Arrivée cet été pour rejoindre le Centre de Formation et s’intégrer à l’effectif D2 du SGRMH, Méryle Crevel revient sur une première partie de championnat compliquée et frustrante d’un point de vue personnel et collectif. Elle espère voir la suite de la saison s’inscrire en rose.
C’est actuellement la trêve pour la Division 2 féminine. Cette pause du championnat est-elle la bienvenue ? Elle semble nécessaire ?
Le début de saison a été compliqué, avec beaucoup de défaites mais nous étions sur une bonne lancée depuis notre défaite d’un but face à Achenheim. Je pense que nous avions enfin trouvé une identité de jeu qui nous correspondait mais ce n’est pas simple de perdurer et face à Clermont, nous avons eu de nouveau un gros coup de mou avec une défaite cinglante. Nous n’arrivions pas à nous trouver. Cela nous a remis face à notre début de saison, où nous sommes passées à côté. Nous avons grillé toutes nos chances sur cette première partie de saison. Il faudra maintenant prendre des points, ne plus calculer. Nous avons manqué de caractère à certains moments.
Cela s’est-il répercuté dans la vie du groupe ?
Nous avons un groupe où nous avons la chance de bien nous entendre. La cohésion est là, l’ambiance saine, et nous ne nous mettons pas de griefs les unes sur les autres. Nous essayons de rester positives, de réagir, bien sûr car nous savons de quoi nous sommes capables. Quand on voit parfois ce que l’on a produit sur le terrain, nous ne sommes pas satisfaites de nous. Sur certaines rencontres, nous n’avions pas le droit de perdre comme nous avons pu le faire.
Ton début de saison a été compliqué par une blessure. Comment as-tu vécu cette période ?
Je ressentais toujours une douleur d’une blessure qui avait été mal soignée. Mon tendon rotulien me faisait encore souffrir. Nous avons donc pris la décision, avec le staff médical, de me mettre à l’arrêt. C’était très frustrant. Quand tu arrives dans un nouveau club, tu veux t’imprégner de suite la vie à l’intérieur du groupe sur le terrain, pour t’intégrer au sein d’un vestiaire le plus rapidement possible. Là, j’étais un peu en retrait. Je me suis posé beaucoup de questions : “Pourquoi moi, pourquoi à ce moment ?” Mais aujourd’hui, je sais que cela a été bénéfique. Je n’ai plus mal et je peux jouer à 100% de mes capacités.
Comment s’est déroulée ton arrivée ?
Quand tu fais partie d’un centre de formation, comme c’est le cas pour moi, ces sont les entraîneurs qui prennent contact les uns avec les autres dans un premier temps. Ensuite, j’ai beaucoup échangé avec Olivier. Cela s’est fait naturellement. Je connaissais déjà Lili Herenger, nous avions fait le pôle de Chambéry ensemble. Cela faisait presque six ans que l’on n’avait pas joué toutes les deux ! On avait défendu les couleurs d’une sélection, d’un pôle mais jamais d’un club. Inévitablement, il y a quelques choses d’encore plus fort à cela !
Tu as déjà connu la D1, tu évolues aujourd’hui en D2. A quel niveau te sens-tu le plus à l’aise ?
La D1 est vraiment trop haute pour moi actuellement. J’ai pu le vivre un peu et c’est vraiment un autre monde, quasi similaire à une entreprise. Il y a un vrai palier à passer pour y prétendre un jour. Aujourd’hui, je me sens bien en D2, où le niveau est déjà élevé et où je dois encore beaucoup travailler pour être vraiment à mon aise.
En dehors des terrains, où peut-on t’intercepter ?
Je suis souvent sur le campus où je prépare ma première année de Master en STAPS. Il a beaucoup de travail personnel et un peu moins de cours, cela me permet de bien jongler entre mes études et mes entraînements. J’ai dû découvrir de nouvelles méthodes et une nouvelle Fac où j’ai retrouvé Mélissa Delalande. Cela a été un vrai soutien, elle m’a aidé à m’orienter et j’ai pu apprendre à la découvrir également en dehors du handball.
Un mot sur la médiatisation suffisante ou non de l’équipe de France féminine, championne olympique. Quel est ton avis sur ce sujet ?
Grâce aux résultats des équipes nationales et même de nos championnats de France masculin et féminin, qui commencent à prendre de l’ampleur, le handball se fait connaître. Après, on le sait, le sport féminin souffre encore de la comparaison et il y a encore trop peu de moyens financiers. Je pense qu’aujourd’hui, les réseaux sociaux peuvent offrir un peu plus de visibilité et de légitimité à nos championnes, qui utilisent à bon escient leurs réseaux sociaux pour se faire connaître un peu mieux. C’est un début pour leur rendre la gloire et les honneurs qu’elles méritent.