Alors que se profile la fin du championnat et la possibilité pour le Cesson RMH de battre son record de points, un objectif identifié parmi d’autres, la saison prochaine pointe déjà le bout de son nez avec son lot d’interrogations et de perspectives. Si réussir est une étape, confirmer risque fort d’être le plus dur dans les mois à venir.
Ne pas rendre l’exceptionnel ordinaire…L’an passé, avec deux victoires d’entrée contre les favoris Nantes et Montpellier, le CRMHB avait frappé très fort mais savait que la saison suivante n’offrirait peut-être pas les mêmes émotions aux supporters de la Glaz Arena. Alors que le verdict final tombera dans un mois, il ne reste que la venue de Montpellier pour rééditer un exploit et faire tomber un « gros » dans une saison différente de la précédente, mais pour autant tout aussi passionnante voire peut-être encore plus aboutie ! Si l’histoire peut se prolonger, elle ne bégaie que rarement et nécessite une refonte régulière, avec une remise des compteurs à zéro, avec tout ce que cela comporte.
Ainsi le CRMHB, en ce mois de mai, va courir plusieurs lièvres forts sympathiques à la fois. Sébastien Leriche, coach des Irréductibles, confirme : « Nous souhaitons tout faire pour garder notre place de meilleure défense du championnat, c’est un gros challenge mais qui récompenserait le très gros travail réalisé dans ce domaine cette année. Il y a aussi l’envie d’aller chercher la septième place, meilleur classement de l’histoire du club, mais aussi de battre le nombre de points. Pour cela, il faut encore deux victoires sur nos cinq derniers matchs. Il y a aussi le devoir d’être un arbitre pour la lutte au maintien, en respectant Ivry et tout faire pour s’imposer, tout comme nous voulons enfin gagner notre mini-championnat au milieu de tableau, avec la possibilité de faire des différences face à deux adversaires direct, Aix et Limoges. Les challenges ne manquent pas ! »
S’émanciper avec ambition, fierté et appétit d’un mot jusque-là tabou: Europe !
C’est peu de le dire et ce n’était pas gagné en regardant dans le rétro, il y a un mois de cela après une victoire bien compliquée mais ultra fondatrice face à Dunkerque. Ensuite, deux victoires à Saint-Raphaël puis Chartres ainsi qu’un match intéressant bien que logiquement perdu face à Paris. Au-delà des points, des certitudes, surtout, sur l’état d’esprit d’un groupe épatant : « Aujourd’hui, je sais mais quiconque regardant un match de Cesson également, que ce groupe est composé de compétiteurs, de mecs ne lâchant rien et se donnant au maximum. Nous tirons la quintessence d’un groupe qui aujourd’hui réussit une saison exceptionnelle en prétendant à la 7e place au vue de l’adversité. Si nous l’obtenons, il faudra vraiment prendre la mesure de ce résultat, comprendre qu’il n’est pas une norme mais une performance à apprécier à sa juste valeur. »
Pour corroborer les propos du coach cessonnais, une comparaison des budgets couplée à un œil jeté aux effectifs aux nombreux internationaux d’Aix, Limoges, Saint-Raphaël, Dunkerque, voire Chartres suffit. Avant, évidemment, de voir plus loin.
Si la saison se termine, une autre a déjà démarré : « Nous travaillons pour bien terminer, le plus haut possible, mais sommes déjà sur le terrain dans la réflexion d’améliorer ce qui n’a pas été pour l’an prochain, gagner en efficacité offensive. Oui, nous sommes la dernière attaque. C’est un fait, implacable. Il faut faire mieux mais aussi analyser ce que cette stat raconte. Notamment le fait que nous défendons dur, longtemps. Nos adversaires marquent rarement avant 15 secondes de possession et forcément, cela prend de l’énergie, et induit un certain déficit sur le jeu rapide. Nous chercherons à nous améliorer là-dessus car il faudra plus marquer l’an prochain pour retrouver cette partie de classement. Nos concurrents se renforcent et voudront nous sortir de là…» Là, c’est cette partie de tableau à laquelle le CRMHB se plait à s’habituer. Remplissant sa salle systématiquement en 2023, voyant la flamme briller de plus en plus à la sortie des matchs dans les yeux conquis, le club est à un virage et va devoir s’émanciper avec ambition, fierté et appétit d’un mot jusque-là tabou dans le microcosme irréductible : Europe ! Au moment de sa survie, en plein Covid, le club avait su faire face, se relever et ressortir plus fort d’une véritable tempête. L’ambition sportive est un vent plus porteur que contraire alors pourquoi ne pas y rêver ?
S’il termine septième, le CRMHB aura, comme le demande le haut niveau, l’exigence et l’ambition de faire aussi bien voire mieux l’an prochain. Si cela n’induit pas d’aller chercher le podium, titiller Nîmes et Toulouse aux cinquième et sixième places doit et peut être une ambition pour franchir un nouveau cap et valider le step pouvant être franchi en cette fin de saison en cas de 7e ou de 8e place. L’ambition n’est pas un gros mot mais une locomotive à laquelle tous les wagons du club, des joueurs aux bénévoles, en passant par les partenaires et supporters, aiment se raccrocher. Si le chemin peut être parsemé d’embuches et de ratés, seule la destination est importante : « Ce que je sais, c’est que ce groupe aime vivre ensemble, même si des garçons vont partir et d’autres arriver, et qu’il ne s’interdira rien. Nous ne sommes pas des gestionnaires, surtout quand il s’agit de courir, tirer ou aller au combat. Notre métier, c’est le terrain et ce groupe a toujours faim », confirme Sébastien Leriche.
Pour ce faire, Cesson comptera sur trois gardiens, avec l’excellent et précieux Arnaud Tabarand, le nouveau venu Milos Mocevic et le prometteur Yann Pichon, accompagné par son aîné pour éclore au mieux.
Sur le poste de pivot, le tandem Romaric Guillo-Axel Oppedisano sera toujours là, bien aidé par l’arrivée de Kristian Orsted. Les ailes ne bougeront pas, tandis que la base arrière enregistre l’arrivée d’Hakon Ekren en demi-centre, rebattant les cartes sur une base arrière qui penche clairement à gauche avec Robin Molinié, Romain Briffe, Mathéo Briffe et Rune Schroeder.
A droite, avec les départs de Florian Delecroix et celui acté de Javier Borragan, beaucoup moins de solutions et un réel déséquilibre, avec le seul Daniel Mosindi, néophyte de Starligue. « Nous savons que plusieurs joueurs, notamment Romain Briffe ou Ludwig Appolinaire, peuvent évoluer avec succès à droite, précise le président Stéphane Clémenceau. Il y avait une problématique identifiée ici mais il était hors de question de partir dans l’inconnue sur un profil gaucher. Il fallait un joueur connaissant la Starligue, performant, mais les opportunités comme celles-ci sont très rares. Maintenant, nous restons attentifs aux éventuelles possibilités. De plus, avec le 13ème budget du championnat, nous n’avons pas de marge et avons fait des choix sur d’autres profils et prolongations. » Une chose paraît certaine : le CRMHB doit s’appuyer sur une dynamique sportive positive tournée vers le haut pour croître encore un peu plus sans pour autant s’égarer, avec à l’esprit la possibilité d’être moins à la fête dans quelques mois, sans que cela ne contredise une certaine logique.