chaque accélération lensoise et muet dans le camp adversaire, un triste zéro tirs à la pause face à Brice Samba : « C’est bien payé de revenir avec un seul but de retard à la mi-temps », le constat est signé Bruno Genesio au micro de Prime Video. Pris à la gorge et incapables de ressortir les ballons, les « Rouge et Noir » ont très vite craqué, dès la troisième minute, sur coup de pied arrêté. Une phase de jeu qui pose décidément bien des soucis à une formation rennaise encore une fois trop attentiste au moment de sortir sur Deiver Machado, tout à son aise pour tauper au sol sa volée du gauche (1-0). Point de réaction par la suite, un milieu de terrain asphyxié et Lens qui continue d’asseoir sa domination sans pour autant se procurer de très nettes occasions. Ni Florian Sotoca, par deux fois, ni Angelo Fulgini, ne parviennent à faire le break. Au terme d’une première période insipide, sans le moindre tir côté rennais, Lens mène logiquement et Rennes est tout heureux d’être encore en vie…
Sans doute sécoués par leur coach à la pause, les « Rouge et Noir » reviennent avec de meilleures intentions en seconde période et Amine Gouiri allume la première mèche dès le retour des vestiaires, au-dessus. Enfin la première frappe bretonne ! L’égalisation arrive quelques minutes plus tard. Sur une récupération haute, Arnaud Kalimuendo chipe le ballon à Abdul Samed, l’attaquant combine avec Benjamin Bourigeaud avant d’être accroché dans la surface de réparation. Pénalty logique. Tireur désigné, le nouveau « capi » prend ses responsabilités dans son ancien jardin et prend Brice Samba à contre-pied (1-1, 52e). « La grosse différence c’est la maitrise technique que nous avons pu afficher en seconde période », affirmait Bruno Genesio en fin de match, toujours au micro de Prime Video. Afin d’apporter encore plus de maitrise et de percussion, l’entraineur rennais décide de faire trois changements à l’heure de jeu avec les entrées de Jérémy Doku, sans doute pour sa dernière sortie en Ligue 1, Désiré Doué et la première de Nemanja Matic sous ses nouvelles couleurs. Le moment choisi par les lensois pour se créer leur deux plus grosses occasions avec d’abord Andy Diouf, d’une frappe à l’entrée de la surface de réparation qui termine sa course au ras du poteau et puis d’une deuxième sur la barre transversale, au prix d’un arrêt du bout des gants de Steve Mandanda. Une fois passé ce coup de chaud, Rennes prend le contrôle du ballon et se créeé à son tour deux énormes situations. À un quart du terme, Jérémy Doku perd son duel face au portier lensois, puis dans les derniers instants de la rencontre, Nemanja Matic, déjà précieux au milieu de terrain, butte sur un Brice Samba en mode Manuel Neuer, avant de repousser avec autorité la tentative d’Arnaud Kalimuendo sur le deuxième ballon. Malgré deux autres situations de contre-attaque en supériorité numérique pour les rennais, très mal jouées, le score ne bouge plus.
Rennes prend ainsi un bon point chez le vice-champion de France, avec la satisfaction d’avoir su réagir et d’avoir (trop) plié sans rompre. Au-delà du prisme du résultat, impossible aussi de ne pas dresser le constat d’un premier acte bien trop insuffisant pour un prétendant au podium, face à une adversité encore en rodage qui avait les armes pour plier l’affaire très tôt. Peu en vue, les latéraux n’auront pas pesé offensivement et souffert défensivement, comme la défense dans sa globalité. Le milieu de terrain, également, aura connu de grandes difficultés avant d’être sécurisé par l’entrée très intéressante de Nemanja Matic. Rennes reste invaincu après deux journées, pointe à la troisième place et voit avec la réception du Havre puis un déplacement prometteur à Brest l’occasion de boucler un premier bloc avec un capital point potentiel des plus encourageants !