« Il nous reste une 38e journée à jouer pour valider ce que nous avait fait ce soir. Nous avons gagné avec la manière et notre public nous a poussé ». En conférence de presse d’après-match, Bruno Genesio restait lucide sur cette soirée au dénouement heureux. Savourer bien sûr, mais ne pas oublier que le plus dure reste à faire pour le SRFC, avec un ultime déplacement chez le voisin brestois. Avec trois points de retard sur son adversaire du soir, la donne est simple au coup d’envoie : l’emporter pour repasser devant Monaco et prolonger l’espoir européen, avec un œil sur les concurrents. Si Lille et Lyon ont fait le job, respectivement face à Nantes et Reims, Rennes également, au terme d’une prestation de haut vol. Un stade plein, une ambiance des grands soirs et les légendes Olivier Monterrubio et Alexander Frei pour donner le coup d’envoi fictif, tous les ingrédients sont présents pour vivre une grande soirée. Les premières minutes sont pourtant monégasques et Vanderson fait courir un premier frisson chez les supporters rennais, sans conséquences. Les bretons mettent ensuite la machine en marche, mais ni Benjamin Bourigeaud, ni Lovro Majer, ne parviennent à tromper la vigilance d’Alexandre Nubel. Monaco tente de prendre à revers la défense rennaise sur contre-attaque, mais les maigres munitions asémistes sont mal exploitées. Rennes est solide défensivement et continue de se montrer dangereux. Après un festival au milieu de terrain, Lovro Majer, enfin de retour à un niveau en adéquation avec son talent, tente sa chance à l’entrée de la surface de réparation, une nouvelle fois repoussée par Nubel. La dernière opportunité de cette première période est à mettre au profit d’Arhtur Theate sur corner, mais sa reprise passe au-dessus. Si le Stade Rennais mène aux points à la pause, les deux équipes rentrent aux vestiaires dos-à-dos (0-0).
Sur les autres terrains, Lyon maîtrise face à Reims et Nantes mène à Lille à la mi-temps. Un coup à faire pour les Rennais, même si Bruno Genesio confiait en après-match « avoir décidé de ne pas regarder les résultats sur les autres pelouses ». Se concentrer d’abord sur soi, message reçu cinq sur cinq par les « Rouge et Noir ». Hamari Traoré allume la première banderille, avant la délivrance. Le duo Traoré-Bourigeaud combine sur le côté droit, ce dernier voit en retrait Lovro Majer, le Croate reprend en une et bat Alexandre Nubel toujours aussi « décisif », pris sur son premier poteau. Le Roazhon Park explose, Rennes a fait le plus dur. Les espaces s’ouvrent mais Monaco n’en profite pas, trop tendre et trop imprécis, à l’image de cette glissade de Wissam Ben Yedder sur un coup-franc pourtant bien placé. Le Stade Rennais insiste et Karl Toko Ekambi est repris de justesse par Axel Disasi, alors que Lovro Majer butte à nouveau sur Alexandre Nubel, au prix d’une parade réflexe sur sa ligne. Ce n’est que partie remise. Sur un ballon à priori anodin, Benjamin Bourigeaud sent le coup et s’arrache pour récupérer le cuir. Le numéro 14 breton transmet ensuite à Amine Gouiri, l’attaquant rennais contrôle, puis arme du gauche dans un angle impossible et catapulte le ballon dans la lucarne monégasque. Merci M. Nubel, incapable de fermer son premier poteau. Rennes fait le break. Rentré à la place de Wissam Ben Yedder, Breel Embolo se signale mais tombe sur un Steve Mandanda vigilant, dans une soirée finalement plutôt tranquille pour le portier rennais. Une soirée tranquille de façade, puisque le portier rennais est obligé de céder sa place sur blessure quelques minutes plus tard, et d’ores et déjà forfait pour le déplacement à Brest. Le point noir dans une soirée où Rennes s’impose en patron face à Monaco (2-0).
Place désormais à l’épilogue de la saison. En venant à bout de l’ASM, le Stade Rennais a plus que jamais son destin entre les mains et une victoire à Brest qualifierait automatiquement les « Rouge et Noir » en coupe d’Europe, reste à savoir laquelle. Lille ayant fait son retard sur Nantes pour finalement s’imposer, tout reste à faire lors de l’ultime journée. Si Lyon n’est plus dans la course à cause d’un goal-average défavorable (et heureusement au vu de la saison de l’OL !), les portables seront branchés pour suivre les résultats de Lille en déplacement à Troyes, et de Monaco face à Toulouse, mais comme l’a rappelé Bruno Genesio hier soir, il faudra d’abord se concentrer sur soi, afin de s’assurer un avenir européen. Assurer et assumer, les « Rouge et Noir » savent ce qu’il leur reste à faire, leur destin entre les pieds.
Réaction de Bruno Genesio :
« Nous allons savourer et dès lundi, nous repartons au travail pour préparer Brest. Les garçons ont été très disciplinés et ce n’était pas facile de les appeler et de les diriger avec cette ambiance. C’est un très bon match comme nous avons pu en faire cette saison ou l’année dernière à domicile. Nous avons su être patients, avec de la maitrise, tout en étant parfois plus bas, mais en restant solide. Une victoire à Brest récompenserait le travail de ce groupe. C’est un match plein de toute l’équipe. Steve (Mandanda) c’est le gros point noir de la soirée. Il avait des douleurs au mollet depuis quelques jours, mais il a joué malgré la douleur, et malheureusement, il n’a pas pu aller jusqu’au bout ce soir. Nous irons à Brest avec Dogan Alemdar. Le piège serait de croire que le championnat est terminé et c’est d’ailleurs pour ça que j’ai parlé de quart de finale, de demi-finale, et donc de finale face à Brest. Nous savons qu’il va falloir être très bon samedi prochain et nous devons bien récupérer d’ici-là. Ce soir, nous avons joué avec les points forts de chacun. »