Au sud de Rennes, l’US Noyal-Chatillon-sur-Seiche mène un projet sain, enthousiasmant et constructif pour un foot féminin où les joueuses seront au centre du projet. Aujourd’hui en district 2, l’ambition à terme, est affichée avec la D2. Sans griller les étapes mais sans se mettre de barrières.
Richard Roc, militaire de carrière, sait ce qu’il veut et où il va. Entraîneur des filles de l’USNC depuis deux saisons et directeur de l’école de football, il est à l’initiative d’un projet détonant à ce niveau, l’ancien coach de l’ASPTT Rennes, qu’il mena au titre de championnes de Bretagne et vainqueures de la coupe de Bretagne en 2019. Aujourd’hui à Noyal-Châtillon-sur-Seiche, son but est précis : « Quand nous annonçons vouloir viser la D2 à cinq ans, cela peut paraître de l’extérieur présomptueux mais nous n’annonçons pas cela comme ça, pour faire effet… Toute une organisation est en route autour des filles et le projet articulé pour avancer étape par étape. »
Structurer la section féminine d’abord, en s’appuyant sur les fondations existantes, voici le premier écueil à franchir pour le bureau directoire de la section féminine, indépendant des garçons mais sous la surveillance d’un bureau ayant vue sur l’ensemble du club. Une section à l’organigramme opérationnel et compétent, mais aussi mixte : Etienne Pierron est Président de la section, Fawisa Dufresnes s’occupe de la partie RH administrative tandis que Johanna Noble opère sur la partie médicale. Serge Decressat est lui, trésorier du club : « Richard m’a convaincu de le rejoindre autour du projet. Quand il est arrivé, il n’y avait pas d’équipe à 11. L’idée, c’est d’abord d’avoir des filles qui peuvent pratiquer dans les meilleures conditions, que ce soit pour se déplacer et venir s’entraîner comme bénéficier des infrastructures. Certaines viennent de loin car le foot féminin ne regorge ni des mêmes moyens, ni du même nombre de clubs que les garçons. Il n’y a que six divisions au total et donc, des kilomètres à faire parfois pour pouvoir jouer ! »
Directeur du restaurant Flunch Cleunay, le trésorier poursuit : « Au fil des saisons, les partenaires qui intègrent et vont intégrer le club apporteront compétences et moyens, RH ou financiers, pour pérenniser, au fur et à mesure, l’équipe à un bon niveau mais aussi pour en engager une seconde, tout en travaillant sur les catégories jeunes. Rennes manque de propositions nouvelles pour le football féminin et d’une dynamique RSE autour de ce sport, porteur de valeur qui se perdent quelque peu chez les garçons. »
Le coach, Richard Roc, abonde dans ce sens : « Il n’est pas question de payer des joueuses mais de rembourser l’argent qu’elles dépensent pour s’entraîner, se déplacer, cela n’est pas la même chose ! Aujourd’hui, nous ne faisons pas des groupes de filles pour faire des groupes de filles. Nous voulons qu’elles puissent progresser, s’éclater et s’épanouir, sur et en dehors du terrain. Le niveau est hétérogène entre débutantes et confirmées mais toutes veulent gagner, et vont dans le même sens. » Et la concurrence locale, avec le CPB Bréquigny, l’ASPTT Rennes ou encore Mordelles ? « Chacun fait son chemin. Aujourd’hui, le but n’est pas de faire de l’ombre à quiconque. Nous partons d’en bas et menons notre projet de notre côté. Je connais un peu le niveau du football féminin pour y être depuis 15 ans et notre équipe actuelle a les moyens de monter dès cette année, et je l’espère, d’enchaîner l’an prochain, où d’autres filles viendront se greffer à l’équipe déjà présente. La première étape sera de rejoindre la Ligue Bretagne, et ensuite, de continuer à structurer pour aller batailler en R1. Les filles ont non seulement les conditions pour jouer, mais aussi des perspectives sportives. C’est pour elles que nous voulons avancer rapidement. Morgane Chauvin, ex-Guingamp, s’occupe ainsi de la prépa physique, nous disposons d’un staff médical. C’est sûr que c’est plutôt rare, en District 2 mais peu importe. »
Dans le même ordre d’idée, Serge Decressat conclut : « Peu importe la division sportive, l’idée est de se structurer dès à présent dans l’optique d’être en Division 2. Une organisation ne s’improvise pas et tout doit être anticipé, sur le plan administratif, structurel, financier. J’aime que nous nous inspirions de ce qui est fait à Rennes au basket, à l’URB. C’est aussi pour cela que le travail commence dès maintenant. De nombreux partenaires sont déjà dans la boucle prêts à s’investir autour de l’équipe, à permettre aussi pour celles-ci de mettre en place des doubles-projets ou de trouver des emplois ou stages. Développer une section féminine ne s’improvise pas et cela passera aussi par l’accompagnement hors terrain des filles. Un cap ambitieux doit permettre d’avancer plus vite, sereinement. »
Avec quatre victoires en autant de matchs et 20 buts marqués pour deux encaissés, les « Bleu et Blanc » sont dans le timing et répondent sur le terrain au dessein envisagé par les dirigeants. Bien décidés à ne pas traîner en route, elles peuvent regarder le plus loin possible, avec des bases solides, comme un roc.