Pur produit de la capitale bretonne, Gwendal Thouminot, « Gwendi » pour les intimes, est un indissociable du CPB Handball. Au cœur d’une saison plus difficile que prévu, entachée par plusieurs grosses blessures, le capitaine des « Vert et Blanc » revient sur sa relation avec son entraîneur, et ami, Emmanuel Marty, ainsi que sur la fin de championnat à venir.
Vous connaissez une saison compliquée. En tant que capitaine, comment gères-tu cela ?
Je n’ai pas le même rôle que Jean-Baptiste Laz, l’ancien capitaine, qui lui était un leader de terrain et de vestiaire, et qui poussait des coups de gueule quand il le fallait. Je suis moins là dedans. Je vais plutôt voir les gars pour échanger avec eux et être dans le dialogue. Je m’occupe aussi de la “caisse noire”, c’est un système où, chaque manquement au règlement est sanctionné d’une amende, et qui sert de cagnotte à la fin de l’année pour faire un week-end tous ensemble. Là où j’essaie d’apporter en tant que capitaine, c’est dans le fait de montrer l’exemple. Je donne toujours le maximum et je m’investis pleinement, même quand ça va moins bien. Je dirais que je suis un capitaine participatif, et mis à part ma prise de parole avant les matches, notamment pour le cri de guerre, je considère que nous sommes plusieurs capitaines.
Tu as joué avec Emmanuel Marty, avec qui tu es aussi ami dans la vie de tous les jours, comment se passe la relation entraîneur-joueur ?
Ce n’est pas si facile que ça à gérer car nous sommes très potes et nous faisons plein de choses ensemble en dehors des terrains. Cependant, c’est une discussion que j’ai eue avec lui avant sa prise de fonction mais aussi avec d’autres joueurs. Nous sommes tous tombés d’accord pour dire qu’il fallait dissocier la vie personnelle et la vie « professionnelle ». Bien sûr, je préfèrerais qu’il soit encore avec nous sur le terrain, mais je veux aussi laisser un truc stable à Manu pour qu’il continue dans sa vocation de coach.
Une stabilité qui vous a manqué cette saison, notamment à cause de nombreuses blessures…
Nous avons eu des grosses blessures, sur des joueurs importants. Ça nous pénalise tant sur le terrain qu’en dehors, pour l’esprit de groupe. Il a fallu revoir nos dispositifs et les jeunes qui devaient être en apprentissage ont tout de suite été mis dans le bain. Forcément, ça change nos objectifs, mais les jeunes répondent bien et ils sont motivés. Nous sortions d’une belle saison en terminant deuxième et nous avions des attentes élevées. La préparation a été bonne, contrairement à d’autres années, et nous nous sommes peut-être projetés un peu haut. Nous avons eu des départs importants, nous commençons mal avec plusieurs matches que nous perdons d’un rien, plus les blessures. Résultat : nous avons dû revoir nos objectifs à la baisse. Il y a eu une grosse remise en question après la déculottée face à Cesson, qui au final, nous a remis les idées en place. Avec le retour de certains blessés et notre état d’esprit actuel, nous allons pouvoir chercher le maintien.
Tu as fait toutes tes gammes à Rennes, par où es-tu passé avant d’arriver au CPB ?
J’ai d’abord commencé par le basket puis je me suis mis au handball à partir de mes 12 ans, aux Cadets de Bretagne, car mon père faisait lui aussi du hand. J’ai ensuite intégré le pôle espoir de Cesson tout en continuant à jouer aux Cadets, et c’est d’ailleurs là-bas que j’ai débuté en seniors. Lors de ma deuxième année au pôle, j’ai eu l’opportunité grâce à Franck Prouff de rejoindre le CPB. Plus tard, en équipe 2, j’ai fait mes armes avec des anciens comme Nicolas Gaugain (“Laco”), Henry Hellin (“Riton”) et Johan Pichon (“Jopich”) avant d’intégrer petit à petit l’équipe première. Franck Prouff m’appelait au début pour faire le nombre, puis je me suis vraiment installé au moment où Alexandre Vu est arrivé au club.
Nous entendons souvent parler de « l’ADN CPB Handball », qui mieux que toi pour nous l’expliquer…
D’abord, c’est une bande de copains qui jouent ensemble. Malgré le fait de ne pas pouvoir évoluer à l’échelon supérieur, l’objectif est d’être le plus haut possible au niveau amateur et de tout donner, que ce soit sur le terrain, ou en dehors entre nous (rires). Nous avons des bénévoles qui sont très investis et qui donnent beaucoup de leur temps pour le club. C’est aussi pour eux que l’on se donne à fond, ainsi que pour les supporters qui partagent nos valeurs et viennent garnir Géniaux. Et si nous pouvons nous offrir des grosses écuries de temps en temps, c’est toujours un plaisir.