JRS51 -Philippe Tuitoga : « Nous sommes encore au début de l’histoire »

Joueur le plus expérimenté du groupe et pas le moins ambitieux pour porter le projet collectif du REC Volley sur le terrain, Philippe Tuitoga ne cache pas sa déception sur la saison réalisée par les siens mais garde pour autant envie et espoir de continuer d’accompagner cette équipe toute neuve à grandir, sans rien s’interdire en cas de Play-offs. Entretien sans pipeau avec « Pipo » !

Vous êtes bloqués à la neuvième place depuis de longues semaines, aux portes des Play-offs. Est-ce une grosse déception ?
Pour le moment, oui, la saison est décevante, surtout au vu de l’effectif construit et des possibilités qui sont les nôtres. J’imaginais en début de saison que nous pourrions faire mieux mais cette saison, ça reste difficile. L’équipe peine à reproduire en match ce qu’elle sait faire la semaine et nous manquons de régularité d’un match à l’autre et parfois même, au cours du même match. Les axes de progression sont identifiés mais désormais, le temps presse.

D’autant plus que si le Gazélec Ajaccio est juste devant, la septième place, elle sera plus difficile à atteindre en laissant trop de points en route ! 
Finir huitième est notre objectif minimal sur cette fin de saison. Jouer les phases finales, sachant qu’il n’y aura pas de descente, est ce qui doit nous tenir mobilisés, investis et motivés jusqu’à la fin du championnat. Franchement, c’est largement faisable si nous gagnons en constance et en consistance. En atteignant la 7ème place, nous pourrions éviter Saint-Nazaire, le leader, qui est très solide et peut-être rêver d’un exploit contre Saint-Quentin ou Nancy, qui – on l’a vu – sont jouables, même s’ils nous ont battu récemment. La question réside surtout sur notre possibilité à partir sur une nouvelle mentalité et une détermination différentes en phases finales de celle que nous avons affichée toute la saison.

Vous avez récemment perdu contre France Avenir 24, qui n’avait remporté qu’un match avant de vous rencontrer, puis gagné à Fréjus. Difficile de comprendre quelque chose…
Tout à fait et ça résume plutôt bien le yoyo de la saison. Nous perdons trop de matchs, dont certains de manière anormale. Je pense que face aux jeunes de France Avenir, nous avons probablement pensé que le match était gagné avant de le jouer. Ils ont pris confiance, nous ont mis le feu et ensuite, il était trop tard ! Ce n’est pas normal de laisser filer ce genre de match d’autant plus que nous avons su gagner dans la foulée à Fréjus. Il va falloir améliorer cela pour avoir des ambitions, c’est indispensable, faire preuve de plus d’orgueil et de combativité. On lâche trop facilement quand ça ne tourne pas pour nous et la jeunesse n’est plus une excuse. 

« Je ressens la défaite comme une humiliation  »

Ce constat te pousse-t-il à regretter d’être resté à Rennes ? 
Non, pas un instant, ce n’est pas dans ma nature. Après, j’ai horreur de perdre, c’est quelque chose qui a toujours été comme ça avec moi. Je ressens la défaite comme une humiliation à titre personnel, même si j’accepte le verdict quand le contenu est bon. Mais pour revenir à la question, je préfère y répondre en étant positif. J’ai accepté de rester à Rennes pour être dans la construction de ce projet. Nous sommes au début de l’histoire, beaucoup de choses sont à faire et les imperfections sur le terrain et autour font partie de la progression de l’histoire. De plus je me plais ici, ma femme est entrée au bureau du club, nous privilégions aujourd’hui notre cadre de vie, un certain confort. Ce qui n’empêche pas l’ambition, évidemment. 

Ton ambition est-elle toujours compatible avec l’évolution du REC Volley ?
Bien sûr. Aujourd’hui, je suis convaincu que nous pouvons encore accrocher les Play-offs et progresser l’an prochain. Nous avons beaucoup appris cette saison, il faudra mettre en valeur tout cela. De mon côté j’attends de savoir ce que le club compte faire avec moi et avec quel projet. J’aimerais rester ici, sentir que l’on a encore envie que je sois là. Les dirigeants le savent, je suis un peu Breton d’adoption désormais et j’ai envie de continuer d’apporter mon expérience mais en revanche, je ne veux pas attendre juin pour savoir de quoi sera fait septembre.

Un mot sur la qualification en Play-offs des filles du REC ?
Je suis super content pour elles, c’est mérité, elles ont travaillé dur pour s’offrir cette troisième place. Elles vont pouvoir jouer ces Play-offs sans pression, l’esprit libre et c’est ce qui risque de les rendre très dangereuses pour leurs adversaires. Cette belle saison est bénéfique à tous, même si on sent que les partenaires reviennent au volley à Rennes, au-delà des résultats.