Elu meilleur arrière gauche du championnat la saison passée, Robin Molinié vit une saison moins fructueuse dans les chiffres mais pas moins enrichissante personnellement comme collectivement. Déterminé à finir fort avec ses coéquipiers, l’arrière-gauche cessonnais se livre en toute franchise.
Au moment d’attaquer avril, le CRMHB apparaît dans une position similaire à l’an passé. Estimes-tu l’équipe plus ou moins forte que la saison dernière ?
Il y a une certaine continuité même si, en même temps, ce n’est pas vraiment la même chose. Au-delà des joueurs partis ou arrivés, je pense que nous avons connu beaucoup moins de trous d’air cette année et on a aussi beaucoup plus de regrets sur beaucoup de matchs. Nous sommes souvent au contact, devant ou à un but ou deux à cinq minutes de la fin, ce qui prouve aussi la continuité de notre saison. L’an passé, surtout à l’extérieur, nous avons totalement raté certains matchs, jamais été dans le coup et nous nous rattrapions à la Glaz Arena. Cette année, c’est vraiment différent et nous avons rarement été largués. A Chambéry, Dunkerque, Créteil ou contre Sélestat, Nîmes ou Toulouse, il y avait vraiment mieux à faire et il ne fallait pas grand-chose pour faire basculer ça de notre côté.
Peut-on estimer qu’il manque quatre à cinq points à Cesson pour révéler son vrai niveau cette saison ?
Non, je ne pense pas que l’on puisse dire cela. Si nous ne les avons pas, c’est que, quelque part, nous n’avons pas été assez bons pour les valider. C’est aussi un axe de travail et de progression. Si nous ne nous sommes pas récompensés sur des prestations très correctes, c’est qu’il faut encore travailler pour corriger cela, tuer les matchs quand nous en avons l’opportunité.
Sur le plan personnel, tu es moins en vue, statistiquement parlant, que l’an passé. Comment juges-tu ta saison ?
Elle est moins bonne, moins accomplie, c’est un fait mais elle n’est pas finie. L’an passé, c’est vrai que ça a plutôt bien marché pour moi, avec beaucoup de buts inscrits. Après, j’ai aussi beaucoup plus joué, il y avait moins de rotation et c’est peut-être aussi ce qui faisait et notre force, et notre faiblesse. Cette année, il y a une concurrence accrue sur mon poste, le temps de jeu est partagé et cela nous rend aussi peut-être plus forts et difficile à préparer pour l’adversaire. Il reste cependant encore pas mal de match pour améliorer les statistiques. Elles ne sont pas tout mais sont un vrai révélateur de ce que l’on réalise. Après, j’ai aussi amélioré d’autres aspects de mon jeu, travaillé sur d’autres aspects, à la passe notamment. Cette saison est peut-être moins en lumière mais tout aussi enrichissante à mes yeux.
Il n’y a d’ailleurs pas de sérial buteur cette saison à Cesson. Ceci s’explique-t-il par cette répartition du temps de jeu ?
Chez nous, je pense que le danger peut venir d’un peu partout. Le scoring est réparti entre de nombreux joueurs, nous avons eu peu de joueurs dans les 7 de la semaine, en dehors de la défense ou d’Arnaud. C’est révélateur de l’homogénéité de notre équipe.
La défense, en revanche, est toujours aussi forte et l’arrivée d’Arnaud Tabarand dans le but a permis une continuité. Est-ce aussi ton avis ?
Nous avons une grosse défense, avec des automatismes qui se sont renforcés et diversifiés cette saison. C’est une base très importante dans notre projet qui sécurise tout le monde. Concernant Arnaud, je suis vraiment ravi de l’avoir cette année avec nous plutôt que de devoir encore l’affronter… Je me marre à chaque fois de voir ce qu’il fait endurer aux adversaires, car j’ai connu cette position compliquée consistant à l’affronter. Il nous régale mais surtout, il performe. Avec Jozé, nous avions déjà un sacré gardien mais avec l’arrivée d’Arnaud, les dirigeants ne se sont vraiment pas trompés. Pour ne rien gâcher, c’est un mec super à l’entraînement, dans la vie de tous les jours. Fort heureusement, il ne chambre pas à l’entraînement (rires) !
La relation base arrière-pivot semble être un sujet cette saison avec le départ d’Hugo Kamtchop-Baril, qui te libérait beaucoup d’espace. Son absence pèse-t-elle dans l’animation d’aujourd’hui ?
Je ne pense pas, on ne peut pas vraiment comparer. Sur le poste de pivot, le club à totalement changé le profil de joueur. Que ce soit Tiago, Romaric ou Axel, ils font des choses qu’Hugo ne faisait pas et inversement. Les qualités de chacun sont différentes et leur temps de jeu ainsi que leurs stats sont dilués sur la saison mais nous avons de la qualité sur le poste. Néanmoins, on ne peut nier que la saison dernière d’Hugo était tout simplement exceptionnelle, tout le monde l’a vu, et qu’un joueur de ce calibre-là laisse forcément une trace importante là où il passe.
Comment as-tu vécu les critiques suite à la longue série sans succès ?
Nous l’avons interrompue à Istres et je pense que c’était capital, afin, déjà, de garder une marge de sécurité sur le bas de tableau et ensuite, de se remettre à l’endroit. Le groupe ne s’est jamais désuni, les critiques font partie du métier et on les prend, comme nous prenons aussi les compliments parfois exagérés quand tout va bien. Le quotidien, c’est de s’entraîner avec l’unique but de gagner. Quand ce n’est pas le cas au buzzer, on est dégoutés, on a qu’une envie, rentrer aux vestiaires, et digérer. Je ne connais aucun sportif de haut niveau indifférent à la défaite, encore moins ici !
Sous contrat jusqu’en 2025 à Cesson, tu sembles parfaitement intégré au club. Comment envisages-tu l’avenir ?
On se plait ici avec ma femme. Je suis très content d’avoir signé à Cesson, le club progresse à tous les niveaux et c’est une belle ambition que de participer à cette aventure.
Tu es aussi devenu papa l’année dernière. L’arrivée de ton fils change-t-elle le joueur et l’homme que tu es et a-t-il eu la chance de venir te voir jouer ?
Pour sa première, il devait avoir deux ou trois semaines (rires) ! Après, l’arrivée d’un enfant forcément, impacte le quotidien d’un sportif de haut niveau. Il faut être vigilant sur le sommeil, la récupération mais franchement, je ne m’en sors pas trop mal avec lui, avec en plus une compagne qui m’aide beaucoup ! Après, sur le plan mental, cela change quand même pas mal de choses. Si j’ai toujours le même caractère pendant un match et dans les minutes qui suivent, tu relativises beaucoup de choses une fois rentré à la maison aux côtés de la famille.