Une mauvaise série qui s’étire en longueur avec un scénario répétitif et énervant. Depuis fin novembre et un dernier succès à la Glaz Arena contre Créteil, les Irréductibles courent et sautent après la victoire, en vain. En mars, le rebond est impératif pour s’épargner des sueurs froides malvenues…
« Sur le papier, le calendrier parait favorable mais attention, il ne le sera pas tant que ça… » En janvier, déjà, Sébastien Leriche prévenait qui voulait l’entendre. Certains voyaient là les bonnes vieilles ficelles de l’ancêtre du sport d’à côté, Guy Roux, consistant à toujours faire d’un horizon plat une montagne. D’autres, connaissant un peu mieux ce championnat de Liqui Moly Starligue plus homogène que jamais, savaient que le coach cessonnais croyait, à raison, en ses mots prononcés aussi comme un avertissement : « Personne dans ce groupe ne pensait que ce serait facile contre Sélestat ou Créteil. Chaque match est un combat que nous abordons pour gagner », abonde le capitaine Sylvain Hochet. Toujours est-il que la phase retour affiche un bilan terrible au moment de conquérir mars : zéro point en trois matchs !
Toujours meilleure défense du championnat mais aussi pire attaque…
Dominés et logiquement battus par les Toulousains pour la dernière sortie de février, les Cessonnais ont en revanche eu les ballons pour gagner contre Sélestat comme face à Créteil. C’était également le cas avant la trêve face à Nîmes avec un ballon de +3 loupé dans les 10 dernières minutes, ou en déplacement à Chambéry (nul avec un penalty après le buzzer) et à Dunkerque. Là encore, la pièce ne tomba pas du bon côté : « Quand cela vous arrive plusieurs fois, avec plusieurs erreurs différentes amenant ce même résultat, ce n’est pas du hasard », confiait Sébastien Leriche après Sélestat.
Les maux sont là, peut-être plus profonds qu’il n’y paraît, avec une confiance étiolée depuis quatre mois. Déjà à domicile face à Limoges, renversé au prix d’une incroyable remontada puis face à Ivry, en coupe de France, avec une autre remontée non bonifiée d’une victoire, Cesson a montré des limites et commençait à vaciller. Sa défense, toujours la meilleure du championnat, tient le coup, ne coule pas mais prend, peu à peu, plus de buts. Quasiment systématiquement en dessous des 25 buts lors des dix premières journées, les Bretons tournent désormais plus autour des 30 buts encaissés par match malgré une intensité et une dévotion au combat toujours aussi marquée. Si Arnaud Tabarand est entré dans des standards plus normaux après un début stratosphérique, Miguel Espinha connut avant trêve une période de doute ne permettant pas à son collègue de souffler. Exceptionnel aux championnats du monde, l’international portugais, qui ne sera plus au club l’an prochain, va mieux et revient dans le coup mais les gardiens ne peuvent à eux deux porter le destin d’une équipe trop souvent mise en échec de l’autre côté du terrain, où elle est toujours en queue de classement des attaques. Des matchs parfois trop pauvres en solutions à l’aile ou en tirs à distance, bien que le pourcentage global de réussite au shoot reste très correct, les points techniques et tactiques sont évidemment ciblés pour Sébastien Leriche et Yann Lemaire qui ne ménagent pas leurs efforts, quitte à mal dormir, mais c’est peut-être ailleurs qu’il faut chercher la clé, notamment sur l’aspect mental…
Très intéressé, comme il nous l’a confié à maintes reprises, par la partie préparation mentale, le coach des Irréductibles le sait : le mal vient peut-être d’en haut. Très souvent, lors de cette série de 10 matchs sans victoire, les Bretons ont attaqué le money-time devant, avec la possibilité de tuer le suspense et de mettre à terre l’adversaire mais c’est hélas à ce moment-là que sont arrivés mauvais choix, erreur tactique et technique ou pire, pertes de balles, domaine dans lequel le CRMHB doit absolument s’améliorer. Avec ses contenus de matchs, ce Cesson-là devrait compter a minima 4 à 5 points de plus mais ce n’est pas le cas et le constat amène forcément à travailler sur l’approche mentale de la victoire, de la gestion d’un avantage ainsi que celle de la fatigue souvent engendrée par de grosses défenses, souvent menées par les mêmes 6 ou 7 joueurs de l’effectif.
A Istres d’abord, qui joue sa survie et pose très souvent des problèmes puis lors d’un derby où ils n’auront rien à perdre, les Irréductibles doivent rebondir, avant un déplacement chez l’imprévisible Nîmes puis la réception de Dunkerque, adversaire de la même zone au classement. Il faut enchaîner, sans complexe, la première partie de tableau restant très proche à deux points, plus que la queue de classement, à 7 points. Prudence toutefois avec la rébellion potentielle des mal classés – à l’image de Sélestat – qui n’ont plus rien à perdre.
Cesson, lui, a tout à gagner à revenir en eaux plus calmes, galvanisé qu’il doit être par un public de plus en plus nombreux (deux guichets fermés de suite en 2023) et restant sur quatre défaites à la maison, cinq avec la coupe de France, après avoir pourtant démarré par cinq victoires. Nantes, qu’il avait battu pour la journée initiale en septembre 2021, avait constitué la rampe de lancement d’une série exceptionnelle.
Aux Irréductibles de retrouver les ingrédients pour repartir de l’avant et faire rapidement oublier un passage à vide cruel mais révélateur des limites existantes encore avant de viser plus haut dans un championnat ultra compliqué, où la vérité du jour est rarement celle du lendemain, qui que l’on soit…