Présidente du REC Volley et porteuse d’un double projet ambitieux avec l’équipe féminine et masculine, Nathalie Guitton n’en n’oublie pas la formation et la section amateur. Entre bilan et projection, entretien autour d’un club en pleine structuration.
Sur le plan sportif, quel regard portez-vous sur cette saison ?
Dans l’ensemble, nous sommes plutôt satisfaits. Les filles sont déçues de ne pas avoir joué les play-offs, mais elles terminent quand même premières des play-downs. Elles font une belle saison et ont montré des belles choses sur le terrain. Je comprends leur déception mais il faut aussi prendre en compte certains éléments, dont des changements de poste, qui ont impacté les performances de l’équipe. De leur côté, les garçons nous ont offert un beau parcours en se qualifiant pour les quarts de finale de play-offs. Ils n’ont pas eu de chance en tombant contre Cannes, qui est une grosse écurie du championnat, mais ça reste une belle saison. L’autre point positif, c’est le retour du public à Colette-Besson.
Il y a un projet ambitieux avec deux équipes de haut niveau. Comment s’organise cette cohabitation ?
Ambitieux, c’est le mot. Il faut trouver des finances pour les deux équipes et avoir des bénévoles tous les week-ends pendant la saison, ce n’est pas évident. C’est une bonne chose que les équipes n’aient pas joué en même temps à Colette-Besson, même avec des horaires décalés. Contrairement à d’autres sports, le temps des matchs peut varier en volley et cela aurait été trop instable en faisant jouer une équipe après l’autre. Cependant, il ne faut pas mettre les deux projets en concurrence mais les faire avancer en même temps. Certains pensent que nous n’y arriverons pas mais seul l’avenir nous le dira. J’ai encore du mal à comprendre pourquoi les filles ne sont pas davantage mises en avant. Le projet féminin était celui porté par le club au départ et je ne vois pas pourquoi nous n’y arriverions pas. À terme, il est probable que les équipes soient autonomes, mais pour l’instant, la cohabitation se passe bien.
« Il ne faut pas mettre les deux projets en concurrence mais les faire avancer en même temps »
Comment se porte le club d’un point de vue structurel ?
Nous sommes en train de nous professionnaliser. Le comité directeur est plus fourni qu’auparavant et le club grandit en même temps que le double projet. Il y a différentes personnes qui sont arrivées au club, toutes avec des rôles bien définis. Nous étions trois au départ et nous sommes maintenant une dizaine. Nous n’oublions pas la section amateur qui, avec le projet féminin, est l’essence même du REC Volley. Les deux équipes professionnelles apportent de la visibilité au club dans son intégralité. Après la liquidation du Rennes Volley 35, nous avons eu le droit de garder notre centre de formation à condition de remonter, ce qui a été fait. La formation est évidemment un enjeu majeur de notre double projet.
Qu’en est-il au niveau financier ?
Je ne vais pas vous dire que c’est facile mais d’une certaine façon, je pense que c’est difficile pour tout le monde. Nous avions des partenaires pour l’équipe féminine, mais nous avons dû en trouver pour l’équipe masculine après la liquidation du Rennes Volley 35. Ça revient petit à petit, mais ça reste compliqué. Nous avons la chance d’être soutenus par les collectivités locales qui font des gros efforts, notamment pour accompagner les deux équipes équitablement. Le sport féminin est de base moins soutenu car il rapporte moins, mais les collectivités jouent le jeu. L’objectif est d’être sur un pied d’égalité entre les deux projets, et même s’il y a encore quelques disparités, nous sommes à peu près équitables dans l’ensemble.
Y-a-t-il des changements prévus pour la saison prochaine ?
Oui. Le départ de Quentin Marion à Saint-Nazaire impacte forcément notre projet. Nous n’avions pas envisagé son départ. Il part car on lui propose un poste dans son club de cœur, auprès de sa famille, ce que je comprends. Nous devons maintenant nous restructurer. Quentin a tout de même participé au recrutement et nous a aidé à préparer la suite. C’est Olivier Bouvet, l’entraîneur du centre de formation, qui reprend l’équipe première et nous recherchons actuellement son remplaçant au CFC. Au niveau du recrutement des équipes, celui pour les garçons est quasiment bouclé. C’est plus compliqué pour les filles. Nous devons faire face à pas mal de départs, pour des raisons personnelles et sportives, et à l’heure actuelle, nous recherchons encore des joueuses pour renforcer l’équipe.
Quelles sont les pistes de développement pour les années à venir ?
Déjà, la formation des jeunes. Nous essayons vraiment de nous impliquer dans ce domaine. La Bretagne est une terre de volley et il y a un vrai potentiel dans la région. Ensuite, nous essayons de mettre en place un double projet cohérent pour les joueurs et les joueuses, tout en préparant leur reconversion. La carrière d’un sportif ou d’une sportive n’est pas très longue et il faut bien préparer la suite. Depuis deux ans, Léo Lemarié travaille sur la partie commerciale et Ronan Thouin sur la communication, avec des alternants. Au niveau sportif, nous espérons jouer les premières places du championnat, avec les deux équipes, dans les deux années à venir. Nous ne visons pas la montée tout de suite, nous souhaitons d’abord bien asseoir notre projet. Essayons de jouer les premiers rôles et nous verrons ensuite. Bien sûr, rien n’est jamais fermé, car nous ne savons pas comment ça peut évoluer, mais nous n’en sommes pas là. Nous souhaitons que les deux équipes professionnelles fassent partie intégrante du club, avec les amateurs et la formation.
Le point sur les effectifs du REC Volley
Chez les garçons
Chez les garçons, Titouan Hallé, figure du club, s’en va et rejoint la Ligue A et Saint-Nazaire. C’est également fini pour Valentin Bouleau, George Hobern et Angel Rodriguez, l’Espagnol en partance pour Palma de Majorque. Côté arrivées, Brendan Gouessant arrive en provenance de Saint-Nazaire en tant que passeur titulaire. Au poste de pointu, le Polonais Daulton Sinoski quitte le club de Bielsko pour rejoindre les « Noir et Blanc ». Une incertitude persiste concernant Zahiane Quellec. Le collectif réciste sera complété par la montée en grade des jeunes pousses rennaises.
Chez les filles
Chez les filles, le grand chambardement est en route, avec les seules Louise Narbonne et Lénaïg Lemoigne présentes la saison prochaine. Fin de l’aventure pour Oumayma Codial, Sol Piccolo, Adriana Darthuy, Constance Plat et Zoriana Tomchyk. Sarah Lecrosnier et Noel Ruba quittent également le club pour rejoindre Bordeaux. Des départs compensés par plusieurs arrivées. La centrale Alexandra Le Mao reste en Bretagne et débarque de Quimper. Lisa Lecouls passe elle de l’est à l’ouest et signe en provenance de Saint-Dié-des-Vosges. Autre renfort, au poste de réceptionneuse attaquant cette fois-ci, avec l’arrivée d’Inès Jauneau qui arrive de Clamart. La pointue tchèque, Gabriela Kopáčová, rejoint également le club rennais, tout comme l’Allemande Joséphine Suhr et l’internationale australienne Tara Maland. La prometteuse Élise Prigent monte en équipe première. Comme pour l’équipe masculine, les jeunes joueuses du club viendront compléter l’effectif. Enfin, décisions encore à venir pour Clara Le Bozec et Tracy André.