L’année de la confirmation est toujours la plus attendue mais aussi la plus piégeuse. Sébastien Leriche et ses hommes ont ainsi su relever le défi grâce notamment à une grosse première partie de saison. Avant l’ultime rendez-vous à Limoges et une septième place possible, zoom sur les cinq qui ont marqué la saison des Irréductibles.
Arnaud Tabarand
A l’heure de faire les comptes et de distribuer les bons points, difficile d’omettre tous ceux que l’ancien gardien d’Istres a rapportés à son équipe ! A 37 ans, Arnaud Tabarand a tout simplement réalisé ce qui ressemble de très près à la meilleure saison de sa carrière. Avec 14 matchs à plus de 40 % d’arrêt, le constat est net et implacable ! Capable d’arrêts exceptionnels comme face à Saint-Raphaël en début de saison, avec une horizontale qui ferait pâlir d’envie certains confrères du foot, mais aussi d’une entrée en jeu de dingue comme face à Limoges avec 11 arrêts en une mi-temps, le Basque a régalé le public, tout en écœurant de nombreux adversaires.
Provocateur, parfois à la limite (quatre exclusions temporaires tout de même cette saison, dont deux successives contre Nîmes) mais jamais dans un mauvais état d’esprit, le portier des Irréductibles a aussi apporté son important vécu, notamment auprès de Yann Pichon, en fin de saison, qui tient là une occasion en or de progresser au contact de son bouillant aîné. Comme lui, Arnaud Tabarand avait été chaperonné à ses débuts et aime le rappeler.
Son envie est aujourd’hui de prendre du plaisir, de transmettre, tout en restant le boss dès qu’il est aligné dans le but par un coach qui peut compter sur lui les yeux fermés. Voilà le pari réussi par l’ancien Cristolien, un homme aussi généreux et passionnant hors des terrains qu’exaspérant quand on arrive face à lui sur le terrain. Demandez donc aux tireurs de Dunkerque, Saint-Raphaël, Chartres, Montpellier ou Chambéry, tous récemment mis à l’amende… De là l’élire gardien de l’année aux trophées LNH ? Pas si loin, puisque que l’ancien gardien d’Istres termine deuxième derrière Charles Bolzinger et devant Samir Bellahcene, pourtant tous deux appelés chez les Bleus : « Vais-je désormais réussir à faire aussi bien l’an prochain ? Je serai attendu, je le sais mais je tiens aussi à dire que ces perfs n’auraient jamais été possibles sans les copains. Performer avec des combattants pareils devant soi, ça aide ! » Collectif, on vous dit !
Romaric Guillo
Quand on sait que la fin d’une aventure pointe à l’horizon, peut-être alors lâche-t-on tout, sans ne plus rien calculer, avec l’ambition du plaisir et de la reconnaissance, celle de rendre ce qui nous a été donné. Il y a sûrement de cela dans la saison exceptionnelle de Romaric Guillo, roc indéboulonnable de la défense des Irréductibles et pivot très efficace en attaque.
S’il a annoncé sa probable retraite à l’issue de son contrat actuel, en juin 2025, le « Menhir », âgé de 31 ans, n’est pas en pré-retraite et a martyrisé tous ceux s’aventurant dans les neuf derniers mètres cessonnais cette saison. Si le CRMHB possède la meilleure défense du championnat, le Morbihannais n’y est pas étranger grâce à des performances impressionnantes, solides et un leadership incontestable. Ajoutez-y un rôle beaucoup plus important en attaque avec des statistiques très intéressantes (43 buts inscrits à 78 % de réussite) et vous tenez là l’un des trois meilleurs défenseurs du championnat… sauf aux yeux des trophées LNH. Le seul accroc de la saison, indépendant de la volonté d’un joueur qui par ailleurs, s’en moque probablement totalement, préférant le partage et l’amitié auprès de ses partenaires à toute récompense individuelle. Au grand bonheur du CRMHB !
Junior Tuzolana
Il n’est pas celui qui est le plus connu ou le plus ancien dans la maison mais pourtant, avec un patronyme qui fleure bon le handball et un style si spectaculaire, Junior Tuzolana, dit Tuzo pour les habitués de la Glaz, est en train de se faire un prénom en Starligue sous les couleurs bretonnes. Joueur disposant d’une marge de progression très importante à son arrivée, l’ailier gauche cessonnais brille cette saison sur jeu rapide comme placé.
Sa progression est évidente, palpable, au point d’être devenu numéro 1 à l’aile en attaque devant le capitaine Sylvain Hochet. En atteste sa petite centaine de buts (stats arrêtées avant le dernier match à Limoges à 96 buts) à 66 % de réussite, un taux se rapprochant des exigences sur le poste pour jouer la première partie de tableau. Capable de défendre mais surtout de répéter à longueur de rencontre les courses à très haute intensité, il a incontestablement franchi un cap cette saison et s’épanouit en Bretagne, où il a prolongé son bail jusqu’en 2025. Si la confirmation est au rendez-vous la saison prochaine, Cesson ne sera pas loin de profiter de la plénitude d’un profil qui s’imaginait footballeur il y a une quinzaine d’années mais qui doit être loin de regretter son choix aujourd’hui !
Romain Briffe
A l’image de Ludwig Apollinaire, il est de ces joueurs dont l’absence se remarque encore plus parfois que la présence sur le terrain. Indispensable, fiable, efficace et tourné vers le collectif, avec une pincée de bon caractère breton, voici Romain Briffe. Evidemment, on ne présente plus le meneur de jeu des Irréductibles, cerveau et poumon d’une équipe qu’il aime mener et entraîner avec lui. Rouage essentiel des différents systèmes de jeu de Sébastien Leriche, l’ancien Chambérien a distillé 22 passes décisives et scoré à une soixantaine de reprises, un bon total quand l’on sait que le joueur préfèrera toujours offrir un ballon à son pivot que tenter sa chance. Joueur altruiste par excellence, sa saison reste très bonne et sa présence indispensable à l’équilibre de l’équipe. Sa complémentarité avec Robin Molinié à la mène de l’équipe a encore offert de très beaux moments de handball à la Glaz Arena, qui en réclame encore, jusqu’en 2025 déjà, date là aussi de la fin du contrat de cet autre enfant du club.
Mathéo Briffe
Si l’on parle enfant du club, dans la famille Briffe, je demande le petit frère ! Arrivé sans complexe par séquences la saison passée, Mathéo Briffe n’a pas montré plus de réserve ou de complexe au moment de croquer dans les moments offerts par Sébastien Leriche cette saison. Attention, pépite et le CRMHB le sait bien, lui qui vient de prolonger son joueur jusqu’en 2026. Un jump peut-être encore plus aérien que celui du grand frère, un punch et un côté tête brûlée, avec une jauge de peur réduite à néant au moment d’aller mettre sa tête où certains ne mettent pas le pied, voilà la relève, prête à endosser responsabilités, temps de jeu et costume de leader technique.
Cette saison, son péché mignon des pertes de balles a été diminué (13 contre 24 la saison précédente), la mire ajustée (39 buts contre 27) avec il est vrai un temps de jeu supérieur, mérité. Encore perfectible, le joueur ne rechigne pas non plus à défendre et représente, aux côtés de Yann Pichon et Michal Baran la nouvelle vague cessonnaise à venir, dont il aura tout pour être l’un des leaders. Et ce, espérons-le, le plus longtemps possible…