Coach du Rec Volley féminin, Yann Chubilleau vit, toujours avec la même passion et le même investissement au quotidien, une troisième saison en élite Féminine plus sereine que les précédentes, avec une place au chaud dans la première partie de tableau. Si rien n’est encore définitivement acquis, le maintien est en bonne voie et une belle surprise n’est pas à exclure.
En début de saison, vous évoquiez une certaine crainte sur la ligne de départ quant aux possibilités de vos filles. Vous devez être rassuré par cette belle phase aller (5 victoires, 4 défaites, 17 sets pour, 16 contre) !
Franchement, oui, notre première partie de saison est plutôt satisfaisante, sérieuse et solide, avec beaucoup d’enseignements positifs. Quand j’ai pris connaissance des effectifs du début de saison qui se sont majoritairement renforcés, je me suis dit en premier lieu que ce ne serait pas simple. Le niveau global a augmenté, se retrouve tiré par le haut et il fallait que nous suivions le mouvement, avec nos moyens et nos idées. Plusieurs rencontres nous ont conforté dans le fait que nous avons le niveau, avec des victoires à Nîmes et Vitrolles ou encore à la maison contre Sens, l’un des trois favoris du groupe avec Istres et Levallois. Des prestations très positives !
La victoire 3-0 à domicile contre Bordeaux est-elle le match référence ?
Clairement, oui ! Dans ce match, nous n’avons jamais tremblé ou tergiversé, en dominant la partie avec autorité, maîtrise et aussi, du talent. C’était un vrai bonheur, du début à la fin, contre une équipe aux arguments identiques aux nôtres. L’équilibre était là, il n’y a pas eu de temps faible. A contrario, le non-match contre Levallois à la maison fut une déception. Si nous avions quelques circonstances atténuantes, le contenu fourni ce soir-là n’était pas au niveau.
« Un club se construit étage par étage »
Quels sont les objectifs de la seconde partie de saison ?
Aujourd’hui, nous sommes à la cinquième place, avec cinq victoires et quatre défaites, dont trois face aux trois candidats désignés à la montée, qui occupent pour le moment les places qualificatives pour les play-off. Nous avons à ce jour une avance confortable sur le bas de tableau donc l’idée sera de se rapprocher de la quatrième place, pour continuer de pouvoir travailler en toute sérénité, sans la pression du résultat. Accrocher le podium, et donc les play-off, ne sera pas chose aisée mais si l’opportunité se présente, avec la perspective d’apprendre en accéléré, nous ne nous en priverons pas.
Une montée ne serait actuellement pas réalisable pour le club ?
Je ne dis pas ça. Je dis qu’on ne monte pas comme ça, avec des effets d’annonce à coup de “il faut qu’on” et de “il n’y a qu’à”… Un club se construit, étage par étage, du marketing à la communication en passant par les partenariats, les équipes de bénévoles, les staffs techniques et médicaux. On ne peut pas dépendre uniquement que de quelques personnes mais d’un travail collégial dans toutes les composantes dans et hors du club. Ne pas se préparer à une montée et monter, c’est un retour de bâton assuré très rapidement dans la foulée. Nous ne sommes pas pressés, il faut être lucides, sereins et bosser ensemble. Nous continuons donc notre apprentissage au deuxième niveau national, avec nos qualités et nos caractéristiques et un groupe très réceptif. L’ambition, c’est avant tout de maintenir une certaine qualité, un plaisir à travailler ensemble. Pouvoir jouer sans la pression constante de devoir à tout prix gagner est un vrai privilège pour approfondir et avancer. Même si comme tout technicien, mon rôle premier est de gagner les matchs et de tout faire pour à chaque sortie.
Revenons au terrain. Certaines joueuses ont-elles répondu en cette phase aller au-delà des attentes ?
Je m’attache toujours à ne pas mettre en avant tel ou tel élément de mon équipe, nous sommes sur un sport collectif et ce qui me plait, c’est que le talent est au service du collectif dans l’équipe de cette saison. Chacune fait les efforts, se bat et ne cherche pas à se mettre en avant au détriment des collègues. Dans ce groupe, il y a de la solidarité, du combat et du partage, dans les bons comme les mauvais moments. Il n’y a pas de raison que cela s’arrête demain. Maintenant, il faut continuer car c’est du terrain que viendront la curiosité, l’intérêt et l’adhésion du public, des partenaires ou des observateurs à notre projet, au-delà de l’interne du club. Nous travaillons aussi pour cela.