Extrait JRS 59 – Hand – CRMHB- Javier Borragan : « La star, c’est le collectif ! »

Après avoir été libéré de sa dernière année de contrat avec Nancy, relégué en Proligue, l’arrière droit espagnol de 33 ans a mis le cap cet été plein ouest sur Cesson. Arrivé en France il y a cinq ans, l’originaire d’Oviedo savoure le chemin parcouru jusqu’ici et pense déjà, dans un coin de la tête, à l’après-handball.

Tu nous viens d’Espagne, pays réputé pour sa qualité de jeu. Peux-tu nous parler de la place du handball dans le panorama sportif espagnol ?
C’est un sport assez traditionnel chez nous. Nous avons des bons centres de formation et des bons entraîneurs, mais le championnat reste aujourd’hui moins fort que le championnat français ou allemand après avoir connu ses heures de gloire il y a un petit moment. Paradoxalement, je sentais de plus en plus d’engouement juste avant d’arriver en France. Au niveau sportif bien sûr mais aussi au niveau des médias. De mon côté, j’ai découvert le handball à l’école. Un ami à commencer à en faire et j’ai voulu le rejoindre. C’est parti de là.

Lors de la saison 2017/2018, tu décides de rejoindre Nancy et de t’installer dans un nouveau pays. Pour quelle raison ?
Tout d’abord, je voulais franchir un cap sportivement. Je voulais savoir ce dont j’étais capable dans l’un des meilleurs championnats du monde et me frotter à ce qui se fait de mieux. La facilité aurait été de rester chez moi, en Espagne. J’avais « déjà une carrière » dans mon pays, mais je voulais me challenger ailleurs. Au-delà du terrain, il y a aussi eu l’attrait de découvrir un nouveau pays, un autre mode de vie. Qui plus est en France, avec toute sa richesse culturelle. Je fonctionne comme ça, j’aime me challenger et découvrir de nouvelles choses.


« JE N’AI PAS HÉSITÉ LONGTEMPS QUAND J’AI REÇU LA PROPOSITION DU CRMHB »


Comment s’est passée ton intégration en France ?
Je dois reconnaître que ça n’a pas été facile au début. J’avais déjà fait un peu de français à l’école et forcément, ça m’a aidé. Côté culturel, je n’ai pas été trop dépaysé. Ici, en Bretagne, je retrouve un peu la même culture, la même gastronomie et les mêmes paysages que chez moi en Asturies, dans le nord-ouest de l’Espagne. Les gens sont aussi très sympas et ça m’a aidé à m’intégrer. Je suis très heureux d’avoir pu passer du temps en France pour découvrir sa culture, son histoire et perfectionner la langue.

Sur et en dehors du terrain, quel genre de partenaire es-tu ?
Il faut plutôt demander à mes coéquipiers (Rires). Je dirais que je suis très attaché au collectif. J’ai déjà un certain âge et j’ai appris le handball de cette façon. C’est pour moi la chose la plus importante. L’intérêt collectif doit passer avant l’intérêt individuel. J’essaie de transmettre cette mentalité. Plus globalement, c’est quelque chose que je tente d’appliquer au quotidien. J’essaie d’être une bonne personne avec les autres et je pense avoir le sens du partage.

Après la descente avec Nancy, tu as rejoint Cesson. Qu’est-ce qui t’a plu dans le projet ?
Le plus important à mes yeux reste le sportif. J’avais une bonne image du club. Cette énergie et cet esprit d’équipe m’ont beaucoup plu. Je n’ai pas hésité longtemps quand j’ai reçu la proposition du CRMHB. De plus, je connaissais déjà un peu la ville et la région. Je connaissais aussi des joueurs dans l’effectif avec qui j’avais déjà joué (Robin Molinié et Tiago Rocha). Si je devais retenir cinq personnes de mon passage en France, Tiago et Robin en feraient partie. Forcément, j’ai discuté avec Robin avant de venir et il m’a dit beaucoup de bien du club, qu’il y avait un bon groupe de potes. Tout me correspondait ici.


« EN PARALLÈLE DU HAND, J’APPRENDS LE JOURNALISME »

Vous faites un super début de saison, comment tu l’expliques ?
Je suis convaincu que c’est grâce à notre force collective. Excepté Arnaud Tabarand qui fait un énorme début de saison, nous n’avons pas d’individualités qui émergent. Chez nous, la star, c’est le collectif. Notre force, c’est le groupe. Il y a la vérité du terrain bien sûr, mais il y aussi la vie de tous les jours. Nous sommes très solidaires et dès qu’il y a un joueur moins bien, nous le soutenons. Nous avons aussi beaucoup de joueurs expérimentés qui connaissent bien le championnat et nous avons réussi à créer une super dynamique à la maison. Selon moi, c’est un tout.

Tu as 33 ans, est-ce que tu as déjà pensé à l’après-handball ?
Oui c’est une réflexion. Quand tu es sportif de haut niveau, c’est une question importante. Il faut penser à préparer l’après. Pour l’instant, en parallèle du hand, j’apprends le journalisme. Pourquoi pas continuerdans ce domaine. Dans tous les cas, je suis prêt à affronter ce nouveau défi.