Février, mois des amoureux pour les romantiques, de la glisse pour les vacanciers férus de sport d’hiver ou de mardi gras pour ceux qui adorent se déguiser. Côté Irréductibles, si la cote d’amour du public n’a pas bougée, en témoigne les deux guichets fermés successifs à la Glaz Arena, le compteur à point est en congés, le classement en glissade incontrôlée et la victoire parée d’un déguisement très moche de perdant qui fait un peu plus peur à chaque fois.
Au contraire de la rencontre perdue face à Sélestat (qui au passage, a écrasé Aix chez lui, 25-31, n’en déplaise aux experts voyant en l’équipe alsacienne une formation que tout le monde doit battre), le revers concédé ce jeudi soir à la Glaz Arena transpirait plus de limites et d’impuissance que de rage ou de frustration. Jamais ou presque, dans cette partie, le CRMHB n’a su et n’a pu mettre le Fenix dans le rouge, l’obliger à puiser dans ses réserves et le faire douter. Comme à l’aller, Nemanja Ilic a régalé ses partenaires de sa classe internationale (10 buts), bien aidé de l’autre côté par Edouard Kempf (5/5) tandis que Wagner, loin de faire dans la poésie, faisait le ménage au milieu. Dans les buts, Jef Lettens intraitable sur jet de 7 mètres (3/4) dégoutait son ancienne équipe et voilà qui suffisait ou presque aux Occitans pour s’adjuger deux points précieux dans la course à l’Europe dans une équipe où manquaient à l’appel Baptiste Bonnefond, Maxime Gilbert ou encore Frederik Pettersson et Antoine Marmier. Cela n’aura pas suffit à équilibrer le débat face à des Irréductibles où manque surtout la confiance dans le dernier geste, dans les dernières minutes et dans des automatismes qui se délient par séquences, à force de défaites qui font mal.
Toujours au contact tout au long de la partie, à un ou deux buts de leurs adversaires, Sylvain Hochet et ses coéquipiers ont pourtant eu quelques cartouches pour s’offrir un final de folie mais ont aussi du faire sans Youenn Cardinal, en attente de résultat pour une blessure au genou puis sans Romain Briffe, touché dans un duel et très rapidement sorti en début de rencontre. Deux atouts qui n’auraient pas été de trop pour surprendre une défense toulousaine solide, qui rejoignait les vestiaires avec une unité d’avance dans un match très plaisant aux allures de ping-pong, les deux équipes se rendant coup pour coup. Après la pause, jamais Cesson, qui compta au maximum trois buts de retard, ne fut décroché, étant notamment efficace sur les ailes avec 4 réalisations pour Théo Caussé et un beau 5/5 pour Junior Tuzolana. Pire, à la 50′, Robin Molinié a même l’occasion de faire basculer les siens à 26-26 sur le Money Time mais Jef Lettens éteint les espoirs locaux permettant aux siens de repasser, définitivement, à +2. Malgré la meilleure volonté du monde, Javier Borragan et Rune Schroeder intéressants au tir à distance (5 et 4 buts) et un Romaric Guillo une nouvelle fois costaud derrière comme devant, les 3800 supporters cessonnais repartaient de la Glaz sans trinquer à la victoire (28-31).
Défait pour la troisième fois de rang en 2023, le CRMHB glisse à la 11ème place, doublé par Saint-Raphaël. Si son matelas de points sur le premier relégable reste confortable (7 points d’avance sur Ivry, qui jouera ce week-end), il s’amincit de semaine en semaine et fait du duel avec Istres vendredi prochain un rendez-vous capital pour basculer, ou non, du bon côté du classement. Seulement à deux unités d’Aix, 8ème, le CRMHB, au-delà de l’éventuelle galère d’une lutte pour se maintenir, veut surtout retrouver la récompense d’un travail hebdomadaire incontestable, qualitatif mais peu payé depuis trois mois, avec des joueurs qui ne trichent pas et un staff qui cherche sans relâche les solutions, sans y parvenir pour le moment. Si la série de résultats négatifs amène naturellement à regarder derrière, ces Irréductibles-là, aux qualités réelles, mêmes si moins constantes, ont encore largement les moyens de viser devant, en parvenant à enchaîner plusieurs résultats positifs. La mission ne sera pas simple mais elle a le mérite de mobiliser tout le monde, avec un esprit de revanche et une rage décuplée pour sortir du mauvais pas actuel. Avec patience et solidarité, et talent, car cette équipe n’en manque pas, aucune raison que le vent ne tourne pas et que de nouvelles victoires, enfin, à Istres ou Nîmes et à la maison face à Nantes et Dunkerque, ne fassent oublier ce vilain hiver. Plus que jamais, le rebond est en mars…