Cela a tout d’un énorme ouf de soulagement. Le cri de guerre mené avec les tripes, Sylvain Hochet répond aux questions de Handball TV : « Je ne suis pas certain que ce soir, nous méritions de gagner mais celle-ci fait beaucoup de bien. Aux joueurs et au staff, déjà, qui bossons dur pour cela, depuis un moment, sans être récompensés. On nous disait que l’on jouait bien mais qu’il n’y avait pas de point… Ces deux points-là, nous les prenons et ils sont aussi mérités pour notre public, qui vient de plus en plus nombreux et qui les méritaient, tout comme nos bénévoles. Nos dirigeants aussi vont être satisfaits. « . Satisfait, oui, les suiveurs du CRMHB le sont sans doute avec une victoire qui était attendue depuis novembre à la Glaz Arena. Pleinement rassurés, non, tant le contenu fut irrégulier face à un adversaire lui aussi en mode montagnes russes.
L’entame de partie est pourtant tout à l’avantage des Irréductibles, rapidement mis sur orbite par une grosse défense et une vraie efficacité devant. A 4-1, le vent en poupe, les Cessonnais semblent partis pour une belle soirée mais deux exclusions temporaires en quelques minutes pour le patron de la défense, Romaric Guillo, vont tout changer. Contraint de rester sur le banc pour ne pas être exclu trop vite, le Menhir fait défaut et Dunkerque en profite pour asséner un brutal 1-9, faisant feu de tout bois en attaque pendant que Valentin Kieffer se régale dans ses cages profitant d’un terrible trou d’air au tir des Cessonnais, avec un peu de talent ajouté pour écœurer l’assistance (9 arrêts au total en 30 minutes !). Malgré le temps mort posé, Sébastien Leriche voit son équipe plonger et il faut un sublime kung-fu entre Youenn Cardinal et Romain Briffe pour retrouver le chemin des filets après 9 minutes de disette (5-10, 20′). Si Cesson remet un peu la machine en route en revenant à 7-11, le jeune gardien Yann Pichon, numéro 2 ce jeudi à la place de Miguel Espinha, redonne confiance aux siens en arrêtant son premier sept mètres à la Glaz Arena (20′). Dans la foulée, Robin Molinié ramène le score à 8-11. Jusqu’au repos, malgré un jeu quelque peu brouillon, Cesson recolle et réduit la casse au repos, notamment grâce à ses gardiens (7 arrêts pour Arnaud Tabarand) et n’est plus qu’à deux petits buts (11-13).
Au retour des vestiaires, les joueurs de Franck Maurice reprennent pourtant une avance significative. L’exclusion sévère de Romain Briffe amène une énième infériorité numérique (8 au total !) que les Nordistes exploitent parfaitement en reprenant cinq buts d’avance au bout de 2’44 » ! Avec un tel retard, l’affaire est très mal engagée mais pourtant, le CRMHB ne veut pas entendre parler d’un nouveau revers. L’entrée de Samir Belhahcene, redouté de tous les attaquants du championnat, ne va paradoxalement pas apporter à l’USDK et les solutions être trouvées peu à peu par les Irréductibles. Ceux-ci refont leur retard, grâce au show Tabarand derrière et à une efficacité retrouvée devant, sans oublier un second pénalty arrêté par le jeune Yann Pichon, 17 ans. Un 8-3 solide permet au CRMHB de recoller à égalité, 19-19. Sébastien Leriche et ses hommes ont-ils enfin le vent dans le dos ? Pas vraiment, avec quelques pertes de balle et un nouvel écart visiteur (19-22). La victoire s’échappe, une nouvelle fois mais le Money Time, enfin, sourit aux Bretons. Sous l’éteignoir en première période, Junior Tuzolana sonne la révolte et fait feu de tout bois sur son aile. Au total, 6 buts dont ceux permettant d’égaliser puis de passer devant à 4 minutes de la fin. Dans une Glaz réveillée, les Irréductibles sont enfin devant (26-25) et vont parvenir à y rester, malgré deux minutes pour Sylvain Hochet (56′) et un dernier shoot pour Cornélius Kragh, raté.
Devant au démarrage et à la fin de la rencontre, Cesson fut loin d’offrir sa meilleure prestation de la saison, avec trop de trous d’air pour se satisfaire de ces 60 minutes très moyennes mais ressort de gros points positifs. Au-delà de la manière, cette victoire attendue à domicile depuis le 22 novembre dernier soulage d’un poids, surtout avec les venues prochaines de Paris, Montpellier ou Chambéry. Avec gardien en feu, avec 16 arrêts, un petit jeune à 50 % (2/4 aux jets de sept mètres), des ailes efficaces et une défense de retour vers ses standards avec son plus faible nombre de buts encaissés en 2023, Sébastien Leriche tient une feuille de route bien plus encourageante pour la suite. Le déplacement à Saint-Raphaël, un point devant au classement, aura la saveur d’une rencontre pouvant relancer la machine pour de bon et pour se faire, peu importera la manière !