Les émotions, moments de grâce et de classe n’ont pas manqué cette saison. A l’heure de distribuer les points, la rédaction du JRS décerne ses récompenses honorifiques de l’année, forcément subjectives. Signe d’une saison réussie, les débats ont été animés !
Le meilleur joueur : Benjamin Bourigeaud
Qu’il fut très difficile de trancher ! Ils étaient cinq nommés sur la ligne de départ avec Nayef Aguerd, Martin Terrier, Hamari Traoré et Lovro Majer mais notre choix se porte sur « Bourig », véritable âme et cœur de l’équipe, au talent indéniable largement démontré cette saison. Décisif par ses buts (11, tous inscrits à partir de décembre !), ses passes décisives (13), le milieu de terrain ch’timi est arrivé à son sommet et fut même joueur du mois d’avril. Une juste récompense pour un garçon qui tient sa place dans le onze de l’année en Ligue 1 de nos confrères de L’Equipe et dont l’avenir reste très incertain à ce jour. S’il s’en va, il ne sera pas simple à remplacer, tant humainement que sportivement.
Le plus beau but : Lovro Majer contre Montpellier
Vous avez le choix ! Entre les missiles de Martin Terrier (contre Saint-Etienne et Lyon), celui de Flavien Tait face à Lorient, l’exploit technique de Kamaldeen Sulemana contre Metz, les talonnades de Gaëtan Laborde (Metz) et Terrier (Saint-Etienne) et les bijoux collectifs d’Adrien Truffert face à Bordeaux ou Sulemana face à Clermont, comment trancher ? Il faut alors un but qui arrive à un moment décisif du match, une expression collective parfaite, une finition esthétique et une classe à tous les instants de l’action. L’heureux élu est donc le second but rennais face à Montpellier au Roazhon Park signé de l’international croate Majer, à l’issue d’une action exceptionnelle. Remontée de balle côté gauche orchestrée par Martin Terrier, pour Truffert, qui trouve ensuite Flavien Tait au débordement. Le crochet du milieu de terrain envoie Junior Sambia vers la rocade puis son centre trouve au second poteau Martin Terrier, au début de l’action, qui remise de la tête pour Majer qui reprend en volée. Difficile de trouver plus beau, plus collectif et plus représentatif du Stade Rennais 2021-2022 à bien des égards.
Le plus beau match : Stade Rennais – Lyon 4-1
Si le plus abouti des matchs du SRFC cette saison pourrait être face à Marseille (2-0), tant l’OM n’exista pas dans un match pourtant à très grand enjeu, ou la victoire insuffisante face à Leicester en coupe d’Europe, la note esthétique l’emporte et le chef d’œuvre réalisé contre Lyon restera très longtemps dans les mémoires, des Rennais mais aussi de tous les suiveurs de Ligue 1. Ce jour-là, Lyon fut dévoré, n’exista pas et réussissait un hold-up en n’étant mené que d’un but à la pause… Canardé du début à la fin, Anthony Lopes empêcha le 8-0 face au déferlantes rennaises. Les moments de grâce aussi puissants sont rares, à l’échelle d’une décennie. Ce SRFC-OL en fait partie, incontestablement !
La plus grosse ambiance : Stade Rennais – Leicester 2-1
Il fallait être en bord de terrain au moment où Benjamin Bourigeaud mystifiait Kasper Schmeichel pour redonner espoir à tout un stade… Du calibre de Rennes-Arsenal, avec une folie tout au long de la partie, du jeu, un bon esprit côté anglais et un scénario gardant tout le monde en haleine. Une standing ovation ensuite, malgré l’élimination et la confirmation qu’au-delà d’une équipe, c’est tout un club qui s’est installé dans les hautes sphères du football français.
Le coaching gagnant : Rennes – Clermont 6-0
Bruno Genesio n’a pas hérité du trophée de meilleur entraîneur pour rien ! Si de nombreuses victoires sont la conséquence du jeu léché prôné par le coach, ce dernier a su tenter et réussir des paris au bon moment, à l’image du Rennes-Clermont en début de saison.
Dans l’obligation de battre le promu auvergnat après trois piteuses défaites (Angers, Reims, Marseille), Rennes est au pied du mur. Positionné en 4-4-2, Warmed Omari connaît sa deuxième titularisation en défense centrale, Lorenz Assignon et Jonas Martin leur première. Des choix forts, payants, avec en conclusion une écrasante victoire 6-0 et un vrai déclic. Jonas Martin, comme un symbole, est le premier à scorer. Gaëtan Laborde marque également son premier but. S’en suivra une incroyable série de 12 matchs sans défaite et une qualification en 8es de finale de Ligue Europa Conference !
Le match le plus chanceux : Rennes – Nantes 1-0
Une bonne étoile trône au-dessus du Roazhon Park le 22 août 2021 contre le FC Nantes. Avec deux matchs nuls en deux rencontres en Ligue 1, le Stade Rennais se doit de remporter le derby. Un derby qui aurait pu tourner court pour Hamari Traoré, fautif d’une grossière faute sur Marcus Coco dès la onzième minute… Avec un simple carton jaune, le capitaine s’en sort bien. La domination rennaise, sans occasion franche, est stérile. Les Canaris sont les plus dangereux ! Ludovic Blas frappe à l’entrée de la surface, Alfred Gomis repousse sur son latéral Birger Meling et le ballon rebondit… sur la transversale ! En seconde période, enfin, Martin Terrier profite d’un bon travail de Baptiste Santamaria pour tirer au but. Un ballon est repoussé par le gardien Alban Lafont pour un poteau… rentrant ! Première victoire de la saison sur un petit 1 à 0. Ouf !
Le joueur le plus efficace : Serhou Guirassy
Si Martin Terrier et Benjamin Bourigeaud ont été d’une efficacité redoutable, Serhou Guirassy est sans conteste le plus efficace en ratio avec son temps passé sur le terrain. Avec 2314 minutes de moins que « Bourig » et 1755 minutes de moins que le meilleur buteur du club, l’attaquant Guinéen a su tirer son épingle du jeu malgré de nombreux matchs débutés sur le banc. Toutes compétitions confondues, Serhou Guirassy a marqué un but toutes les 135 minutes (11 au total). En ajoutant ses passes décisives (2), il atteint un ratio d’une action décisive toutes les 114 minutes ! Comme une récompense pour son abnégation et son état d’esprit irréprochable, c’est lui qui marque le dernier but de la saison. Un coup de tête ravageur à la 93e face à Lille, propulsant son équipe et tout le peuple « Rouge et Noir » en Ligue Europa !
La plus grosse boulette :
Alfred Gomis en a commis quelques-unes. Sur la première contre Lens, Nayef Aguerd n’est pas exempt de tout reproche avec une remise ratée. A Angers, la faute est moins partagée. Peu à l’aise au pied, le portier sénégalais met Angers sur orbite pour une défaite (2-0). La palme revient cependant à ce relâchement de ballon contre Lille, lors de la dernière journée de Ligue 1. Dans un match à fort enjeu, le gardien s’est raté, permettant aux Lillois de lancer leur match. Une histoire qui finit bien avec l’égalisation de Guirassy. Sans lui, Alfred Gomis aurait sans aucun doute mal dormi et probablement compromis son avenir de n°1 au SRFC.
Le pire moment :
Après avoir remporté la coupe de France en 2019, les « Rouge et Noir » comptaient bien aller loin cette saison dans ce qui reste le plus court chemin vers l’Europe. L’AS Nancy Lorraine, bon dernier de Ligue 2, fait figure de proie idéale. Après avoir éliminé le FC Lorient, l’ASNL doit être une formalité en 16es. Il n’en sera rien. Serhou Guirassy, en manque de confiance, envoie son pénalty à la demi-heure de jeu dans les tribunes de Marcel-Picot. Le début d’un terrible calvaire pour l’attaquant qui se rate sur cinq occasions nettes. Ses coéquipiers ne font pas mieux après le but de Jérémy Doku. Ils cèdent sur l’égalisation de Mickaël Biron en fin de match et passent complètement à côté de leur séance de tirs aux buts. Dogan Alemdar ne repousse aucune frappe quand Gaëtan Laborde, Loïc Badé et le jeune Mathys Tel se ratent dans l’exercice. Une élimination qui fait tâche dans une si belle saison.