Plus de 4000 personnes, une ambiance chauffée à blanc et l’envie de confirmer son succès remporté à Istres la semaine précédente : les ingrédients étaient là ce jeudi soir pour vivre une soirée de folie à la Glaz Arena, où les Irréductibles comptaient bien secouer le voisin nantais, possiblement co-leader d’un soir en cas de victoire. L’écart est là, considérable, mais à cœur vaillant rien d’impossible et la manière était peut-être encore plus attendue que le résultat en lui-même…
Privé de son capitaine Sylvain Hochet, touché au mollet, le CRMHB attaque fort la partie entre un triplé de Youenn Cardinal devant et quatre arrêts d’Arnaud Tabarand derrière lors des dix premières minutes, bouclées avec trois buts d’avance pour les Irréductibles (10′, 6-3). Très inspirés offensivement, les Cessonnais ne gâchent aucune cartouche et gardent leur avance de trois buts, le quart d’heure de jeu passé, avec notamment un très bon Junior Tuzolana, lui aussi très efficace à l’aile gauche. Cesson passe même à +4 à la 18′ grâce à un nouveau but Youenn Cardinal (18′, 11-7). Un score qui pousse Greg Cojean à poser son premier temps mort, dans une ambiance incandescente. Derrière, Arnaud Tabarand sort un sixième arrêt mais surtout, Ludwig Appolinaire prend une seconde exclusion, pénalisante pour la suite. Le tournant du match. A un de moins, les Cessonnais voient Nantes recoller. Dans les buts, Manuel Gaspar entre en jeu et pose les premiers arrêts nantais, bientôt suivis de deux buts ramenant le HBC à une unité. La révolte du H se poursuit avec Gaspar, qui continue d’enchaîner les arrêts et permet à ses coéquipiers de virer pour la première fois en tête, avec un 0-6 qui fait mal à la tête (11-13). Un pétard de Mathéo Briffe remet néanmoins Cesson dans le bon sens, compilé à un arrêt d’Arnaud Tabarand (12-13). Désormais en mode poursuite, les Irréductibles bénéficient d’une exclusion en face et convertissent leurs sept mètres avec Axel Oppedisano, aussi chirurgical qu’à Istres (3/3). Le dernier arrêt d’Arnaud Tabarand n’est hélas pas valorisé par Junior Tuzolana en contre et Nantes, avec un dernier sept mètres, rentre aux vestiaires avec deux unités d’avance (14-16). Déjà trop…
Nantes rattaque bille en tête la seconde période, profitant d’une nouvelle exclusion temporaire cette fois pour Florian Delecroix. Cesson ne lâche rien mais le train de la victoire est déjà passé. Dominés par un HBC déterminé et des lors maître du jeu, Cesson ne trouve plus les solutions en attaque et Gaspar annhile les possibilités de remontada, une à une. Ses coéquipiers font le boulot de l’autre côté et portent leur avance à +6, impitoyables sur chaque attaque ou presque. Axel Oppedisano, toujours chirurgical aux jets de sept mètres puis Mathéo Briffe, sur une montée de balle rapide, remettent un peu de vie à la partie (20-24). Miguel Espinha, entré en jeu, s’offre un arrêt pour se mettre en confiance. A +4, Greg Cojean coupe l’élan cessonnais en posant son temps mort. Le CRMHB ne relâche pas l’effort et Espinha réalise un second arrêt, suivi d’une interception hélas non validée d’un but pour revenir à -3… Le genre d’offrande à ne pas gâcher face à un adversaire du calibre des Nantais qui reprennent dans la foulée leur six buts d’avance en moins d’une minute et tue définitivement tout suspens. A l’entrée du Money Time, le HBC déroule et porte à huit buts son avance face à des Cessonnais impuissants, dominés par plus forts (24-32, 55′). Même Axel Oppedisano, qui restait sur 13 réussites de rang en LMS au pénalty, fini par échouer. C’est une démonstration sur la fin de partie avec comme mince consolation le premier but de Raphaël Heude chez les pros, profitant des minutes offertes par Sébastien Leriche. Sur jet de sept mètres, Youenn Cardinal échoue une dernière fou, ne permettant pas de diminuer la douloureuse (26-35).
Devant et très efficace, agressif et intéressant durant 20 minutes, le CRMHB n’aura pas résisté à l’éclat de la première période, pour se noyer au fil des minutes lors du second acte, face à un adversaire à la dimension européenne, intouchable une fois la machine lancée. Des regrets, il n’y en a pas, tant la densité et la puissance des « Violets » fut manifeste notamment en seconde période de chaque côté du terrain. Ultra efficaces et impliqués, ces Nantais-là étaient imprenables et n’avaient pas besoin de cadeaux ou de temps faibles pour s’imposer. Cesson concède au passage un cinquième revers de suite à la maison, pas le plus inattendu ni le plus scandaleux mais il devient urgent d’interrompre cette mauvaise série. Après avoir défié Nîmes la semaine prochaine, dans un match très ouvert s’annonçant acharné en défense, une victoire contre Dunkerque le 30 mars prochain sera attendue et indispensable pour reprendre le contrôle des choses à la maison. Ce public, une nouvelle fois au rendez-vous avec le troisième guichet fermé de rang en 2023, le mérite !
Réaction de Romaric Guillo au micro de handball TV : » Nous avons fait une belle première période où nous sommes bien entrés dans la partie. Nous étions surmotivés à rentrer dedans. Notre gros temps faible de la fin de première période les remet dedans. Après, Nantes, si on les laisse jouer, c’est terminé, ça va trop vite. Ils ont une une équipe de Ligue des Champions sur le terrain et une autre sur la banc… Nous allons à Nîmes la semaine prochaine, si nous y faisons un gros début de match comme aujourd’hui, nous aurons quelque chose à faire et pourrons proposer un gros combat. Dunkerque viendra ensuite mais d’abord, priorité absolue à Nîmes. Je suis confiant, on s’est remis dedans et ça fait du bien. »