L a pratique sportive en elle même n’a visiblement pas l’air destructrice de la nature : on enfile ses baskets, on part courir en écoutant les oiseaux chanter ou on prend son maillot de bain pour aller nager. Jusque-là, on y va pour se dépasser, prendre soin de soi, passer du bon temps ou améliorer ses performances, pas pour détruire la planète. Et pourtant, le constat est sans appel : le sport pollue. On estime les émissions de CO2 de l’industrie du sport entre 300 et 350 millions de tonnes par an* : un impact colossal sur l’environnement auquel s’ajoute celui des autres pollutions de l’air, chimiques et nucléaires, du sol, de l’eau, etc. Information révélée par Complément d’enquête suite aux Jeux Olympiques de Rio en 2016 : la moitié des athlètes français envoyés au Brésil vivait sous le seuil de pauvreté en gagnant moins de 60% du revenu moyen de l’époque, c’est-à-dire 987 euros. Oui, l’atterrissage est brutal. Beaucoup doivent donc travailler à côté la plupart des activités humaines, génèrent des pollutions. Même les sports dits « nature » ne sont pas épargnés. La magnésie, utilisée en escalade, est par exemple destructrice à l’égard de la faune et la flore.
Le sport professionnel n’est pas exempt de tous reproches lui non plus. Les canons à neige des JO de Pékin de 2022 ou les stades climatisés pour la prochaine coupe du monde de foot au Qatar en décembre prochain, ne sont malheureusement pas les seuls exemples. Que nous soyons pratiquants, supporters ou athlètes professionnels, nos pratiques ont un impact négatif sur notre environnement écologique, à nous d’agir dès maintenant pour les minimiser ! Une fois l’étape “prise de conscience” franchie, il reste à mettre en place des actions pour aller dans ce sens. Cela peut aller de l’utilisation de gourdes – de plus en plus plébiscitées dans les clubs – au développement des transports “doux”, en passant par l’achat de matériel et produits sourcés et écologiquement plus sains.
Les clubs ont aussi leur rôle à jouer en sensibilisant leurs publics, en adoptant les bons gestes et ils peuvent se faire accompagner par des spécialistes qui proposent des solutions adaptées à chaque structure. De nouvelles initiatives sont développées (simplification et mutualisation des transports des supporters pour réduire les émissions carbone, le “slow sport” qui sensibilise à une nouvelle approche du sport, moins consumériste et plus proche de l’environnement, de nouveaux sports apparaissent tels que le plogging (course à pied en ramassant des déchets), des outils innovants se multiplient, comme ceux permettant le calcul l’empreinte carbone d’un événement, ou de sa pratique sportive… Les acteurs du monde sportif sont de plus en plus nombreux à s’engager et les médias s’emparent du sujet progressivement.
De leur côté, des athlètes de haut niveau, tels que Lénaïg Corson ou Nikola Karabatic, se mobilisent et font passer des messages pour sensibiliser à l’urgence d’agir. Les sportifs restent relativement peu nombreux à communiquer sur ce sujet, et le chemin est encore long quand on voit certains faire des allers-retours en jet privé plusieurs fois par semaine.
Ne vous trouvez surtout pas une “bonne excuse” pour ne pas faire de sport en vous appuyant sur cet article, ce n’est certainement pas la morale de l’histoire ! Toute activité humaine a un impact sur l’environnement. En avoir conscience et trouver des astuces pour y remédier est un grand pas pour notre très chère planète. Au fait, que fait votre club pour atténuer ses effets négatifs sur la planète ?