Qu’on ne s’y trompe pas, contenir le Paris Saint-Germain en dessous de la barre des trente buts reste une véritable performance. C’est simple, Cesson est seulement la deuxième équipe à réaliser cette prouesse en championnat, malheureusement insuffisante hier soir, la faute à une défense du PSG elle aussi très inspirée, tout en profitant des manqués en attaque côté local. À l’image de sa saison, le CRMHB a bien, voire très bien défendu, mais a manqué de réalisme pour véritablement faire plier l’armada parisienne : « Le mot d’ordre sur cette fin de saison est de tenter des choses et de prendre du plaisir. Luc Steins a fait la différence en étant très efficace dans les petits espaces et nous avons raté trop de choses en attaque », constatait Sylvain Hochet, au micro de Bein Sport, avec une juste analyse révélatrice du match. Les variations de tactiques défensives cessonnaises posent de gros problèmes aux parisiens en première période, mais la débauche d’énergie est dommageable au moment de se projeter. Si Miguel Espinha limite la casse en l’absence d’Arnaud Tabarand, intenable sur le banc pour encourager ses partenaires, avec six arrêts, Paris fait la course en tête. En manque de réussite sur son aile, Junior Tuzolana est mis en échec à trois reprises par Green, décisif, tandis que Youenn Cardinal n’est que trop rarement trouvé à droite. Pour autant, la défense bretonne tient bon autour d’un énorme duo Romaric Guillo-Ludwig Appolinaire, et tout reste à faire à la pause (12-14).
Après celle-ci, une première possession permet au CRMHB de revenir à un but de son adversaire du soir mais le Paris Saint-Germain, emmené par Luc Steins, va appuyer sur l’accélérateur et briser les rêves bretons, scrupuleusement. Le néerlandais profite du moindre espace pour s’y engouffrer et punir l’arrière garde cessonnaise. Elohim Prandi, incertain avant le match, est hélas bien là et active son bras bionique (6 buts), injouable d’abord pour Miguel Espinha, puis pour Yann Pichon, une nouvelle fois lancé dans le grand bain et auteur de deux arrêts. Sans jamais sombrer, le CRMHB n’exploite pas ses rares opportunités malgré la belle performance d’Axel Oppedisano, une nouvelle fois très bon aux jets de 7 mètres mais pas que. A un quart d’heure de la fin, l’entrée de Palicka, dans les buts parisiens, avec un 3/3 d’entrée notamment face à Robin Molinié, tue définitivement tout suspense. Les ingrédients y étaient mais les fameux détails séparant un cador européen d’une belle équipe de Liqui Moly Starligue ne se surmontent pas ainsi. Logiquement, le CRMHB s’incline mais sort du combat la tête haute, fort d’avoir une seconde fois cette saison regardé le PSG droit dans les yeux, sans avoir à rougir de sa défaite (22-28).
Avec le maintien acquis, Cesson, qui pourrait en fonction des autres résultats de la journée, rétrograder d’une ou plusieurs places au classement, est déjà focus sur Chartres, avec l’ambition de remporter un onzième succès avant de recevoir début mai l’autre mastodonte du championnat, Montpellier. Pour cette nouvelle affiche, les Cessonnais pourront de nouveau compter sur un public encore au rendez-vous hier soir, dans une Glaz Arena à guichets fermés et capacité maximale (4500 spectateurs). Garder ce cap là, un autre objectif de cette fin de saison qui sera atteint avec le visage montré depuis trois semaines par ces Irréductibles-là, bien décidés à finir le plus haut possible, quitte à pouvoir même cultiver quelques regrets.