Trois ans après son grand frère Olivier, Jean-Baptiste Laz, 32 ans ce mois-ci, a mis fin à sa carrière de handballeur après deux ultimes sorties contre Gien à domicile, non sans émotions, puis à Bordeaux, dans un match beaucoup moins émouvant. Nous avons ouvert le livre aux souvenirs de « JB » mais aussi tendu le micro à des proches unanimes à saluer la belle carrière du « Professeur ».
Le but
Le but inscrit à Dunkerque avec Cesson, en 2011, sur le gong. Nous gagnons pour la première fois là-bas, chez un club qui était alors parmi les références du championnat. C’est un tir à l’aile comme je les aime, ras la « tronche » du gardien. Peut-être pas technique, mais efficace ! Nous gagnons sur ce shoot, le buzzer sonne et nous courons partout, comme des fous. C’était une grande joie. Vincent Gérard, en face, avait du mal à l’accepter et m’a dit : « Redescendez les mecs, vous n’avez pas gagné la Coupe du monde non plus ! » Non, et alors ?
Le moment le plus dur
Nous perdons à Saint-Cyr et sommes sportivement relégués. On est bousculés, dominés dans leur salle. Nous savons qu’ils vont déposer le bilan mais personne n’est à l’abri d’un mécène qui arrive et sauve tout ça. Dans le vestiaire, franchement, c’était dur, très dur, nous n’en menions pas large ! A titre plus personnel, il y a aussi évidemment ma dernière avec Cesson. Je m’échauffe et à 20 minutes du début du match contre Toulouse, Mehdi Boubacar vient me voir pour me dire que je ne suis pas dans le groupe. J’étais totalement anéanti. David Christmann m’a mis en tribunes pour ma dernière à Cesson, le soir des adieux. Mes parents étaient là… J’ai passé mon match derrière le banc, la tête ailleurs… Sur le plan personnel, ce fut le moment le plus dur de ma carrière.
Le gardien injouable
Il n’y en a pas… Ou si, bien sûr, il y en avait un, et dès l’entrainement. Quand Nicolas Lemonne est arrivé à Cesson, je peux vous dire que l’on a peu marqué la semaine. Pour un jeune ailier comme moi à l’époque, c’était totalement déprimant, il arrêtait tout, était monstrueux. En compétition, je me souviens d’avoir été impressionné par Cyril Dumoulin, sur un jet de sept mètres. Arrivé devant lui, lui aux 4 mètres, moi au sept, je me suis dit qu’il prenait quand même pas mal de place !
Les partenaires les plus forts
A Cesson, Romain Briffe est quand même, je parle au présent car il est encore très très bon, un joueur exceptionnel. C’est aussi mon pote. J’étais aussi admiratif de Romain Ternel, qui dégageait quelque chose de fort et avait beaucoup d’influence sur le groupe. Au CPB, il y a bien sûr eu Dragan Pechmalbec, dont le parcours exceptionnel montre combien le travail paie. Le petit Gautier Morvan, aussi, qui rejoint la Proligue, a de très grosses qualités. S’il passe le cap mentalement, il va faire mal !
Le coach marquant
Je ne peux pas ne pas citer David Christmann. La fin de l’histoire ternit tout le reste, évidemment, car on reste sur la dernière impression et cette sortie, ce fut si dur, mais si je suis honnête, je ne peux pas occulter qu’il est aussi celui qui a cru en moi, qui m’a donné ma chance et m’a permis d’évoluer quatre ans au plus haut niveau. Je n’étais pas prédestiné à être handballeur pro et si j’ai vécu cela, je lui dois également.
La dernière à Géniaux
Ça a été une grosse émotion, bien sûr, beaucoup de bonheur de plaisir. Je savais que mon frère et que Mélou (Mélina Rolland, sa compagne) avaient préparé quelque chose pour moi et j’attendais ça sereinement. Je n’ai pas été déçu. Les copains étaient là, la famille tout était réuni. Je me suis laissé porter. En arrivant à Géniaux et en allant parler avec les gens, dans les tribunes, j’ai ressenti que c’était la dernière fois en tant que joueur mais pour le reste, j’ai vécu la soirée simplement, en me laissant porter. J’ai eu la chance de pouvoir partir après une saison pleine, terminée à la deuxième place. Bon, mon seul regret restera d’avoir pris une vraie taule à Lanester. Ça, c’est dur mais je suis heureux de terminer ainsi, surtout après les deux années COVID…