deuxièmes au classement de la Poule 2 de Nationale Une, les Cerclistes devront, s’ils veulent remporter ce championnat, réussir à enfin gagner à l’extérieur et continuer leur parcours parfait à domicile, tout en faisant sans deux leaders, Sébastien Joumel et Alexandre Vu, out pour la fin de la saison. Pierre Le Meur, le coach Cercliste, fait le point à mi-chemin.
Le CPB occupe la deuxième place du championnat, avec une seule défaite à mi-parcours. Es-tu satisfait ?
Oui, je pense que nous sommes à notre place et que les gars ont répondu à nos attentes du début de saison. Nous avons dû digérer d’être reversés en Poule 2, ce qui n’était pas simple à appréhender pour des joueurs qui ont eu l’habitude ces dernières saisons d’être en poule Elite. Ils ont bossé dur, se sont remis au boulot après l’année 2020 que l’on sait et le début 2021. Franchement, on ne savait pas où l’on allait, alors voir ces mecs faire quatre entraînements par semaine, bénévolement en plus de leur job, j’en reste toujours admiratif. Cela n’en donne que plus de mérite.
L’équipe a affiché deux visages au cours de cette phase aller, intraitable à domicile avec six victoires en autant de matchs mais incapable de gagner à l’extérieur. Pourquoi ?
Si j’avais la réponse, le problème aurait déjà été réglé ! C’est un constat, nous n’avons pas su gagner à l’extérieur des matchs pourtant a priori à notre portée selon les scénarios. Que ce soit à Nantes, à Cesson ou à Gien, nous avons eu la dernière possession et l’occasion de nous imposer mais nous avons échoué. A Granville, pour notre seul revers de la saison, nous étions nettement devant à la pause avant de flancher ensuite. Nous manquons sans doute de clairvoyance dans les moments clés, d’expérience pour temporiser ou gagner les précieuses secondes qui feraient la différence. Si nous n’avons pas su gagner sur ces cinq déplacements, c’est qu’il manque encore quelque chose. Quand tout va bien, que ça tourne pour nous, il y a de superbes séquences mais quand la pression s’installe sur nos épaules, via le terrain ou les tribunes, c’est encore parfois un peu difficile. Nous allons travailler là-dessus, bien sûr, car pour rester en haut de tableau, il faudra faire mieux loin de Géniaux.
Ton effectif est jeune et vient de connaître un double coup dur en décembre au niveau de l’infirmerie !
C’est le gros point noir de notre première partie de saison. Sébastien Joumel et Alexandre Vu, tous les deux touchés aux ligaments croisés du genou, vont beaucoup manquer ! Ce sont nos patrons, en attaque pour Sébastien dont le duo avec Hugo Bedel m’a donné pleine satisfaction et en défense pour Alex, qu’on ne présente plus et qui faisait une grosse saison. Chacun dans leur zone du terrain imprimait le rythme. Il va falloir réorganiser tout cela, réussir à trouver les bons ajustements et associations et surtout, leur souhaiter plein de courage pour leur convalescence. Ils font toujours partie de notre groupe, viennent partager un moment après les entraînements avec nous, cela montre l’état d’esprit qui anime l’équipe.
Un joker médical est-il envisageable ?
Non, nous ne fonctionnons pas comme les clubs pros et l’expérience montre, dans la majorité des sports, que les transferts réalisés en janvier sont rarement des francs succès. La vocation du CPB est de former des joueurs, les amener à maturité, leur permettre d’évoluer comme joueurs et comme individus. Ce sera bien sûr le cas, avec nos jeunes qui vont prendre le temps de jeu qu’ils auront, petit à petit, pour progresser. Marin Legendre, Youenn Lagadu ou encore Thomas Le Jossec s’entraînent avec nous depuis le début de saison. A eux de prendre leur chance, je crois en eux sans pour autant leur imposer une pression qui n’aurait pas lieu d’être.
Dans cette configuration, avec deux cadres out, quelle sera l’ambition de la deuxième partie de saison ?
Sportivement parlant, j’aimerais que nous restions dans le top 3, afin de valider tout ce que nous avons fait de bon jusqu’à maintenant. Le contenu proposé jusque-là est très intéressant avec des ailiers qui marchent très bien cette année, avec un ancien qui pousse un jeune à performer, et inversement. En pivot, Samuel Alexandrine a fait d’énormes progrès au shoot, où il culmine à 90 %. Notre défense, qui est notre point fort, fait aussi le job même s’il va falloir, comme je le disais, réorganiser tout cela. La qualité est là, il nous manque encore la régularité mais je suis vraiment heureux de bosser avec ce groupe.
Au-delà du jeu, la menace Covid plane sur votre quotidien avec la nouvelle vague de cas positifs. Comment prépares-tu la reprise de février dans ce contexte et avez-vous des informations ?
Nous attendons, comme tout le monde, la suite des événements et chaque jour, que ce soit avec les jeunes ou avec mes propres joueurs, adultes, il faut répondre à des questions auxquelles je n’ai pas les réponses. Va-t-on pouvoir continuer à s’entraîner, tout en restant en sécurité, les matchs seront-ils reportés à partir d’un certain nombre de cas, faudra-t-il être vacciné ou tester pour jouer ? Autant d’interrogations qui polluent notre quotidien, sur les terrains et en dehors, depuis de trop longs mois. Cela fatigue, le contexte est difficile, éprouvant, et nous ne pouvons que nous adapter aux décisions prises. Même si nous ne jouons qu’en février et que d’ici-là, bien des choses auront peut-être évolué, personne ne peut dire si ce sera positivement ou négativement…
Apprend-on plus vite le métier dans un tel contexte ? Tu es un jeune entraîneur et pour le moment, on ne peut pas dire que la tâche ait été aisée pour travailler sereinement…
La situation m’a pesé, c’est sûr, lorsqu’on ne jouait pas, qu’on ne contrôlait rien… Je me demandais comment tout cela évoluerait, si les gars reviendraient… Nous avons pu avancer, j’ai appris bien sûr, et aujourd’hui, nous avons tous ensemble un dialogue permanent, nous essayons d’être solidaires et d’approcher le handball comme un élément fondamental de notre équilibre. Le plaisir est la motivation première et tant que nous jouons, et partageons avec notre public, ce n’est que du bonheur. Notre vocation, à Géniaux, est le partage. Nous le savourons d’autant plus quand cela est possible et j’espère que le sport pourra continuer dans les semaines à venir, tel qu’on l’aime tant qu’à faire…