JRS 66 – Patinage de vitesse : Mathieu Belloir : “Le niveau augmente saison après saison”

Actuellement en pleine saison estivale, le patineur de vitesse Mathieu Belloir continue de s’affirmer chez les seniors. Membre de l’équipe de France sur glace avec son frère Martin, le Malouin de 23 ans fait le point sur la saison en cours et se projette déjà sur la suite, avec dans un coin de la tête, les Jeux olympiques d’hiver 2026 à milan.

Comment se passe ta saison sur piste ?

J’ai réalisé mon premier podium de la saison lors de la coupe de France marathon le mois dernier, et cela a joué sur ma sélection pour le stage avec l’équipe de France à Rennes. Avec les championnats de France marathon et sur route prévus dès le début de saison, cela n’a pas été facile d’enchaîner après la saison hivernale. L’objectif est de faire un ou plusieurs podiums avec Martin aux championnats de France sur piste, afin de participer aux championnats d’Europe qui auront lieu à Valence d’Agen au courant du mois de juillet.

Quels sont tes objectifs pour la prochaine saison hivernale ?

C’est un peu différent entre les compétitions sur piste et celles sur glace. Sur piste, ce sont les places qui sont prises en compte alors que sur glace, ce sont surtout les chronos. Tu es davantage sur un système de contre-la-montre. L’idée sera d’améliorer mes temps sur 1500 et 5000 mètres et de performer sur la Mass-Start. Ce sont les temps qui te permettent ensuite de te qualifier pour les compétitons suivantes. L’approche n’est pas la même.

« C’est important d’avoir Martin à mes côtés »

La préparation est-elle différente entre les deux saisons ?

En roller, ce sont des épreuves qui sont plutôt axées sur la relance et le changement de rythme. Il y a une répétition des efforts. En patinage sur glace, l’exercice est plus linéaire et l’effort plus constant. Ce sont deux sports qui se ressemblent visuellement mais qui sont différents dans la pratique. Il peut y avoir un choix à faire à un moment donné, lors de la préparation des Jeux Olympiques par exemple, où l’accès à l’Olympisme se fait uniquement sur glace, mais il n’y a rien de rédhibitoire. Pour preuve, le dernier champion olympique en Mass-Start, Bart Swings, est également champion du monde sur glace et sur piste.

Ton frère Martin fait également du patinage de vitesse. Comment vivez-vous cette passion commune ?

Nous avons commencé ensemble. Nous faisions du roller pour le plaisir et c’était avant tout de l’amusement. Ensuite, Martin s’est orienté vers la course et je l’ai suivi. Aujourd’hui, nous nous entraînons ensemble et nous partageons beaucoup de choses. C’est important d’avoir Martin à mes côtés. En patinage de vitesse sur glace, cela fait maintenant quatre hivers complets que je passe avec mon frère.

Les Jeux Olympiques 2026 à Milan sont-ils un objectif à long terme ?

Ça nous paraissait tellement loin quand nous avons commencé mais maintenant, il faut admettre que c’est dans un coin de notre tête. Néanmoins, les places sont chères et le niveau augmente saison après saison. D’une certaine façon, ça permet aussi de se projeter plus loin que la saison en cours et forcément, ça motive. Nous n’en parlons pas beaucoup pour ne pas se mettre une pression inutile mais nous l’avons à l’esprit, c’est une certitude.

En parlant des JO, il y a cette victoire mythique de Steven Bradbury à Salt Like City en 2002 (l’Australien profitant de trois chutes consécutives pour devenir champion olympique), quel est ton regard sur le titre le plus inattendu de l’histoire ?

Mon point de vue de sportif, c’est qu’il y a cru jusqu’au bout. Il arrive parfois que des patineurs tombent et il faut le prendre en compte. Nous gardons cela à l’esprit quand nous sommes en compétition. Le message à retenir, c’est qu’il y a toujours un espoir et qu’il ne faut jamais rien lâcher. Même si cet événement va au-delà de la tactique, Steven Bradbury a eu le mérite de continuer malgré son retard.