Ces matchs-là sont aussi parmi les plus compliqués. Plus complexes sans doute que de recevoir un HBC Nantes ou Montpellier dans une salle pleine, avec le seul impératif de tout donner pour créer l’exploit. Depuis un an et demi, le CRMHB a découvert un nouveau statut, au mérite de ses très bons résultats et du gros travail fourni par le staff et les joueurs, qui l’amènent bien au-delà de ce que son budget est censé lui promettre, à savoir lutter pour le maintien (12ème budget du championnat). Celui-ci n’est pas simple à endosser et du temps reste nécessaire. Ce costume, celui de favori sur un match, où personne parmi les 3800 personnes présentes ce jeudi soir, n’imaginait autre chose que la victoire, nécessite encore quelques ajustements. Limoges, avant la trêve, avait sans doute aussi ce sentiment que Sélestat devait rimer avec deux points dans l’escarcelle mais le handball ne se résume pas à un classement, ni à une feuille de match. Le hand, c’est du talent, mais avant tout un combat, physique comme mental.
Celui-ci seul permet toutes les folies, donne l’occasion de renverser la table. Ces valeurs qui ont permis au CRMHB dans un passé récent, de s’offrir le scalp des plus gros ont, pour cette reprise de championnat, offert deux points de plus aux Alsaciens qui reprennent espoir en bas de tableau, à l’issue d’un finish favorable, contrairement à l’aller, disputé également jusqu’au bout. Avant ce dernier tir manqué de Florian Delecroix qui aurait aussi pu offrir un huitième succès aux Cessonnais et la contre attaque conclue par Plat, le match fut compliqué à lire. Les Bretons n’ont pas su assumer ce « statut » qu’aucun d’entre eux ne revendique. La faute à une constance et une efficacité trop éparse pour faire la différence et voilà, la punition tombe. Non, Cesson n’a pas manqué d’humilité face à la lanterne rouge, ni été léger dans le travail. Il n’a simplement pas su trouver les solutions et encore moins appuyer sur la tête de son adversaire à chaque occasion offerte de le faire (9-6 en première période, 22-19 puis 24-21 en seconde). Des occasions de prendre le large manquée, une balle qui brûle les mains dans les dix dernières minutes (ou dix dernières secondes) alors que Sélestat tirait la langue et ce qui pouvait arriver arriva, malgré les gros matchs d’Arnaud Tabarand (13 arrêts) dans les buts et de Romaric Guillo en défense comme en attaque (5/5). En face, le duo Hakon Ekren – Kristian Orsted a déjà pris rendez-vous avec son futur parquet, avec quelques jolies promesses à la clé.
La phase retour démarre donc sur ce que l’on espère être un accident, comme il peut en arriver, avec des joueurs touchés à l’issue de la partie devant une salle comble, qui rêvait de clapping et de sourires, à l’occasion notamment de la 450ème du capitaine Sylvain Hochet. Cela arrive, et a le mérite de pointer d’entrée les manques collectifs comme individuels à combler rapidement pour tirer bénéfice d’un calendrier sur le papier intéressant, avec deux déplacements à Créteil et Istres et la réception de Toulouse. Sur le papier, seulement, car aucun match n’est offert ou simple dans un championnat qui prouve sa valeur chaque semaine. Emmené par un excellent Busellier à sa tête, formateur dans l’âme ayant misé sur la jeunesse, Sélestat n’a pas dit son dernier mot pour le maintien et risque d’en surprendre d’autres. La performance alsacienne pèse aussi lourd dans le bilan d’un match qui bascule sur une action du mauvais côté pour les Bretons, qui n’auront su empaqueter les deux points quand ils étaient à portée. Rien de dramatique, avec une place au chaud au milieu de tableau mais un raté au redémarrage à corriger dès la semaine prochaine à Créteil, dans un autre match très compliqué à disputer. Cesson en a vu d’autres et il y a fort à parier qu’une réponse est déjà en cours de préparation. Ouverture du courrier vendredi prochain à Créteil…