« Nous avons perdu notre meilleur joueur et nous devons maintenant trouver des solutions. Nous allons attendre le match contre Paris pour tirer les premiers enseignements de son absence. Quand Jérémy Doku est aligné, c’est plus confortable pour nous d’avoir un milieu à trois ». En conférence de presse lundi, Bruno Genesio expliquait, par ces mots, être encore en phase d’adaptation suite à la blessure de Martin Terrier. Pourtant, au départ de la rencontre, le belge est bien titulaire sur le flanc gauche, dans un 4-4-2 à plat. Sans aucun doute un véritable test pour celui qui semble enfin débarrassé par les blessures… mais pas de ses doutes et de ceux des observateurs, au vue de sa prestation du mercredi… Conforme aux attentes, l’entame de la partie voit des Rennais placés haut sur le terrain et des Clermontois usants de longs ballons en direction de Grejohn Kyei. Le fameux jeu à la Gastien, vanté depuis des années…et on se demande bien pourquoi ! Le premier fait de jeu intervient juste après le premier quart d’heure. Sur un ballon remis de la tête par Lesley Ugochukwu, le défenseur auvergnat Maximiliano Caufriez confond sa jambe et son bras et stoppe le ballon de la main, se permettant même de le remettre dans le bon sens. Face aux ralentis qui ne laissent guère de doutes, l’assistance vidéo interpelle Mr Turpin. L’arbitre de la rencontre regarde à plusieurs reprises l’action mais conserve sa décision initiale, erronée et repart avec le sourire accomplir son oeuvre…. Mis à part ça, pas grand-chose. Mais comme trop souvent lors de ce genre de scénario, les Bretons vont finir par se faire surprendre…sur un ballon par-dessus la défense. Saîf-Eddine Khaoui lance Grejohn Kyei, Warmed Omari se troue totalement dans sa lecture de trajectoire et ne met pas une abnégation folle pour se rattraper. Le buteur maison part défier et battre Steve Mandanda malgré le retour désespéré d’Hamari Traoré. Dur mais finalement prévisible tant les joueurs de Bruno Genesio étaient prévenus. Les esprits s’échauffent en fin de première période et le jeu se hache. Benjamin Bourigeaud écope d’un jaune très sévère, le privant déjà de Montpellier…
Après un premier quart d’heure au retour des vestiaires sans saveur, l’entraîneur rennais se décide enfin à faire rentrer Lovro Majer et Désiré Doué à la place de Flavien Tait et Jérémy Doku, transparent pour l’un et très décevant pour le second, loin d’avoir marqué de point ce soir, loin de là. Les entrants font du bien et le match s’emballe enfin à vingt minutes du terme. Amine Gouiri se signale mais sa reprise passe juste au-dessus. La réponse clermontoise intervient dans la foulée, mais Neto Borges butte sur un Steve Mandanda vigilant. Les « Rouge et Noir » vont finalement trouver la faille grâce, une nouvelle fois, à son côté droit et sa doublette Traoré-Bourigeaud. Sur une bonne combinaison dans la surface, ce dernier sert en retrait Arnaud Kalimuendo qui croise sa reprise et trompe Mory Diaw. Mais alors que le Stade Rennais pousse pour prendre l’avantage,Clément Turpin entre de nouveau en scène. Suite à une conduite de balle un peu trop longue, Benjamin Bourigeaud tacle pour récupérer son ballon mais percute aussi son adversaire. Le geste est maladroit mais dangereux et Mr Turpin sort le second carton jaune. Celui-ci s’entend, au contraire du premier, mais la sanction du rouge intervient et change tout. Quelques minutes plus tard, Warmed Omari, décidément loin de son prime mais encore à la recherche de ses jambes de l’an passé, rappelons-le, suite à une longue blessure, est fautif en position de dernier défenseur. L’assistance vidéo intervient et cette fois-ci, Mr Turpin se déjuge et sort le carton rouge direct, toujours « plein sourire », pour le défenseur breton. Bien que rageante, décision logique, que l’on aurait aimé voir au bout de 15 minutes de jeu. Comme une mauvaise nouvelle n’arrive jamais seule, sur une ultime attaque adverse et après une première parade de Steve Mandanda, Johan Gastien, totalement seul et sans opposition face à une défense passive, ouvre son pied et crucifie les neuf rennais restants. Rennes tombe pour la quatrième fois de la saison, la deuxième déjà depuis la reprise après Reims (2-1).
Une fois l’arbitrage, lourd de conséquences avec un Benjamin Bourigeaud absent pour affronter Paris dimanche, évoqué et commis au banc des accusés, le Stade Rennais doit aussi se regarder dans la glace et faire beaucoup plus et mieux ! Le piège clermontois était annoncé, le plan (ou non plan) de jeu de Gastien connu et pourtant, les « Rouge et Noir » n’ont pas su l’éviter. Contre Paris, dimanche soir, c’est jour de Gala mais sans Bourigeaud, ni Terrier… Le défi sera, quoi qu’il en soit, XXL et Stade Rennais sait qu’il devra être en mode gala et paillettes pour espérer un point voire plus face au leader du championnat. Une prestation similaire à celles de ce mercredi, en tous cas, se paierait très chère. Au-delà d’un éventuel résultat ou exploit, c’est surtout une réaction d’orgueil et des attitudes qui seront guettées et attendues pour boucler la phase aller. Si Lens et l’OM paraissent s’envoler au classement, rappelons tout de même que nous n’arrivons qu’à la moitié d’un championnat encore très long…