La phase retour du championnat de D2F démarre sous de bien meilleurs auspices pour les « Roses » du SGRMH. Avec deux victoires lors des trois derniers matchs face à des concurrents directs au maintien, l’horizon se dégage, même s’il faudra encore charbonner pour valider des progrès évidents.
Hamid et son tambour, Maxime pour ambiancer et les filles qui clappent, avec leurs supporters, des sourires et des autographes à signer à la jeune assistance. Ces scènes-là faisaient cruellement défaut aux habitués de la Ricoquais depuis le début de saison, où les Roses n’avaient pas encore réussi à goûter aux joies de la victoire. Depuis, Besançon puis Vaulx-en-Velin ont baissé les armes en terre bretonne et ce n’est peut-être que le début d’une belle série.
Juliette Guerrier : « Il faut passer un cap en attaque »
En proie aux doutes avant la trêve, avec bon nombre de scénarios contraires ou improbables lors de la première partie de saison, bouclée dans la zone rouge, les filles ont su rebondir, travailler dur et enfin concrétiser des contenus souvent intéressants mais hélas incomplets et insuffisants pour récolter des points. Peu importe la manière, il fallait débloquer le compteur à la maison, comme le confirmait Juliette Guerrier, après la victoire face à Besançon : « On s’était dit avant le match que peu importait la manière, il fallait gagner et prendre des points contre les équipes qui sont avec nous au classement. Pour durer, il faut qu’on arrive à stabiliser certains points. »
A l’évidence, l’ADN qui a fait la force des Roses s’appuyant sur une grosse défense transpire au travers des dernières rencontres, avec de grosses performances face à l’armada offensive de Sambre et surtout à domicile face à la Stella Saint-Maur. Bloquées à 17 unités seulement à la Ricoquais, les leaders du championnat ont été mise à mal, bien que vainqueures au final (13-17). Avec le retour de Marijana Markota-Karic, prolongée pour deux ans et décisive à chaque sortie et la paire Claire Scheid-Coura Camara pour guider la défense, le secteur semble sécurisé. La demi-centre, déjà auteur de 50 buts cette saison, confirme : « Notre défense est assez stable. Si on arrive à prendre seulement une vingtaine de buts à chaque match, nous avons des chances d’en gagner beaucoup. Maintenant, il faut passer le cap en attaque. Ce que l’on fait à l’entraînement, on n’arrive pas toujours à le retrouver lors des matchs dans la fluidité, notamment dans les moments difficiles. »
Ces fameux trous d’air, souvent fatals lors de la première phase, demeurent. Contre Besançon, dans le dernier quart d’heure, à Bègles sur le même moment ou encore à la reprise en seconde période face à Vaulx, les Bretonnes perdent encore parfois le fil mais, nouveauté, savent le retrouver. Lors de ce dernier match, c’est la meilleure buteuse du club, Anaëlle Fontaine, qui sonne la charge. La fulgurance individuelle au service du collectif ?
Pas forcément la meilleure idée, la force du SGRMH résidant plus dans les qualités de son effectif que par ses individualités, jamais plus fortes qu’accompagnées de leurs coéquipières.
Lomme, rendez-vous capital pour la suite
En raison du forfait général de Fleury, que les Roses devaient visiter mi-mars, deux matchs à la maison sont donc au programme d’un mois de mars capital et peut-être décisif pour la suite. Le premier d’abord face à Lomme, formation de la banlieue lilloise, où les Bretonnes s’étaient inclinées d’un petit but au buzzer à l’aller, dans la confusion.
Au coude à coude avec les « Roses » au classement, elles devront repartir de la Ricoquais bredouilles : « Ce match-là est coché et peut changer la suite de la saison, nous voulons enchaîner », soulignait Camille Eude après la victoire face à Vaulx. Ce sans trou d’air dans le match ? La pivot du SGRMH préfère en sourire : « Si seulement… Pour les spectateurs, ça fait du suspense, peut-être mais franchement, on aimerait vraiment s’en passer ! » Un sixième succès ramènerait cependant le club dans le ventre mou du classement, de plus en plus loin de la zone de turbulences.
Une aubaine à saisir, sans trembler, avant de défier les Alsaciennes d’Achenheim, en pleine forme et emmenées par l’ancienne de la maison, Sabrina Betzer.
L’an passé, les filles d’Olivier Mantès s’étaient imposées à la surprise générale en Alsace et avaient ainsi validé ou presque leur maintien par la même occasion. Bis répétita ? Olivier Mantès préfère rester prudent mais croit en son groupe, dont les progrès sont notables match après match : « Une chose est sûre, les filles travaillent, progressent, il y a une plus grande capacité de gestion émotionnelle et défensivement, nous tenons la route. Devant, nous progressons. Le match de Lomme doit confirmer notre dynamique, et nous permettre de gagner encore en sérénité au classement. »
Avec deux rencontres à la Ricoquais en mars, les clappings pourraient bien raisonner de nouveau au plus grand plaisir d’un club qui malgré des conditions toujours aussi compliquées pour s’entraîner, passant d’un site à l’autre et toujours sans réponse pour la saison prochaine, où le problème se présentera de nouveau, continue de s’accrocher et de mériter de continuer à exister et performer en division 2 féminine, contre vents et marées.