Au-revoir 2021 mais hors de question de t’oublier en un clignement de cils ! Parce que le temps passe si vite, encore plus dans le merveilleux monde du ballon rond, retour sur les moments clés de 2021. Du départ de Julien Stéphan aux arrivées des Laborde, Majer ou Sulemana, retour sur les faits marquants des douze derniers mois avec quelques bas mais surtout beaucoup de hauts !
Le moment fort
Il y a le passionné, celui qui vibre, qui pleure, qui chante en tribune et qui ne vit que par l’émotion d’un but, d’un résultat, d’un classement et de l’instantanéité que peut offrir le foot. Il y a aussi le plus pragmatique, plus scientifique, dont l’appétence pour les stats, la maîtrise, la technique et l’idée de jeu ira au-delà de tout résultat et toutes émotions artistiques. Ces deux manières de vivre le football se sont entrechoquées en un même match, le 18 novembre dernier face à Lyon, avec un chef d’œuvre collectif des Rennais ponctué à 4-1 quand un 8-0 aurait parfaitement résumé la prestation bretonne. Dans un stade plein, vibrant malgré l’absence du RCK, l’équipe de Bruno Genesio, emmenée par un féérique Lovro Majer, a ce soir-là touché la grâce, bien plus que lors de son succès logique et construit face au PSG. Il n’y a plus de plafond de verre au Roazhon Park, on sait cette équipe capable, sur 90 minutes, de tutoyer les étoiles ! Impossible, non plus, d’oublier le retour du public au Roazhon Park début août face au RC Lens, après une si longue absence. Un long tunnel, sans son, que personne, au moment des vœux, n’espère revivre de la même manière dans les mois à venir…
Le moment le plus dur
Quand on est amoureux, se dire au revoir reste le début d’autre chose mais aussi, un moment douloureux, fait d’incertitude sur le lendemain, de nostalgie de l’hier qui allait bien et enfin, de résignation qui vous dit que rien ne peut plus être comme avant… A l’issue d’un triste Rennes-Nice de février, Julien Stéphan tire sa révérence du banc rennais, sans que personne ne lui ait indiqué la sortie. La surchauffe, l’approche d’un burn-out à vouloir toujours ce qu’il y aurait de mieux à tous les étages pour son club, le constat est là : le Stade Rennais a eu raison, contre son gré, du « Professeur » ou « Génie Breton », selon que l’on soit fan ou détracteur. Discours qui ne passait plus, manque d’idées lié à la lassitude, ou encore mésentente en interne avec certains : chacun y ira de son hypothèse mais seule la certitude d’un amour sincère pour son club, réciproque comme il l’est auprès de la grande majorité des supporters, et le trophée de la coupe de France rempli d’émotions et de moments forts, resteront à la sortie de cette page magique du club. Menée avec l’un de ses enfants à sa tête, dans dix ans peut-être, réalisera-t-on que ce fut même la plus belle, comme en témoigna l’énorme acclamation pour son retour avec Strasbourg au Roazhon Park, ponctué d’un revers pour le néo-Alsacien.
La révélation
Nous aurions pu vous parler de Warmed Omari, bonne surprise de la phase aller cette saison en défense centrale, ou de l’arrivée en pro de Lesley Ugochukwu, démarrée au printemps dernier et occasionnellement vu cette saison. Lovro Majer et Kamaldeen Sulemana, recrutés cet été, auraient également pu prétendre à ce statut au vu de leurs qualités affichées mais les montants investis sur leurs talents et leur statut d’internationaux respectivement avec la Croatie et le Ghana nous privent de la possibilité. Partons plutôt, pour la révélation, sur la nouvelle dimension du Stade Rennais, au-delà de Julien Stéphan, prolongée avec Bruno Genesio. Aujourd’hui, la crise à Rennes tonne dès que l’équipe enchaîne trois à quatre défaites et certains réclament alors déjà des têtes une fois l’équipe boutée hors des premières places… L’instabilité fut bien souvent à l’honneur question staff, direction ou résultats depuis de longues années, trop parfois… Cette fois-ci, point d’échafaud, mais de la patience et du travail pour finalement – et c’est surtout là qu’intervient la vraie révélation – un retour à la place que doit désormais occuper le Stade Rennais, dans le Top 4, le tout avec sérénité apparente ! Il y a à peine dix ans, un top 5 eût été une incroyable performance pour le microcosme « Rouge et Noir » mais sortir de celui-ci aujourd’hui rime presque avec situation de crise ! Oui, de par sa participation en 2020 à la Ligue des Champions, de par ses exploits répétés contre le PSG, Lyon ou sa poule bouclée en solide leader en Europa League Conférence, le Stade Rennais est entré dans la sphère réduite des favoris au top 5 chaque saison, avec toute la pression que cela engendre. Celle-ci est pour le moment gérée, avec des phases creuses (septembre-octobre) moins longues et chaotiques et une série impressionnante de 12 matchs sans défaite. On attend la suite impatiemment, avec un groupe plein de promesses.
Le couac
Sur le terrain, là non plus, il n’est pas vraiment nécessaire de pointer tel ou tel joueur, l’ensemble rennais sur cette année civile étant positif. Tout juste évoquerons-nous le cas M’Baye Niang, acheté il y a deux ans pour 15 M€ et devenu indésirable par un comportement l’ayant déjà empêché de vivre une belle carrière à maintes reprises… Reparti pour rien du tout ou presque, il aura coûté cher, financièrement, et peut-être aussi sportivement, une fois hors sujet. Passé ce cas-là, on regrettera également de ne pas avoir pu dire au revoir à Eduardo Camavinga, pépite révélée puis passée à la vitesse de l’éclair du « Rouge et Noir » aux Bleus de l’équipe de France, puis désormais au « Merengue » du Real Madrid, lors de la dernière soirée de mercato en fin d’été. S’il ne rayonnait plus vraiment depuis des mois, celui qui fut le chouchou de l’ère Stéphan sur le terrain est parti dans un anonymat relatif rappelant que tout va très vite dans le sport, au point que beaucoup ont déjà oublié qu’il démarra la saison au Roazhon Park. Dernier moment difficile, enfin, le 24 septembre avec le RCK contraint de suspendre ses activités jusqu’à nouvel ordre, après une agression subie par l’un de ses membres à son domicile face à une dizaine d’individus identifiés comme supporters parisiens.
Une mise en silence qui priva le Roazhon Park de son kop, tant visuellement, via les tifos et animations et que sur le plan sonore, où malgré des spectacles de très bonne qualité à l’automne, le stade sonna différemment de ce que cela aurait pu être dans une période sportive si faste. De retour le 12 décembre face à Nice, le RCK devient presque une recrue pour la seconde partie de saison où sa folie, sa fougue et ses chants pourraient bien rapporter des points précieux lors du décompte final. Nous vous épargnerons, en flop, la mascarade de l’UEFA avec un déplacement pour rien à Londres pour y affronter Tottenham, décimé par les cas Covid, pour finalement, une dizaine de jours plus tard, donner match gagné aux Bretons. Ri-di-cule mais parfait pour les points UEFA…
Bilan général
Avec 23 victoires, 10 nuls et 12 défaites toutes compétitions confondues (Ligue 1, coupe de France, Europa League conférence), le SRFC peut avoir le sourire à l’issue de cette année civile, même si de l’aveu même du coach Bruno Genesio, cela aurait pu être encore mieux. En difficulté en début d’année civile puis au début de la présente saison, les Rennais ont, comme à leur habitude, fonctionné par séries. La constance étant l’apanage du très haut niveau, le Stade Rennais sait déjà sur quoi il doit travailler pour s’installer définitivement via le terrain et les performances sur le podium, là où d’autres revendiquent cette même place eu égard un passé déjà lointain ou une exposition médiatique plus importante et entretenue avec complicité. Rennes ne dérange pas, Rennes se moque de déranger. Le Stade Rennais prend tout simplement aujourd’hui une place qu’il se confectionne méticuleusement depuis quatre ans parmi les meilleurs de Ligue 1, étape par étape. A lui de la valider en 2022 pour franchir un nouveau cap à sa portée, avec, pourquoi pas, un ou des trophées au printemps prochain et la petite musique qui va bien ?