Les astres s’étaient alignés, une fois de plus… Lille accroché à Auxerre, Monaco atomisé à Lens, l’occasion était idéale pour le Stade Rennais pour reprendre la cinquième place et, au passage, recoller à six unités de la quatrième. Pour cela, une seule condition, sans équivoque : battre Montpellier et une solution, proposée par Bruno Genesio, reconduire le onze vainqueur de Reims une semaine plus tôt. Encore raté !
Les Héraultais, régénérés par l’arrivée de Michel Der Zakarian et auteurs d’une grosse seconde partie de saison, mettent le rythme d’entrée avec plusieurs occasions franches sur le but de Steve Mandanda. Arnaud Nordin, notamment, est très remuant et contraint Warmed Omari à un gros sauvetage devant Ely Wahi. Wahbi Kharzi s’essaie lui de loin mais sa frappe est contrée par Arthur Theate. Côté Rennais, une incursion d’Amine Gouiri ne trouve pas preneur en retrait et les provocations balle au pied de Jérémy Doku n’offrent pas de réelles occasions malgré une vraie volonté d’aller de l’avant. A la 20′, la « sympathique » butte Paillade » craque des fumigènes qui contraignent Rudy Buquet à interrompre la partie quelques minutes. Dans la foulée, Warmed Omari est une nouvelle fois décisif dans ses six mètres, coupant un centre ultra dangereux de Jordan Ferri. Rennes à la 32′, s’offre enfin une très grosse occasion avec Arnaud Kalimuendo, seul aux six mètres, remis en jeu par Falaye Sakho. Benjamin Lecomte réalise l’exploit. Dans la foulée, Arthur Theate, sur corner, est proche de marquer à son tour mais n’attrape pas le cadre. Quelques minutes plus tard, Arnaud Kalimuendo, de nouveau, élimine et trouve Benjamin Bourigeaud en retrait. Nouvel avantage Benjamin Lecomte ! Du spectacle, des occasions ou situations chaudes et des intentions mais pas de but à la pause et déjà de très gros regrets rennais.
Après le repos, la partie bascule avec l’exclusion logique de Teji Savanier, pour une vilaine semelle sur Lesley Ugochukwu, devant la surface rennaise. La partie s’apparente dès lors à un attaque-défense où les Héraultais tentent de conserver le nul à tout prix. La patience et la maîtrise technique deviennent les atouts majeurs bretons mais hélas, ne vont pas vraiment être de la partie… Arthur Theate, des 25 mètres, s’essaie à une lourde frappe qui trouve la barre sortante de Benjamin Lecomte (63′). Benjamin Bourigeaud frappe ensuite de l’angle de la surface, sans succès (66′). Si ils en ont bien le besoin, les joueurs de Bruno Genesio peinent à déstabiliser le bloc local. Baptiste Santamaria et Karl Toko Ekambi remplacent Lesley Ugochukwu et Arnaud Kalimuendo à la 73′, pour insuffler une nouvelle dynamique. L’international camerounais se signale à la 77′ avec une tentative molle de retourné suite à une remise d’Amine Gouiri, au-dessus. Place ensuite à Lovro Majer et Ibrahim Salah en lieu et place de Flavien Tait et Jérémy Doku. Zéro effet. Dans la foulée, Montpellier, sur une de ses rares occasions, passe tout près d’ouvrir le score mais le centre de Mouassa ne trouve pas preneur. Quelques minutes plus tard, Rennes, à force d’avoir tourné en rond, va être puni. Le long ballon de Jordan Ferri trouve Christopher Jullien dont la remise de la tête est reprise de la tête à bout portant par Stephy Mavididi, lâché par Warmed Omari, trop laxiste ! La punition est terrible et Rennes ressert le pire à ses supporters. Incapables de faire la différence en supériorité numérique, les Bretons s’emploient à sauver les apparences sur la fin de partie mais ne réussit pas à inquiéter la Mosson. Ce triste SRFC s’incline et réussit l’exploit de perdre un nouveau point sur Lille, pourtant accroché la veille à Auxerre.
Après cette nouvelle défaite catastrophique, les questions en cascade se posent, inévitablement. Incapables de battre un MHSC réduit à dix plus d’une demi-heure et quasi sauvé, le Stade Rennais n’a plus les clés du camion et roule à l’aveugle, pouvant écraser Reims puis de se noyer à Montpellier une semaine plus tard. Avec de telles prestations et une si terrible inconstance, l’Europe devient une chimère et les calculs d’apothicaires doivent cesser. Représenter la France sur la scène européenne se mérite et sur cette terrible année 2023, le Stade Rennais n’y est pas, ni dans ses résultats, ni dans le contenu de ses matchs. Délitée, sans continuité ni refus de la défaite, cette équipe ne saisit pas les occasions de tromper les apparences. Pourtant, malgré une énième défaite sur la phase retour, tout reste possible mathématiquement… A se demander si cela est une bonne nouvelle, tant une très grosse remise en cause s’impose, et vite ! Et ce n’est pas une hypothétique victoire contre Angers le week-end prochain qui changera ce constat amer d’une saison un peu plus gâchée semaine après semaine.