A la tête d’une formation promue en Nationale Une pour la première fois de son histoire, Alan Gauvineau est un coach heureux, qui aborde la phase retour avec sérénité et ambitions pour ses Cerclistes, bien calés au chaud en milieu de tableau. Avant de voir plus haut ?
Avec six victoires, autant de défaites et un nul, le temps de passage après 13 journées est plus que respecté. Etes-vous surpris ?
Surpris, non, mais très fier des filles, qui ont su s’adapter à ce niveau avec aplomb, assurance et détermination. 80 % de nos joueuses découvraient ce niveau cette saison, ce n’est pas rien. Défensivement, nous avions déjà quelques certitudes, avec une propension à être performantes sur le jeu rapide. Nous avons su garder cette identité, même si nous sommes forcément plus bousculées que l’an passé en défense. Le début de saison nous a mis sur les bons rails, avec notamment une victoire référence contre Octeville, qui arrivait du niveau au-dessus et qui est désormais en tête du championnat. Nous avons aussi accroché Rouen, qui est 2e, ce qui montre que nous avons les armes pour rivaliser avec tout le monde. Mais nous pouvons aussi perdre des points sur n’importe quel match…
Comment expliquez-vous ces performances opposées ?
Je n’oublie jamais que nous sommes un club amateur au sens noble du terme, où personne n’est salarié dans l’effectif. Etudiantes ou dans la vie professionnelle, avec ou sans enfants, nos joueuses assument leur quotidien et sont là, sur quatre entraînements par semaine plus les matchs les week-ends et les sacrifices que cela peut représenter parfois. Alors forcément, tout n’est pas parfait mais quand on a cela à l’esprit, il faut relativiser et saluer cette première partie de saison réussie, tout en travaillant sur les matchs où nous avons failli.
« Pourquoi ne pas aller chercher le top 5 ? »
Quel est le secret de cette réussite ?
L’investissement personnel de chacune à l’entraînement, déjà, le talent aussi, car les filles n’en manquent pas ! Et surtout une solidarité et le fait d’aimer se retrouver, en semaine ou le week-end. Ce groupe a très peu changé depuis la montée, se connait parfaitement et l’équilibre entre jeunesse et expérience a parfaitement pris.
Quelles ambitions nourrissez-vous pour la suite ?
Nous voulons gagner chaque match, tout simplement, et avons la chance de pouvoir avancer sans trop de pression. Chaque joueuse a aussi ses objectifs personnels, entre envie d’aller peut-être plus haut, plaisir de jouer en N1 et bonheur d’être dans ce groupe, de jouer, tout simplement. J’espère que nous réussirons à progresser dans les attaques placées et sur l’efficacité défensive. Ensuite, pourquoi ne pas aller chercher un Top 5 ? Ce serait une très belle performance et avec un peu plus de constance, je suis convaincu que les filles en sont capables.
Un mot sur la situation du handball féminin français. D’un côté, un titre olympique, il y a deux ans et de l’autre, deux clubs pros, déjà, ayant déposé le bilan. Qu’en déduire ?
Que l’équipe nationale performe et obtienne de superbes résultats, on le sait mais cela devrait donner plus de lumière et d’importance au handball féminin et ce n’est clairement pas le cas. On voit avec Bourg-de-Péage et Fleury (ndlr : les deux équipes ont déposé le bilan, en première et deuxième division) que le soutien des collectivités n’est pas toujours au rendez-vous. A l’époque où Saran et Fleury étaient chacun dans l’élite, les subventions publiques n’étaient pas les mêmes… Que les recettes engendrées ne soient pas les mêmes, à la rigueur, ok mais cela doit-il entraîner de telles disparités de la part des collectivités ? Aujourd’hui, notre sport a besoin de soutien, d’infrastructures et d’un soutien financier sinon supérieur, du moins égal à celui apporté aux garçons. D’autres clubs sont dans le dur et il est inacceptable que tout cela se passe ainsi dans une indifférence quasi-générale.
Le SGRMH, votre voisin, connait une saison compliquée. Travailler ensemble est une évidence pour la santé du hand rennais ?
Evidemment, et même du hand breton. Il ne faut pas oublier que nous avons une Ligue qui compte parmi celles ayant le plus de licenciées, que Brest est un club titré à de multiples reprises et que Saint-Grégoire est le second club breton féminin ! Avec notre association sur les U17, nous mutualisons les compétences et tâchons d’offrir un maximum de perspectives aux filles du bassin rennais et même venant de plus loin. Chaque club peut s’apporter et cela est compris de tous. Demain, une fille qui explose chez nous doit pouvoir ambitionner d’aller en D2, et ce serait encore mieux chez nos voisines ! A l’inverse, nous avons dans nos rangs des anciennes du SGRMH, passées sur un autre projet de vie, qui nous apportent énormément Dans cet ordre d’idée, nous sommes à fond derrière les « Roses » pour qu’elles obtiennent le maintien en D2 et permettent au hand bretillien de rester compétitif et attractif. A l’évidence, tout le monde a beaucoup à y gagner et en ressortira plus fort.