Marijana Karic Markota : « J’ai encore de belles années devant moi ! »

Passée par La Rochelle deux ans durant ainsi qu’en Suède après de beaux succès en Serbie, Marijana Karic Markota, 25 ans, gardienne de but, pose ses valises en Bretagne, avec son mari, pour 18 mois. Forte de son expérience, la nouvelle « Rose » renforce un poste sérieusement touché depuis le début de saison, entre blessure et arrêt. Premières impressions bretonnes.

Te voici en Bretagne, pour ta troisième aventure en France. Comment ton arrivée ici s’est-elle déroulée ?
Olivier Mantès m’a contactée, à la suite de la blessure de Manon Sol. D’autres clubs étaient aussi venus aux nouvelles depuis que j’étais rentrée en Serbie. J’étais libre de m’engager après avoir résilié mon contrat en Suède. Nous nous étions déjà croisés à l’époque où je jouais à La Rochelle. Les choses se sont déroulées simplement. Je suis arrivée juste après Noël à Rennes avec mon mari et j’ai démarré l’entraînement avec mes nouvelles coéquipières fin décembre.

Que s’est-il passé en Suède ?
J’ai rejoint mon nouveau club au mois de juillet après deux ans à Aunis, que je souhaitais quitter. J’ai été très bien accueillie là-bas, tout le monde a été sympa, nous avions un bel appartement mais niveau handball, j’attendais beaucoup mieux. L’équipe était très jeune, je n’ai pas beaucoup joué et il y avait aussi des soucis au niveau du contrat. Nous avons décidé de nous séparer, ce qui a pris un peu de temps sur le plan juridique et on souhaitait rentrer en Serbie. 

« L’expérience est une arme très importante au poste de gardienne »

Qu’as-tu retenu de tes deux années passées à Aunis, entre 2019 et 2021 ?
Un bilan contrasté. Au niveau de la vie privée, je me suis bien adaptée, j’ai adoré la région, la ville, les gens. Nous étions heureux à La Rochelle, on a pu visiter et nous faire des amis. Concernant le hand, j’espérais mieux. La première saison a été stoppée en mars par le Coronavirus et la seconde fut tout aussi compliquée… Beaucoup de joueuses sont parties, l’ambiance n’était pas toujours facile et les résultats pas très bons. Forcément, la mobilisation et la motivation se dissipent au fil des défaites et le moral n’en sort pas indemne. En avril, j’avais pris la décision de partir…

Pourquoi un retour en France et ne pas être restée en Serbie ?
En Serbie, ces dernières années, un exode vers la Roumanie et la Hongrie des meilleures joueuses, de plus en plus jeunes, a affaibli le championnat qui est redevenu amateur. Avant le Covid, la compétition était bien plus relevée mais là, je ne m’y voyais pas du tout. J’ai encore envie de haut niveau et Saint-Grégoire est une destination idéale pour repartir de l’avant.

Quelles sont tes ambitions avec le SGRMH ?
J’ai signé pour 18 mois, je m’inscris dans la durée et je vais donner le max pour aider le club à décrocher le maintien. Je suis là pour donner tout ce que j’ai. On peut perdre des matchs, oui, mais jamais sans avoir tout donné sur le terrain. Ici, j’attaque une nouvelle étape de ma vie, sportive comme professionnelle.

 Quel type de gardienne es-tu ?
Je suis déjà âgée pour la profession (rires), j’ai 25 ans et j’essaie aujourd’hui d’analyser le jeu au plus juste et d’allier efficacité et sérénité pour mes coéquipières. L’expérience est une arme très importante quand on joue dans les buts, il faut anticiper, lire les trajectoires. J’essaie de bonifier tout ce que j’ai appris jusque-là et de rester performante physiquement. Dans les buts, nous sommes moins sollicitées et pouvons peut-être durer un peu plus. J’ai encore de belles années devant moi !