Se déplacer chez le PSG s’apparentait, depuis deux saisons, à un calvaire pur et simple pour Sébastien Leriche et ses hommes. Deux gifles, 45-21 puis 39-22, qui vous plombent une saison, des stats et aussi le moral, voilà les clichés ramenés des derniers voyages bretons dans la capitale. Hors de question de tendre une nouvelle fois la joue, surtout face à un PSG qui s’il demeure toujours dominateur et au-dessus en LNH, est moins fort que lors des saisons précédentes. Moins fort, mais toujours redoutable et quasi imbattable, néanmoins… Côté cessonnais, le déplacement, fait à 15, se faisait sans Javier Borragan, Axel Oppedisano et Rune Schroeder, l’homme en forme des dernières rencontres, restés en Bretagne.
Le début de match indique une détermination cessonnaise à s’accrocher. A égalité après six minutes (4-4), les Bretons ont déjà évité l’éclat initial souvent offert et fatal à tout visiteur de Coubertin. Bien décidés à ne rien lâcher, Sylvain Hochet et ses coéquipiers se font néanmoins décrocher une première fois à 4 buts (11-7, 17ème) avant de recoller patiemment et d’arriver, malgré des décisions d’arbitrages très étonnantes et des deux minutes quelque peu farfelus infligés, avec un débours de deux buts seulement à la pause (17-15).
La seconde période reste dans la même lignée, Cesson ne lâchant pas une miette à des Parisiens en mode gestion, il est vrai, sur plusieurs périodes dans le match. Quand vous avez dans vos rangs le bras surpuissant d’Elohim Prandi (11 sur 12 hier !) capable de transpercer n’importe quel gardien ou adverse, cela aide, ajouté aux habituels golgoths Kristopans et Syprzak. Cela aide aussi, pour le club de la capitale, de pouvoir compter sur les décisions ultra contestables d’une paire d’arbitres multipliant les coups de sifflet contre des Cessonnais, pénalisés bien plus qu’à leur tour, au point d’écoper d’un deux minutes côté banc. Malgré deux pénalties arrêtés par Arnaud Tabarand, auteur d’un bon match (8 arrêts) et la grosse prestation en attaque de Robin Molinié, auteur d’un match remarquable et spectaculaire (8/9), le CRMHB, à la fois si près mais aussi trop loin de pouvoir passer devant au tableau d’affichage, va rester au contact, sans jamais réussir à faire vaciller l’ogre parisien. La jeunesse triomphante de Michal Barran, sans complexe et buteur pour sa première chez les pros, ou le talent de plus en plus criant de Matéo Briffe, en feu, auteur d’un but exceptionnel, mais éteint sèchement quelques instants plus tard sur un contact, sans gravité, avec la montagne Kristopans, se sont aussi distingués.
Au-delà de la sixième défaite de la saison (36-32), logique mais longtemps contestée, le CRMHB, diminué, a fait preuve de résilience, de solidarité mais aussi de talent face à ce qui se fait toujours de mieux en Liqui Moly Starligue. Les ingrédients sont là, ils sont bons et remijotés à la sauce Glaz Arena, promettent un jeudi soir prochain de feu pour la réception de Nîmes, avec l’ambition d’un huitième succès historique sur cette phase aller, qui concrétiserait comptablement le meilleur début de saison breton de l’histoire avant de boucler la première phase à Chambéry et de filer vers les fêtes de fin d’année et un repos bien mérité. Un Noël avant l’heure dès la semaine prochaine ? Pas de doutes, les « Pères Noël » de la Glaz travaillent déjà le sujet pour un public qui aura vécu quoi qu’il advienne une année 2022 totalement exceptionnelle !