Il faut croire que l’histoire se répète et c’est peut-être bien le plus gros souci. A la 58’30 », au moment où Olivier Mantès pose son ultime temps mort après un arrêt qui aurait dû être décisif de Marijana Karic-Markota et l’exclusion de Cidgie Leroux, les « Roses » sont encore devant au score face au dauphin de la Stella Saint-Maur, dans un match très intéressant de par son contenu et son intensité. 24-23, 90 secondes à jouer en infériorité numérique et le ballon dans les mains, le SGRMH doit au moins tenir le nul, au pire. Et patatras… Refus de jeu, but en contre de Cvijic puis passage en force pour Anaëlle Fontaine et nouvelle punition, de la même joueuse. Une dernière relance ratée à l’engagement et l’affaire est bouclée, avec un dénouement des plus amers.
Avant cela, les Bretonnes avaient pourtant mis les ingrédients dans un match où elles n’avaient rien à perdre, face notamment à leur ancienne coéquipière Sabrina Betzer. Le début de match voit un mano à mano entre les gardiennes, avec Melissa Gouali inspirée (6 arrêts) répondant à Léa Fargues. Au bout de dix minutes, les deux équipes sont dos à dos (3-3) avant que les visiteuses ne sortent les muscles et réussissent une première différence (10-12, 24′). Pas de quoi faire douter des « Roses » investies et décidées à renverser la table en fin de première période, sous l’impulsion des jeunes Jade Valadon et Lise Termet, sans complexe dans leurs tentatives et détonateurs d’un Money-Time voyant le SGRMH virer en tête à la pause grâce à un 4-0 autoritaire (mt, 14-12).
Après la pause, Marijana Markota-Karic fait parler son talent et empêche, avec une défense rigoureuse et très investie, l’ATC de revenir dans le coup. Mieux, Saint-Grégoire parvient à garder deux à trois buts (38′, 17-14) grâce aux missiles envoyés par Claire Scheid et Cidgie Leroux depuis la base arrière (5 buts chacune). Face à une gardienne impuissante, le SGRMH aborde le dernier quart d’heure avec une avance convaincante, dans un gros combat des plus enthousiasmants. Pourtant, les habitués le savent, les dix dernières minutes ont trop souvent été fatales cette saison aux joueuses d’Olivier Mantès, quel que soit le score… Celles-ci perdent peu à peu en précision face à la défense d’Achenheim et ne scorent qu’à deux reprises en dix minutes (51′, 22-20), mises en échec par Léa Fargues, décisive au pire des moments pour les locales. Le scénario, s’écrivant hélas dans les têtes au fil des minutes, se pose sur le terrain inexorablement jusqu’aux deux dernières possessions fatales offrant une victoire tombée du ciel à l’ATH, secouée comme rarement cette saison mais capable d’une concentration totale jusqu’au bout, au contraire de Bretilliennes s’étant punies une nouvelle fois elles-mêmes.
Cette onzième défaite de la saison rejoint sur l’étagère à sabordages les immenses déceptions vécues contre Lomme à deux reprises, Bègles, Clermont, Toulouse ou encore Vaux. Autant de rencontres dont les contenus devaient offrir plus de points, en théorie, avec une meilleure maîtrise des Money-Time et moins d’approximations. En pratique, c’est autre chose et c’est surtout le chantier d’une fin de saison que les Bretonnes auraient déjà pu se rendre plus sereine et agréable, mais au cours de laquelle il faudra batailler jusqu’au bout pour éviter l’une des deux places restantes dans l’ascenseur. Avec, pour le moment, trois petites unités d’avance sur Vaux-en-Velin, actuel 12ème, les joueuses du président Jean-Luc Bosse ont encore une petite marge mais celle-ci ne suffit pas pour le moment pour prendre ses distances définitivement avec la zone rouge, loin de là. Avec Noisy (3ème) et la Stella Saint-Maur (1er) lors des deux prochains matchs, puis la réception de Sambre avant un déplacement à Clermont, le calendrier s’annonce ardu et la situation pourrait se compliquer sans exploit lors de ces quatre prochains matchs face à des équipes du top 5. Viendront ensuite Bouillargues (ext), Le Havre (dom) et Toulouse pour conclure, dans un sprint final qui pourrait sentir le souffre. Les « Roses » sont prévenus, plus aucun point ne pourra être laissé en route alors qu’il était au chaud dans l’escarcelle d’ici au 27 mai prochain.