On savait depuis l’été dernier déjà la situation compliquée pour le Saint-Grégoire Rennes Métropole Handball. Non pas d’un point de vue financier, où le club s’avance avec un budget de 650 000 € en seconde division et un développement global très satisfaisant. Pas d’un point de vue sportif non plus, où l’équipe attaque pour la première fois une quatrième saison d’affilée dans l’anti-chambre de l’élite avec un effectif compétitif et prêt à en découdre. Non, c’est hélas d’ailleurs que risque de venir la perte de l’unique club professionnel féminin d’Ille-et-Vilaine, à savoir la mise à disposition d’une salle d’entraînement pour les filles, comme l’explique Olivier Mantès, entraîneur et manager général du club ce jour, dans un communiqué on ne ne peut plus clair que nous avons choisi de vous retranscrire en intégralité ci-dessous :
« Le premier match de championnat 2022-23 à Palente sera peut-être le dernier de la saison.
Malgré nos demandes de prise en considération de nos difficultés organisationnelles aux différentes collectivités locales, aucune solution ne nous a été proposée. A partir du mardi 6 septembre, le SGRMH, club de LFH, ne pourra plus s’entraîner, faute de lieu mis à disposition. Après réflexion, nous ne voyons pas d’autre issue que d’arrêter notre activité. Toutes les propositions que le club a faites ont subi un refus des collectivités. Le club, par l’intermédiaire de Jean Luc Bosse, a même fait une demande de transformation d’un hangar de ZI en salle 40×20. À nos frais. On aurait été donc le seul club de handball en France propriétaire de son centre d’entraînement… Le PLU de Rennes Métropole interdit la construction de nouvelles salles de sport….Refus. Mesdames, messieurs, si vous nous refusez cette option, votre rôle est de nous permettre de se loger. Peut être que l’on trouvera une solution d’ici la date butoir. Nos besoins : un 40×20 couvert disponible de 18h à 20h30 du mardi au vendredi. La solution existe. Le club a trouvé un lieu correspondant à nos besoins. L’infrastructure n’est utilisée ni par un club ni par des élèves en scolarité et est gérée par une collectivité locale partenaire financier. Si dans ces conditions, les collectivités locales ne voient pas l’intérêt de venir en aide à un club professionnel, possédant 20 salariés et un budget construit à hauteur de 650 000 euros, dont environ 1/3 sont issus des fonds publics, il nous paraît très peu probable qu’il y ait une réelle volonté d’appuyer le seul club professionnel féminin d’Ille et Vilaine dans son développement vers le haut niveau.
Si les collectivités ne nous tendent pas la main, le club organisera un dernier match le samedi 10 septembre. Le match de coupe de France contre Bouillargues clôturera la saison. Tous les supporters et amis du club seront invités à rendre hommage au travail des bénévoles et salariés du club durant ces 20 ans d’existence et 10 ans de professionnalisation. Pour la première fois, les « Roses » joueront en tenue extérieure….noire….pour être bien dans le thème de l’enterrement. »
Le compte à rebours est ainsi enclenché et l’affaire va secouer le handball féminin, le hand tout court, le sport rennais et l’ensemble des supporters et partenaires d’un club aujourd’hui proche de mettre la clé sous la porte faute de pouvoir tout simplement s’entraîner quand les motivations d’une telle issue sont bien plus souvent d’ordres financières ou frauduleuses… Du jamais vu, dont personne n’espère la primeur et que l’on espère sincèrement ne pas voir se concrétiser dans les jours à venir, tant les filles du SGRMH offrent depuis des années spectacle, convivialité et haut niveau aux passionnés de hand et de sport rennais !