Un genou d’abord, puis le second… L’arrière gauche des Roses a connu une période compliquée depuis deux ans. Cette année 2022 doit être celle du retour de Claire Scheid à sa place, leader en défense et formidable tireuse à distance, sur le terrain ! C’est là aussi tout son objectif, retrouver son niveau pour aider le SGRMH à se maintenir et à faire du mieux possible d’ici à fin mai.
Tu as fêté la nouvelle année en retrouvant les terrains après presque deux saison sans jouer. Le soulagement doit être grand ! Comment te sens-tu ?
J’ai joué trois matchs en janvier, en effet et je suis vraiment contente ! Ça fait vraiment du bien de reprendre la compétition même s’ il est vrai que c’est encore un peu compliqué. Il reste des douleurs, les semaines ne se ressemblent pas. Certaines douleurs persistent car sur la dernière blessure beaucoup de choses ont lâchées dans le genou, entre le ménisque, les ligaments internes et les ligaments croisés. Il va falloir que je m’habitue aux douleurs. Il est aussi possible qu’elles partent d’elles même, sans que je m’en rende compte. J’essaie de ne pas trop me prendre la tête pour avancer le plus sereinement possible. Bien sûr, au fond de moi, j’aimerais que d’un claquement de doigt, toutes les douleurs partent et retrouver mon niveau d’avant.
Comment s’est déroulée ta rééducation et comment as-tu orchestré ton retour sur le terrain ?
Une fois que je me suis sentie prête et que nous étions tous d’accord avec les dirigeants et le staff technique et médical, j’ai pu rejoindre le groupe. C’était en décembre. La rééducation, ce n’est pas du tout pareil que le fait de jouer, il y a beaucoup d’impact sur le genou. Je participais à l’échauffement, puis aux petits jeux sans contact et à l’échauffement des gardiennes aussi. Après, je me mettais à côté et je faisais mes propres exercices comme du shoot. Au fur et à mesure, je venais sur les oppositions mais en défense car il y a moins de contacts et c’est moins violent que l’attaque. Dès que je sens que j’ai mal, je fais attention et je peux en parler librement avec Olivier, qui m’écoute et me permets de travailler à l’écart quand j’ai vraiment trop mal. J’ai un peu plus en peur en attaque car c’est sur cette phase que je me suis fait mal. Je vois des évolutions toutes les semaines. Il faut que je reprenne confiance dans mes genoux !
Tu as vécu la première partie de saison depuis les tribunes. Quelle vision portes-tu sur les prestations de tes coéquipières ?
J’ai senti qu’au début, c’était difficile collectivement sur le terrain car nous n’avions pas toutes le même handball. Nous nous entendons bien en dehors des parquets, il y a une bonne ambiance entre nous, mais il a fallu un peu de temps pour que ça prenne sur le terrain et que l’on arrive à se synchroniser. Nous n’avions pas forcément les mêmes habitudes ou les mêmes méthodes. Je pense aussi que certaines filles se sont aussi retrouvées avec des responsabilités qu’elles n’avaient pas avant. C’est quelque chose de nouveau, qu’il faut assimiler et qui n’est pas forcément simple à gérer. Il fallait que les automatismes viennent. Ma situation n’était pas évidente à vivre du tout, car je voyais ce qu’il se passait mais je ne pouvais pas trop donner de conseils ou changer le cours des choses, n’étant pas sur le terrain. Je pense que ce n’est pas la même chose quand on joue ou non. Ce n’était pas une question de légitimé, mais c’est plus facile de parler quand on n’est pas sur le terrain. Maintenant que j’ai repris, j’ai aussi repris mon rôle dans les mots, je me permets de dire les choses.
Penses-tu que la jeunesse de l’équipe soit un frein ?
Je ne pense pas. Les filles ont vraiment envie d’apprendre, de progresser et sont toutes à l’écoute. Je fais partie des plus vieilles, il faut les tirer vers le haut. Par exemple, quand je suis en défense, j’aime bien donner mes conseils et je les accompagne pour qu’elles apportent encore plus à l’équipe, qu’elles donnent tout. Après, nous sommes toutes légitimes pour le faire car nous avons toutes un rôle à jouer dans l’équipe. Chacune est libre d’exprimer son ressenti pour faire avancer l’équipe.
Comment arrives-tu à expliquer qu’aujourd’hui, vous soyez dans cette situation compliquée au classement ?
Nos débuts de matchs sont compliqués. Si nous ne faisons pas une bonne entame de match, nous allons avoir du mal à gérer la fin, c’est logique. Et par moment, nous passons totalement à côté de nos matchs. Pourtant nous travaillons bien à l’entraînement et faisons beaucoup de vidéos. Je pense que sur certaines rencontres, nous avons envie de trop bien faire, on réfléchit trop. Du coup, nos adversaires s’adaptent à ce que l’on fait. Pourtant, nous avons les clés pour en faire de même, ou changer de plan. La peur de mal faire ne doit pas paralyser l’équipe. Il faut croire en nous au maximum pour réussir, sans hésiter.
Es-tu inquiète pour le maintien en D2, dans une formule de championnat inédite très dense !
Moi, je ne pense pas une seule minute à la descente ! Il faut s’appuyer sur le positif que l’on peut donner dans certains matchs pour battre nos adversaires directs et, pourquoi pas, créer des surprises face aux autres équipes prétendues plus fortes. Il ne faudra pas que l’on se prive de la moindre victoire sur cette fin de saison, chaque point comptera. Je ne nous ressens pas comme une équipe ayant le couteau sous la gorge. Nous allons devoir travailler encore plus, s’entraîner dur pour régler tous les petits problèmes qui peuvent persister sur certains matchs.
Quels sont tes objectifs personnels pour cette fin de saison ?
Je vais tout faire pour retrouver mon niveau et, pourquoi pas, aller encore plus loin. Je veux être performante au maximum pour aider le club et mes coéquipières. Je sais ce que je peux apporter. En défense, je me sens bien. Maintenant, il me reste à retrouver mon efficacité en attaque. Je veux retrouver ma place dans ces phases de jeu et surtout reprendre là où je me suis arrêtée avant cet enchaînement de blessure. Si en plus, les résultats collectifs, ce qui est la priorité, sont là, l’année 2022 sera vraiment belle.