A ce niveau-là, on ne parle plus de surprise ou d’anomalie. Fort de son invincibilité à domicile et d’un niveau de jeu optimum en 2022, les Irréductibles s’invitent à la table des prétendants européens, qu’ils défieront dans les prochaines semaines, tour à tour. Si la route est encore longue, à l’image de la défaite concédée à Limoges, le chemin semble être le bon !
Nantes, Montpellier, Saran, Limoges, Chartres, Nancy, Toulouse, Istres et Nîmes. Ces neuf-là ont en commun d’être repartis bredouilles de la Glaz Arena, terre hier si “accueillante et généreuse” en don de points et de confiance. Ça, c’était avant et en 2021-2022, Cesson est la seule formation de Liqui Moly Starligue invaincue en championnat sur ses bases. Si désormais, les Irréductibles gagnent aussi à l’extérieur, les rêves les plus fous deviennent permis… La rentrée de février était attendue, les supporters n’ont pas été déçus. Sur le papier, Nîmes, puis les deux promus avant de se rendre à Limoges, voilà un programme avec son lot de questions et d’enseignements potentiels. Sébastien Leriche prévenait, fin janvier : « Réussir un gros match et pourquoi pas gagner, contre Nîmes, aurait ré-enclenché une grosse dynamique. »
« On joue et on verra où cela nous mène »
Si la victoire n’y fut pas, le contenu, très intéressant défensivement avec 23 buts seulement encaissés contre l’une des formations les mieux armées du championnat en attaque et un dénouement cruel pour les Cessonnais, rejoints au score sur le gong sur jet de sept mètres. La frustration et la déception découlant d’un match haletant montre l’évolution du CRMHB, mécontent de partager les points avec un européen. Pourtant, Cesson termina fort et passa devant en fin de match, preuve d’une réelle progression eu égard le mois de décembre frustrant dans les pertes de points en fin de partie. Impression confirmée une semaine plus tard à Saran, où les Irréductibles, à 5 buts des locaux à 15 minutes de la fin, renversaient l’affaire et s’imposaient 24-22 ! Du nouveau, donc, avec la possibilité de terminer fort qui s’ajoute à la bonne habitude de réussir le plus souvent les premières périodes. Ce Cesson-là a quelque chose de plus, qui lui a permis de dominer aisément Nancy. Quatrième rencontre de février, le déplacement à Limoges rappela les manques encore présents pour rester en haut, serein. Trop de pertes de balles (18), une défense pour l’une des rares fois de la saison sérieusement bousculée (32-29) et un terrible passage à vide en fin de première période (10-2) avaient raison de la série en cours. Avec là aussi, des choses à retenir, négatives, oui mais pas que, avec une seconde période remportée de trois buts…
Avec 19 points au classement, aux portes du Top 6 au moment de recevoir Créteil à la Glaz Arena, les Bretons se cachent de moins en moins sans pour autant bomber le torse : « Nous ne nous prenons pas la tête, prenons ce qui vient avec appétit, sans le moindre complexe, explique Sylvain Hochet, qui peut enfin vivre une saison sans l’épée de Damoclès du maintien au-dessus de la tête. Rester invaincus à domicile est un super challenge, nous nous sentons bien chez nous, avons le public, ne lâchons rien. » Rester dans le top 6 ? « Bien sûr que l’Europe, on y pense, sans se prendre pour d’autres. Ce serait historique pour le club. Nous n’avons plus de pression négative, un groupe qui vit super bien et on joue, on donne tout. On verra jusqu’où cela nous mène, sans se prendre la tête », explique pour sa part Hugo Kamtchop-Baril. Avec Créteil puis Saint-Raphaël à la maison le 24, sans oublier la réception d’Aix en coupe de France, le programme monte d’un cran à domicile tout en restant très excitant à jouer. En déplacement, les Bretons iront défier Montpellier pour réussir l’exploit unique de battre les Héraultais deux fois dans la même saison, puis termineront mars à Chartres.
Sébastien Leriche prolongé jusqu’en 2025 !
Pour accrocher une place historique dans le top 6, le meilleur classement cessonnais datant de 2015 avec une septième place (avec 14 équipes à l’époque, et non 16), il faudra prendre les points sur ces rencontres-là aussi, les points « maintien » ayant été,eux, acquis avec brio. L’avenir s’écrit aujourd’hui et la culture de la victoire, de l’exigence de résultat pour être en haut de tableau et non survivre, s’apprend au quotidien, surtout au cœur de saison comme celle vécue par le CRMHB. Pour continuer à progresser, le club a pu annoncer une excellente nouvelle avec la prolongation jusqu’en 2025 de Sébastien Leriche, au cœur du rebond d’un club moribond voire bien mal en point lors de sa prise de fonction, en novembre 2019. Sur le site officiel du club, celui-ci s’en réjouit : « Je tiens à remercier le président Stéphane Clémenceau ainsi que l’ensemble de l’équipe dirigeante pour la confiance qu’ils m’accordent. Je suis ravi de pouvoir continuer le travail que j’ai commencé à entreprendre depuis ma nomination à la tête de l’équipe professionnelle. Je me sens vraiment bien ici et j’espère qu’ensemble, nous continuerons à développer et faire avancer le projet du CRMHB. »
Epaulé depuis juin dernier par Yann Lemaire, entraîneur-adjoint et Thibault Minel, préparateur physique, le natif d’Octeville peut tracer les contours d’un avenir souriant. De quoi ravir son président, Stéphane Clémenceau, qui n’avait plus été à pareille fête dans les salles de hand depuis de longues années : « Nous sommes ravis de poursuivre l’aventure avec Sébastien. Nous travaillons ensemble depuis maintenant 3 ans et nous apprécions à la fois la qualité de son travail, son écoute et sa capacité à échanger notamment avec notre directeur sportif David Christmann. Sous sa coupe et celle de Mehdi Boubakar et désormais Yann Lemaire, notre équipe a retrouvé un niveau de performance en adéquation avec nos ambitions certes raisonnées mais malgré tout volontaristes. Nous sommes convaincus de la valeur travail et pour cela il faut absolument laisser du temps et de la sérénité à l’ensemble de notre staff pour pouvoir apprécier le fruit de cet investissement. Par ailleurs, j’ajouterais que Sébastien porte parfaitement les valeurs de notre club et nous continuerons donc à performer ensemble ! » Difficile, donc, de voir un nuage à l’horizon même si c’est aussi quand tout va bien qu’il faut redoubler de prudence, corriger les fameux petits détails et s’approprier de nouvelles ambitions à tous les niveaux.
En prolongeant dès maintenant son coach tout comme Théophile Caussé il y a quelques semaines, le CRMHB montre que demain est déjà dans le quotidien de tous du côté de la Glaz Arena et de ses arcanes.